GAVIN
Essoufflé, je m'assieds dans le lit et frotte mes mains moites sur le drap. Un cauchemar avec mes parents et mon frère... Merde.
Je jette un coup d'œil à Amanda pour m'assurer qu'elle n'a rien entendu, puis je m'allonge à côté d'elle, laissant mes doigts courir sur sa colonne vertébrale. Je l'entends respirer paisiblement contre moi et je me calme.
J'ai encore envie de l'entendre me réclamer, c'est dingue... Son corps nu est bouillant lorsque je me colle à elle, j'enroule des mèches de cheveux sur mon doigt et elle commence à s'agiter, ce qui m'incite à cesser de la caresser dans son sommeil.
Je pensais me lasser d'elle à moment donné, mais c'est toujours plus fort que la fois précédente, tellement qu'elle m'effraie plus qu'il n'en n'est permis. En a-t-elle conscience ? Je n'ose pas vraiment en discuter avec elle, je sais qu'elle est assez fermée sur ce sujet d'autant plus qu'il est annonciateur de dispute.
Amanda se lève soudainement en grognant, je la regarde curieusement contourner le lit et je me râcle la gorge pour qu'elle comprenne qu'elle n'est plus la seule réveillée à 3 heures du matin.
- Où est-ce que tu vas ? chuchoté-je.
- J'ai mes règles.
- Ça veut dire pas de sexe pendant trois ou quatre jours ? en déduis-je avec un sourire amusé.
- Tu mérites bien ça. J'ai hâte de voir ta trique du matin, raille-t-elle en ouvrant la porte.
Je scrute son fessier jusqu'à ce qu'il disparaisse dans l'obscurité et elle jure comme un charretier en s'enfermant dans la salle de bain.
- Tu veux me tuer, c'est ça ? soupiré-je en me posant sur l'oreiller, le regard rivé au plafond.
Amanda couchait peut-être avec beaucoup d'hommes avant que j'impose ma condition d'exclusivité, mais je me doutais bien qu'elle ne faisait rien de sexuel en période de règles. Le « code rouge », comme certaines l'appellent. Pour un homme, c'est compliqué de comprendre qu'une femme est dans son cycle lorsqu'elle lance ce genre de remarque.
Je ricane en l'imaginant hurler « code rouge » sur un plateau de tournage, histoire de faire passer le message.
En revanche, elle est capable d'exposer la plupart de ses prouesses sexuelles avec n'importe qui sans scrupules d'après madame Fisher. J'ai été surpris qu'elle me raconte une confidence d'Amanda et il faut croire qu'elle en a vu de toutes les couleurs depuis qu'elle est employée ici.
Madame Fisher aime beaucoup Amanda et cette dernière ne s'en rend pas compte. Elle n'a tout simplement pas conscience des personnes qui tiennent à elle et qu'elle rejette systématiquement. Il faudrait que je comprenne un jour la raison pour laquelle elle se ferme de cette manière, il y a forcément une raison.
Je ferme les yeux plusieurs minutes en réfléchissant à une issue possible de ma relation avec cette rousse qui tient sa part du marché : nous sommes restés exclusifs, à ma connaissance, aucun écart. Est-ce qu'elle a été fidèle sur un aussi long terme avec quelqu'un ? Elle n'est pas du genre à vouloir se poser...
Je me demande ce qu'elle fiche dans cette salle de bain, ça ne fait pas moins de vingt minutes qu'elle s'y trouve.
- Amanda ?
Est-ce qu'une femme passe autant de temps dans une salle d'eau pour enfiler une culotte et un tampon ?
Elle en sort cinq minutes après l'avoir appelée, une culotte en dentelle sur elle, puis elle s'allonge sans rien dire, constatant que je suis toujours réveillé. Et je ne peux même pas lui demander ses services pour me pousser jusqu'à l'épuisement puisque j'ai du mal à coucher avec une femme durant son cycle si ce n'est sous la douche.
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Répulsion
RomanceDes frasques, elle en a connu en masse malgré son jeune âge accompagné d'un esprit excessivement critique et rebuté. Ce n'est pas toujours facile à vivre, notamment lorsque cet esprit se reflète dans la profession -plus particulièrement dans un rôle...