Protected Love

24.

Je roulais à toute vitesse vers la sortie de la ville, en direction de l'hôtel dans lequel ce fils de pute de Brandon logeait. Honnêtement, j'y allais sans vraiment savoir ce que j'allais faire. J'avais besoin de comprendre, de savoir pourquoi il avait fait tout ça. Mais ouais, j'avais aussi besoin de frapper. Et de frapper très fort. 

Elizabeth avait toujours été la raison de mes plus grosses colères. Ce n'était jamais de sa faute évidemment. Des fois mes colères étaient excessives, mais là, non. Là je me retenais depuis bien trop longtemps. Je me retenais depuis le soir ou elle s'était déshabillée devant moi, me montrant son corps meurtri, et qu'elle avait finie par pleurer dans mes bras. Cette nuit là, je n'avais quasiment pas dormi, comme toutes les nombreuses nuits qui ont suivies. Je la savais en sécurité avec moi, mais elle était torturée et je le sentais, je n'étais pas stupide. 

Depuis que Kara nous avait avertie qu'Elizabeth, mon Elizabeth, s'était encore fait agresser, tout s'était mit en place dans ma tête. Il était hors de question que je laisse une chose pareille passer. J'aurais dû lui faire bouffer ses dents la première fois qu'il avait osé poser ses mains sur elle, sous mes yeux, Chez Lola. 

J'arrivais rapidement devant l'hôtel, ayant grillé tout les feux rouges sur mon chemin, me garais et sortis. Je regardais l'imposant bâtiment qui se trouvait devant moi et mes poings se fermèrent. Je serrais les dents et  marchais jusqu'à entrer dans le hall. C'était la première fois que j'entrais dans cet hôtel, qui avait été construit il n'y a pas si longtemps que cela. Cela faisait peut-être quatre ans qu'il avait été ouvert  aux clients et je ne comprenais toujours pas pourquoi ils avaient construit un bâtiment aussi gigantesque alors que nous étions dans une ville minuscule. 

J'entrais finalement dans l'enceinte du bâtiment et regardais autour de moi. Le hall était spacieux et super bien éclairé. Tout était décoré en bois pour créer une ambiance familiale et cocooning.

Je marchais jusqu'au comptoir et le type derrière, habillé d'un costume avec un nœud pap, releva la tête en me souriant. Je fronçais les sourcils en reconnaissant Jimmy Sanders, un ancien collègue de mon équipe de foot du lycée. Quand lui aussi me reconnut, il me fit un large sourire et contourna le comptoir pour me prendre dans ses bras. 

Au lycée, j'étais le quarterback de l'équipe et tous mes coéquipiers me supportaient autant que je le faisais. Notre équipe fonctionnait au respect mutuel, personne n'avait la grosse tête. A la fin de nos années, on avait presque tous chialé comme des lopettes, parce que beaucoup allaient étudier dans des universités à des milliers kilomètres de Sherwood. Je ne savais pas que Jimmy était resté par ici. 

- Ça fait un bail mon pote ! 

- Ouais carrément. Je lui dis. 

- Qu'est-ce que tu deviens ? 

Je me mordis la lèvre inférieure. Je n'avais pas le temps de papoter bordel. 

- Je connais ce visage Green ! Qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce qu'il te faut ? 

Je lui souris. Putain, heureusement que j'étais tombé sur lui, ça aurait été beaucoup plus compliqué sinon. Je lui fis un sourire en coin. 

- Écoutes Jim, on parlera autant que tu veux après. Mais il faut absolument que tu me donnes le numéro de chambre de l'un de tes clients. 

Il me regarda de haut en bas avant d'écarquiller les yeux. 

- Putain, pourquoi j'ai pas vu cet air vénère sur ta tronche dès que t'es arrivé ? Tu vas exploser la gueule de quelqu'un ? Tu veux de l'aide mon pote ? 

Malgré moi, j'explosais de rire, rejetant ma tête en arrière. Je ne l'avais pas vu depuis des années et il était prêt à mettre en péril son job pour m'aider. Je finis par secouer la tête, lui expliquant la situation. Je lui donnais le nom de l'ex de ma nana et il courut derrière son comptoir, pianota sur son clavier, les yeux rivés sur l'écran avant de me donner le numéro de la chambre.