chapitre 34

109 6 0
                                        

J'ai chaud. Trop chaud. Des gouttes de sueur ruissellent sur ma nuque. C'est cela qu'on ressent quand la mort nous emporte avec elle.
Une pression se fait ressentir sur ma main. Elle me sert si fort que mes os craquent. J'emets  un grognement pour que la douleur cesse. Alors la douleur s'estompe et un froid me submerge. Enfin de compte j'aimerai que la douleur revienne cela me permettrait de me rattacher à une fine partie de la vie. Une autre pression sur mon épaule me refait sortir de ma torpeur. Un son se fait ensuite entendre, il me semble que c'est mon nom. Une personne m'appelle, c'est impossible.

- Éléonore je t'en supplie ouvre les yeux... je sais que tu peux le faire.

Je grogne de nouveau et essaye de reprendre la possession de mon corps. J'ouvre mes yeux avec beaucoup de difficulté . Le monde qui m'entoure est complètement flou. Je referme les yeux et les ouvrent mais là encore rien n'y fait. Mon cœur s'emballe, ma respiration se fait saccader. Je panique...
Pourquoi je ne vois plus rien? Que m'arrive t il? Et où suis je?
Des mains viennent prendre mes épaules.

-Calme toi. Je suis là maintenant...

Je tourne la tête vers cette voix, que je reconnaîtrai entre mille.

-Maman, c'est toi?

-Ô ma chérie tu es enfin réveillée.

-Maman mes yeux je ne vois rien. Maman que se passe t-il? je fonds en larme ne sachant pas ce qu'il m'arrive.

-Oui je sais chérie, calme toi. Le médecin va arriver et va tout t'expliquer. Sa voix se fait plus faible.

Une porte grince je me retourne paniquée. Le monde qui m'entoure est maintenant bien différent de celui que je connaissais...

-Bonjour madame, je suis le docteur qui va s'occuper de vous. La voix est rauque protectrice.
Le lit s'affaisse légèrement sur mon côté gauche.
Regardez-moi et dite-moi si vous voyez quelque chose.
Au bout de quelques minutes qui me paraissent interminables le médecin reprend la parole:
Vous ne voyez vraiment rien?

-à part une chaleur non. Attendez!

Une minuscule lueur apparaît en plein milieu de mes yeux.

-Si!!! Au milieu.

-Bon très bien. Tout d'abord Quand vous vous êtes battue un fragment de verre s'est logé dans vos deux yeux les rendant pratiquement aveugles... la tâche que vous avez vu signifie que le milieu de vos yeux est moins endommagé que le reste mais vous ne risquez de ne jamais retrouver la totalité de votre vue.

Je ne réalise pas. Mon cerveau fait un blocage. Non! cela ne peut pas être vrai. Je refuse de croire une telle chose.

- Un traitement vous sera administré.

La porte claque.

-Ma chérie je suis vraiment désolée, elle fond en larme.

-Maman.... où somme nous? Que s'est-il passé je ne comprends rien?

- Après que tu sois évanouie les médecins t'ont fait les premiers soins sur place et l'agence t'a rapatrié chez toi tu es de retour à la maison ma chérie.

Je suis de retour en France mais pourquoi fallait-il que ce soit dans cet état-là?

********

-Je t'attends là. Tu n'auras pas besoin de moi?

-Non papa merci je vais me débrouiller...

Je descends de la voiture et referme la portière. Dans l'air flotte une odeur de fleur de cerisier je respire un grand coup. Le vent s'est levé et me fouette le visage. Je commence à avancer dans les allées. Arrivée à destination je m'agenouille dans l'herbe fraîchement coupée.  Mes cheveux virevoltent au rythme du vent. Je n'ose pas relever la tête car au fond de moi je ne veux pas m'avouer qu'ils sont partis pour toujours. Je touche  les deux pierres en granit. Une larme coule le long de ma joue je l'essuie d'un revers de la main, je m'étais promis de ne plus pleurer.

-Vous serez à jamais dans mon cœur mes deux meilleurs amis...

Quelqu'un me touche l'épaule, je me retourne précipitamment. La personne m'apparaît d'abord floue. Je me concentre un peu plus sur le seul point qui apparaît au milieu. Une chevelure brune apparaît, une mâchoire carrée et ses yeux! je ne pourrai jamais les oublier. Ce regard profond. Il me sourit et je ne peux m'empêcher de faire de même. Il lève sa main vers mon visage et remet une mèche qui s'était échappé derrière mon oreille. Sa bouche s'approche dangereusement de moi. Et il plaque sa bouche contre le mienne. Ses lèvres on un goût sucré. Je m'approche de lui et enfui mes mains dans ses cheveux...

Son Ange GardienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant