Chapitre 19 : Mission en duo (partie 2)

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- Pas trop fatiguée ? Demanda Simon en voyant Clary bâiller derrière sa main.

Les deux amis venaient de sortir du métro les ayant amenés à proximité de l'hôtel abandonné qui, après avoir été réquisitionné par ces derniers, était devenu le repère des vampires du clan de Manhattan. Le soleil de l'après-midi créait des jeux d'ombres sur le trottoir, et une odeur de goudron brûlé imprégnait l'air. La tenue noire qu'avaient revêtis Clary et Simon était certes discrète, mais par un temps pareil, c'était plus un calvaire qu'un atout. Des gouttes de sueur perlaient sur leur front, menaçant de tomber, et ils avaient la gorge sèche, malgré l'atmosphère lourde et humide. Il n'y avait pas un nuage dans le ciel, mais pourtant, on pouvait sentir qu'un orage était proche.

- Un peu, avoua Clary. Je n'ai pas eu une nuit complète, et mon organisme a du mal à s'adapter.

Simon lui sourit, et il continuèrent leur route. Il avait beaucoup de mal à cacher sa nervosité grandissante. Clary l'observa attentivement et remarqua que ses mains tremblaient. Ses yeux n'étaient pas fixés sur un point précis, ne faisaient que passer sur ce qui les entouraient, sans jamais s'accrocher.

- Simon, dit-elle en s'arrêtant.

Il se retourna.

- Est-ce que ça va ? Tu m'as l'air...stressé.

Simon hocha vivement la tête :

- On s'apprête à aller dans un hôtel rempli de vampires, dont, au cas où tu l'aurais oublié, la chef veut te tuer. Et juste parce que je n'ai pas l'impression que tu l'aies compris, je le répète : des vampires, dit-il en détachant exagérément les syllabes, comme on le ferait devant un enfant. On est pas dans un film, tout ça est réel. Et si jamais ils se rendent compte de notre présence, on va se faire mordre dans le cou, et mourir, car personne ne viendra nous sauver.

Il fit une pause, et rajouta :

- Tu crois qu'ils nous mangerons tout de suite ? Ou qu'ils nous conserverons dans une sorte de frigo géant en nous gardant comme en-cas quand ils seront devant la télé ? Est-ce que les vampires regardent la télé ? Clary, je veux pas être prisonnier dans un frigo géant, je suis claustrophobe.

Clary sourit. Simon était vraiment drôle à voir lorsqu'il paniquait. Il parlait très vite -encore plus que d'habitude, c'était dire-, et devait absolument occuper ses mains, qui, dans le cas présent, maltraitait le bout de sont T-shirt en tirant le plus possible dessus. Elle n'était pas rassurée elle-même de la tournure que pourraient prendre les choses, et ne savait pas si Raphaël parlerait, mais, pour une raison inconnue, elle arrivait à maîtriser sa peur, qu'elle transformait en adrénaline. Elle tenta de rassurer son meilleur ami :

- Ne t'inquiètes pas, Simon. Il fait jour, ils dorment, nous n'aurons qu'à aller réveiller Raphaël. Et non, je ne pense pas qu'ils conservent des humains dans des frigos géants.

Simon étira les lèvres en un sourire crispé qui ressemblait davantage à une grimace, mais ne répondit pas ; ils venaient d'arriver devant l'imposant bâtiment sur lequel on pouvait lire en lettres rouges délavées « Hôtel Dumort ».

- Eh bien, on peut dire qu'à défaut d'être sympas, ils ont le sens de l'humour, dit Simon. Quitte à choisir comment mourir, autant que ce soit avec des vampires rigolos, ce sera une mort originale. J'imagine déjà l'annonce de mes obsèques dans le journal.

- Qu'est-ce que tu en sais, peut-être qu'il existe des gentils vampires, suggéra Clary en haussant les épaules. Et personne ne mourra ce soir, rajouta-t-elle.

- Clary, on est pas dans Twilight, ni dans Dracula, répondit Simon. Les vampires sont réels, et ils crocs, ajouta-t-il plus pour lui-même que pour sa meilleure amie, comme s'il essayait de se convaincre.

SHADOWHUNTERS : Chroniques du Monde ObscurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant