Répulsion

9. A la tâche

AMANDA

- Merde, juré-je en m'asseyant dans mon lit.

Hayden dort juste à côté de moi et je remarque qu'il est huit heures. Putain!, je suis à la bourre, je vais me faire allumer par Caleb et je vais me retrouver sans boulot. Pour de vrai. Je quitte illico-presto le sommier en tenue d'Ève, cherche un pantalon puisque je n'ai plus le temps d'appeler mon chauffeur et qu'en moto, ce n'est pas une bonne idée de monter sur l'engin en jupe crayon.

String sur les fesses, soutien-gorge assortit -toujours, sinon, ça fait bête-, pantalon large gris clair et un top à manche papillon blanc, j'attrape mon trench coat à la hâte et dévale les escaliers, chaussures à la main. J'aurais dû demander à Katie de me réveiller si je ne me levais pas dans les trente minutes qui suivent la sonnerie, mais je pense qu'elle a peur de tomber sur mon agent à poil dans mon lit.

J'aurais bien voulu le réveiller en le touchant sexuellement, mais là, je n'ai vraiment pas le temps pour des tripotages, bien qu'ils soient jouissifs. J'ai réussis à être à l'heure trois jours d'affilée depuis mon embrouille avec papa numéro deux, autant arriver à l'heure le premier jour d'une nouvelle semaine.

- Salut Katie, haussé-je. Merde, merde, merde, merde...

Il ne lui en faut pas plus pour comprendre que j'ai besoin d'elle pour tenter d'arriver dans les temps au studio. Elle arrive avec une brosse et une trousse à maquillage pendant que je mets mes chaussettes, j'avale mon Nesquik d'une traite lorsqu'elle retouche mes joues et je me coiffe rapidement après avoir reposé la tasse.

- Hayden dort à l'étage... Dans ma chambre. N'entre pas, il est à poil.

- Merci de m'avertir sur ce point-ci, répond-elle calmement.

Elle est la seule qui est censée être au courant de mes parties de jambes en l'air avec mon agent, mais maintenant que Gabe en est conscient, disons que ça devient un peu plus gênant. Mais bon, c'est lui qui vient et qui essaye de me chauffer juste pour coucher, pas moi. OK, j'admets que je ne montre pas tellement de signes de résistance.

- Tu comptes stopper cette relation ? Ça va finir par se savoir maintenant que tu tournes au studio et qu'il vient souvent te voir en tant qu'agent. Il n'a même pas réussit à duper ton frère.

- Faudrait que j'y songe, mais pas pour l'instant.

- Tu me promets d'y penser ? lance-t-elle sur un ton maternel.

Je fronce les sourcils d'agacement, je n'aime pas quand elle emploie ce ton là, j'ai l'impression d'être une gamine.

- Je vais finir dans les endroits de débauche si je le dégage maintenant. Je pense que tu optes plus pour la solution « continuer à baiser mon agent » sur ce coup-là, d'acc ? De toute façon, s'il y a un autre mec, tu le sauras avant moi, j'en suis certaine.

Elle m'offre un rictus bienveillant, je lève les yeux au ciel et elle continue de s'occuper de moi.

- Tu veux que j'appelle ton chauffeur ? change-t-elle de sujet.

- Non, je vais y aller en moto. Le temps qu'il arrive, je vais vraiment être à la bourre.

Elle passe deux minutes sur mon visage entier, je la remercie pour sa rapidité et son efficacité et reprend la brosse pour arranger mes boucles rousses. J'ai de la chance aujourd'hui puisqu'elles ne sont pas rebelles et les pointes ne sont pas sèches. J'enfile les derbies que Katie me ramène, me couvre de mon trench coat et lorsque je me lève, je mets mon pantalon de protection pour la moto.

Quand Gabriel a su que j'avais passé mon permis de moto, j'ai cru qu'il allait me faire une syncope. Le pire, je crois, c'est que son visage blême et paniqué m'a fait marrer.