Protected Love

16.

ELIZABETH WILSON

Mon cœur battait à mille à l'heure et à travers mes larmes, je ne voyais que les poings d'Ethan faire des vas-et-vient sur le visage de Brandon. J'avais mal au ventre et j'étouffais littéralement. Je respirais de plus en plus mal et j'avais vraiment besoin de sortir. Je n'en pouvais plus d'être ici. Je me passais le revers de la main sur le visage pour effacer mes larmes et laissais mon corps prendre le contrôle. Mes jambes se mirent à courir toutes seules jusqu'à la sortie du pub. Dehors, l'air était lourd, comme si un orage menaçait d'éclater. Il y avait plusieurs types adossés à leur caisses et je tournais la tête vers là où était garée la voiture d'Ethan. J'avais bu, je n'avais pas les clés et ce n'était pas ma voiture, alors je commençais à marcher en direction de chez mes parents, les larmes n'arrêtant pas de couler. Je faisais comme à chaque fois : je fuyais. Je ne devais pas réagir comme ça, je le savais pertinemment, je savais qu'il fallait que je lui fasse face,  mais je n'étais définitivement pas prête. J'étais effrayée et je ne réfléchissais plus le moins du monde. Les bras croisés sur ma poitrine, je n'arrivais pas à croire ce qu'il venait de se passer.

Oui, je savais qu'un jour où l'autre il finirait par me tomber dessus, mais jamais je n'aurais cru que ça me briserait plus que je ne l'étais déjà. Quand j'étais sortie des toilettes et qu'il m'avait attrapé par le bras, j'avais d'abord cru que c'était un type lambda un peu trop bourré qui voulait me demander quelque chose. Mais quand je l'ai reconnu, chacun de mes muscles s'étaient tendus. J'avais perdu l'usage de ma voix, l'usage du mouvement, j'étais tétanisée.

J'avais longtemps cru être amoureuse de Brandon. Au début de notre relation, il était loin d'être le monstre qu'il avait finit par devenir. Il était gentil, attentionné et me disait tous les jours que j'étais la fille la plus jolie qu'il lui avait été donné d'avoir. Le jour où je l'avais rencontré, j'avais eu un coup de cœur. Il était beau, soigné et avait beaucoup de charisme. Il m'avait charmé et j'étais tombée dans le panneau. Comme n'importe quelle fille.

Je m'arrêtais de marcher un instant et pris mon visage entre les mains. Je n'arrivais pas à m'arrêter de pleurer, c'était juste insupportable. J'avais envie d'être chez mes parents, en sécurité, dans mon lit avec un chocolat chaud entre les mains. Comment tout cela avait sérieusement pu arriver ? Pourquoi Brandon m'avait-il couru après ? Allait-il rester après ce qu'il venait de se passer ce soir ?

Je tombais à genoux là, dehors, en plein milieu du trottoir et continuais de pleurer de plus en plus fort. J'entendis des pas s'approcher en courant et je n'eus même pas la force de me relever, je n'avais même pas la force de m'arrêter de pleurer. Je n'en pouvais plus, j'étais épuisée.

On s'installait près de moi et d'énormes bras me plaquèrent contre un torse musclé. Je fermais les yeux et me laissais aller lorsque je reconnus l'odeur de mon petit-ami. Il bougeait, se retrouvant le cul au sol et moi sur les genoux. Il passait sa main dans mes cheveux et collait ma tête contre lui. Le premier réflexe que j'eus fus de m'accrocher désespérément à lui. J'avais besoin de ce contact. Il me rassurait et me faisait du bien. J'avais besoin de lui.

- Chut bébé, chut. Calmes-toi, ça va...

Le ton de sa voix était dur et je sentais qu'il était encore très énervé. Mais il ne brusquait pas, il ne me brusquait jamais et je l'aimais tellement pour ça. On restait là à même le sol pendant au moins dix minutes puis il finit par déposer un long baiser dans mes cheveux.

- On va rentrer, ma puce...

Je ne parlais pas. Les larmes avaient cessées de couler et j'étais fatiguée. Je me relevais et il me suivit. Je commençais à marcher et il retint fermement ma main avant de me retourner vers lui. Je relevais les yeux vers lui et constatais qu'il avait du sang à la commissure de ses lèvres. Les larmes remontèrent directement et il me sourit doucement.