Chapitre 8 : L'inconnu

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Le froid. Cette sensation désagréable qui se glisse entre nos vêtements, et caresse notre peau, entraînant avec lui un sentiment de solitude profond. Le froid, qui, parfois, coule directement dans notre sang, nous glaçant les veines, nous rendant vulnérable au moindre contact. Le froid, qui nous apporte un sentiment de vide intérieur, nous rend vulnérable et aussi fragile que du verre. Le froid peut se présenter de différentes manières. Ce peut être sous la forme d'un courant d'air, se faufilant dans une chambre par une fenêtre laissée ouverte, ou un froid vif, procuré par la neige humidifiant nos vêtements en hiver. Certaines personnes le supporte bien, d'autres, beaucoup moins. Le froid, tout comme la peur, nous paralyse de l'intérieur, nous empêchant de réfléchir correctement, et nous laissant des marques rouges ou violettes sur les mains. Le froid est vicieux. Il s'introduit en nous telle une seconde peau, nous ravage et nous détruit de l'intérieur. Il nous rend faible et nous endort, pour mieux nous attaquer. Lorsque le froid s'en prend à nous, il est dur de s'en défaire, et commence alors un long combat. Qui du corps humain plein de ressources quoique fragile, ou du froid brut et vif prendra le dessus sur l'autre ?

Ce combat interne, c'était exactement ce qu'étaient en train de vivre Izzy et Clary.

C'était le froid qui les avait endormies, et c'était cette même sensation qui les avait réveillées. Ouvrant difficilement les yeux, l'un après l'autre, Clary ne sût dire où elle se trouvait. En plus du froid, les ténèbres s'étaient abattues sur elle et Izzy, les enveloppant dans son rideau noir, les plongeant dans une ambiance chargée d'une forte odeur de sang.

A vrai dire, même en plein jour, Clary n'aurait put dire où elle se trouvait, elle se doutait qu'elle était dans une pièce sans fenêtre, car ni la lumière laiteuse de la lune, ni la luminosité éblouissante du soleil ne pénétraient les lieux. La rousse n'avait absolument aucune idée de la raison pour laquelle elle se trouvait dans ce lieu inconnu, le froid la dévorant intérieurement. Puis, d'un coup, sans aucune raison apparente, et à la façon d'un boomerang, tout lui revint en mémoire.

La mission au Pandémonium, le fait qu'elle et Izzy se soient fait avoir dans un guet-apens, un visage...et le fait de s'être retrouvée dans une pièce inconnue avec son amie.

Bien que sa douleur au crâne se soit dissipée, Clary avait l'impression que celui-ci nageait en plein brouillard. Ses pensées étaient embrumées et elle n'arrivait plus à réfléchir. Son premier réflexe fut tout de fois d'appeler Izzy, qui, malgré ses efforts, avait sombré dans le sommeil.

- Izzy ?

- Oui?

Clary lâcha un soupir de soulagement. Izzy allait bien. Ou du moins, elle était consciente.

- Tu vas bien ? Demanda la rousse.

- Étonnement, oui. J'avais mal au bras avant, mais maintenant ça va mieux. De même pour mon mal de tête. Et toi ?

- Je vais mieux, mais j'ai toujours horriblement froid.

- Oui, moi aussi. Il doit faire moins de dix degrés ici. D'ailleurs, où est-ce qu'on est ?

Cette question, aussi simple soit-elle, ne trouvait pas de réponse. Les jeunes femmes ne se l'étaient pas posée plus tôt, trop préoccupées par leurs douleurs physiques et leur fatigue grandissante, mais maintenant qu'elles étaient bien réveillées, cette question était apparue claire et nette dans leur esprit, contrairement au reste de leurs pensées, accompagnée d'une ribambelle d'autres points d'interrogations qui restaient sans réponses.

Où étaient-elles ? Pourquoi ? Comment ?

Aucune des deux n'en avait la moindre idée.

SHADOWHUNTERS : Chroniques du Monde ObscurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant