SHADOWHUNTERS : Chroniques du Monde Obscur

Chapitre 7 : La voix

- Comment ça elles ont disparu ??

Alec était au téléphone avec son parabatai afin de lui expliquer la situation, et, malheureusement -pour lui- la réaction de ce dernier ne s'était pas faite attendre et avait été exactement la même que celle à laquelle il s'attendait.

- Non mais tu plaisantes ! Alec tu plaisantes, pas vrai ??

Ça faisait maintenant plus de dix minutes que Jace détruisait les tympans d'Alec en criant comme un échappé d'asile dans le téléphone. Alec lui avait calmement (dû moins aussi calmement qu'il le pouvait) expliqué la situation, et écoutait maintenant patiemment son frère adoptif pousser tous les jurons, tous aussi fleuris les uns que les autres, de son vocabulaire (et ils étaient apparemment nombreux).

Jace ne réalisait pas. Ce n'était pas possible. C'était forcement une blague. Une blague de très mauvais goût, certes, mais une blague quand même. Sauf qu'Alec n'était pas du genre blagueur, et encore moins adepte de ce type de plaisanteries. Jace ne devait et ne voulait aucunement céder à la panique. C'était un Chasseur d'Ombres, il avait vécu de nombreuses épreuves durant sa jeune vie, plus que n'importe qui de son âge en fait, et s'il pouvait tirer quelque chose de positif de ces dernières, c'était qu'elles lui avait appris à ne jamais céder à la panique, quelle que soit la situation. Il devait garder son sang froid et son esprit clair, afin de retrouver Izzy et Clary. Mettre ses émotions de côté. Malheureusement, depuis qu'il connaissait Clary, il y arrivait nettement moins bien. Après s'être défoulé -injustement- sur son parabatai, il avait raccroché et se dirigeait à grands pas en direction des coordonnées géographiques qu'Alec lui avait données. Son cerveau tournait à plein régime. Comment cela avait-il pu arriver ? La réponse, à son plus grand désespoir, il la connaissait. Si les filles avaient disparu, c'était en grande partie sa faute. S'il n'avait pas été aussi buté et borné, il aurait fait des efforts pour supporter la présence de Clary et ne se serait pas réfugié dans la vieille salle d'entraînement d'Hodge. Donc Alec n'aurait pas eu à venir le chercher comme il l'avait fait, obligeant en quelque sorte indirectement les filles à partir seules. Il s'en voulait maintenant. Il ressentait beaucoup trop d'émotions en ce moment, ça ne lui ressemblait pas du tout, il fallait que ça cesse. C'est en ruminant contre lui-même qu'il rejoignit Alec et Lydia, dans une ruelle sombre dans laquelle il se souvenait vaguement s'être complètement soûlé.

- Bon, alors l'un d'entre vous aurait-il l'amabilité de m'expliquer pourquoi personne ne m'a tenu au courant de la situation plus tôt ? Ou plutôt : comment cette situation a-t-elle pu arriver tout court ?

Jace se tenait droit, les bras croisés sur la poitrine, un regard inquisiteur défiant ses deux amis.

Alec se releva péniblement et regarda intensément son parabatai.

- Je ne voulais pas t'inquiéter, je pensais que les filles avaient simplement rencontré quelques difficultés et qu'on aurait aucun mal à les ramener saines et sauves. Mais j'avais tort et il semblerait que la situation se complique de plus en plus.

- Tu ne voulais pas m'inquiéter ? Eh bien excuse-moi, c'est raté ! Et puis qu'est ce que tu veux dire par « la situation se complique de plus en plus » ?

- Il veut dire que des pistes que nous n'avions aucunement prévues ou même imaginées s'offrent à nous, nous menant à une seule et unique déduction pour le moment, et elle n'est pas très réjouissante. Et puis, il se pourrait très fortement que nous aillons besoin de demander de l'aide aux Créatures Obscures.

Lydia, qui jusque là avait gardé le silence, venait de résumer ses déductions d'une traite, appréhendant probablement une réaction similaire à celle d'Alec. Il n'en fût rien. Jace venait dans un premier temps d'analyser et assimiler les informations données par Lydia, et c'est d'un ton très calme, presque sans émotions qu'il demanda :