Protected Love

10.

ETHAN GREEN

La soirée de la veille avait été particulièrement gênante. Elizabeth était là et évidemment j'avais été heureux de la voir. Même plus que ça. La voir c'était comme respirer à nouveau. Elle était belle, elle était douce, elle était marrante. Quand je la regardais, je comprenais mieux pourquoi je me battais pour la récupérer. Shawn et Kara étaient eux aussi présent et je les adorais. Ils étaient mes vrais amis. Non, ce n'était pas de les voir qui m'avaient dérangés. La chose qui m'avait dérangé, c'était de voir Caroline présente.

Caroline était la cousine d'Elizabeth qui était amoureuse de moi depuis aussi longtemps que je la connaissais. Les regards qu'elle me faisaient suffisaient à me donner envie de vomir. Elle me draguait à chaque fois qu'elle était de passage à Sherwood. Elle faisait tout pour tomber sur moi, me croiser et toujours elle commençait avec des sujets de discussions plus ennuyants les uns que les autres. Elle aimait beaucoup parler d'elle et pour tout dire, je n'étais même pas sûre qu'elle soit au courant que j'avais un fils. Je n'avais toujours vu qu'Ellie. A mes yeux, elle était la fille la plus belle que Dieu ai créé. Je m'étais toujours dit qu'un jour, je porterais mes couilles et je ferais d'elle ma petite-copine, pour commencer, puis ma femme. Sauf qu'elle avait finie par partir jusqu'à New-York et que durant ces cinq années d'absence, j'avais craqué pour la personne qui se rattachait le plus à elle et non, je ne parlais pas de sa mère.

Caroline venait souvent à Sherwood lorsque Elizabeth n'était pas là et je savais pertinemment que ce n'était pas pour aider Charles à monter un mur en brique ou pour aider Rose à s'occuper d'enfants. Non, je savais que si elle venait, c'était pour moi. Je n'étais pas dupe.

Au début, je l'évitais du mieux que je pouvais. Jusqu'à un soir ou Shawn et Kara s'étaient enfuis en week-end en amoureux. J'étais parti Chez Lola, seul, et j'étais tombé sur elle. Au début j'avais eu envie de faire demi-tour et de me barrer, mais ce soir là, j'avais besoin de boire. Alors c'est ce que j'ai fait. J'ai bu jusqu'à la ramener chez moi et la baiser. Cette nuit là, c'est le corps d'Elizabeth que j'imaginais entre mes mains et c'est en elle que j'imaginais m'enfoncer à chaque coup de reins.

Le lendemain matin, en me réveillant et en la trouvant encore dans mon lit, j'avais failli gerber. Je m'en voulais mais c'était fait. Je n'en avais parlé à personne. Mais quand hier j'ai posé les yeux sur elle, j'ai paniqué. Et si elle l'avait dit à Elizabeth ? J'en doutais, sinon elle ne m'aurait jamais laissé l'embrasser. Et quel baiser ! Rien qu'en y pensant, j'avais envie de la voir.

Cela faisait plus de deux semaines qu'Elizabeth était revenue et ça faisait aussi deux semaines et demi que je me masturbais presque tous les jours, sous la douche, en pensant à elle. J'en étais fou et comme je le lui avais dis : je n'abandonnerais pas.

Ce matin, après une courte nuit, j'allais récupérer Jamie chez mon père qui n'habitait pas très loin de chez moi et comme il faisait beau, je décidais de m'y rendre à pieds.

Je passais devant la boutique dans laquelle je bossais et fis signe à la vendeuse qui était à la caisse. En vérité, cette boutique m'appartenait. C'était une boutique d'équipements de sport. Je fournissais les écoles du comté ainsi que les équipes sportives de la ville. C'était l'alternative après l'arrivée de James, j'avais eu un choix à faire : soit je continuais la fac et je le laissais avec mon père, soit je faisais partie intégrante de sa vie.

Au moment où la sage-femme était venu le déposer dans mes bras à la maternité, mon choix avait été fait. Ce jour là, j'avais pleuré dans les bras de mon père. Et si fallait refaire un choix, je referais le même. Mon fils était toute ma vie et pour rien au monde je ne changerais ma vie.