SHADOWHUNTERS : Chroniques du Monde Obscur

Chapitre 23 : Une fin n'est que le début d'autre chose

► PETITE NOTE : NON CE N'EST PAS LA FIN DE CETTE FICTION ;) Bonne lecture ◄

Simon fut réveillé par un bruit de talons claquant sur le béton de la pièce. Depuis combien de temps était-il là ? Une heure ? Trois ? Cinq ? Impossible à dire. Il avait perdu la notion du temps depuis ce qui lui semblait une éternité. Il leva la tête et ouvrit difficilement les yeux. Il savait déjà qui se trouvait en face de lui mais la regarda quand même droit dans les yeux. Il ne voulait pas plier devant elle. Camille le regarda attentivement.

- Je dois avouer que je n'aurais jamais cru que tu tiendrais aussi longtemps, jeune Terrestre.

- Mon nom est...Simon, articula ce dernier.

Il savait déjà ce qui allait suivre. Il avait beau ne plus se rappeler depuis combien de temps il se trouvait dans cette pièce froide, à se vider de son sang, il avait, en revanche, compté le nombre de fois que Camille était venue le voir pour le torturer lentement. Quatre.

Quatre fois qu'elle le poignardait, le mettant en sang. Quatre fois que Raphaël et son acolyte avaient pansé et soigné ses blessures pour ne pas qu'il en meure et que Camille puisse recommencer.

Ils étaient toujours là, avec lui, le surveillant scrupuleusement à travers la porte de sa cellule, vérifiant régulièrement qu'il n'était pas mort.

Simon ne comprenait pas Raphaël. N'était-il pas supposé être de leur côté ? N'était-il pas supposé être leur allié ? Mais peut-être était-ce juste un piège organisé par Camille après tout. Peut-être qu'il n'avait jamais eu l'intention de la détrôner et de les aider.

La première fois que Camille avait poignardé Simon, ses deux sbires se trouvaient dans la pièce, mais les autres fois, ils étaient restés dehors.

Cette fois-ci, en revanche, Simon les aperçut derrière leur chef de clan. Ils se tenaient droits et immobiles comme des statues de cire, leur peau pâle accentuant la ressemblance. Raphaël ignorait toujours son regard, fixé droit devant lui, comme s'il avait peur de croiser les yeux de Simon.

Il ne le montrait pas, cachant ses émotions derrière son masque d'impassibilité, mais à l'intérieur, Raphaël brûlait. Ironique, pour un vampire dont le cœur ne bat plus et qui ne peut ressentir la sensation de chaud ou de froid. Un tas de sentiments se bousculaient en lui, prêts à exploser d'un moment à l'autre, mais il tentait tant bien que mal de les retenir. La haine contre lui-même et contre Camille, le dégoût, la peine. Raphaël, qui n'était séparé de Simon que par une porte lorsque ce dernier se faisait torturer par Camille, s'était retenu de ne pas aller lui porter secours en entendant ses cris et hurlements. Simon n'avait réussi à retenir ses marques de douleur pour lui que quelques minutes, mais ensuite, la douleur fut tellement forte qu'il ne lutta plus et laissa aller ses cris libérateurs d'une souffrance inqualifiable.

Cela avait anéanti Raphaël. Il ne tolérait plus les actes de Camille, et pour une raison encore floue, le fait qu'elle s'en prenne à ce Terrestre était encore plus insupportable. Les hurlements de douleur de Simon résonnait encore dans sa tête au moment présent, alors qu'il se tenait en face de lui.

Il avait tellement honte, sentiment qu'il n'avait pas ressenti depuis bien longtemps, de laisser faire quelque chose d'aussi atroce. Mais que pouvait-il faire ? S'il tentait quoique ce soit, Camille les réduirait en cendres avant même qu'ils ne puissent esquisser le moindre mouvement. Alors il se contentait d'obéir, bien que son cœur mort, son âme, et chaque parcelle de son corps lui hurlaient de venir en aide à Simon.

Il ne savait pas pourquoi cette fois, Camille leur avait demandé de la rejoindre dans la cellule avec Simon, mais son instinct lui soufflait que ce n'était certainement pas bon. Il ne savait pas encore à quel point. Comme lors des quatre autres dernières fois, elle sortit le couteau dont elle se servait pour le poignarder, mais cette fois-ci, elle le tendit à son sbire de gauche.