SHADOWHUNTERS : Chroniques du Monde Obscur

Chapitre 6 : Le portail

PDV EXTERNE

Jace en avait fini avec son entraînement. Il s'était défoulé encore et encore contre le pauvre mannequin pendant des heures. Il le faisait de plus en plus souvent ces temps-ci. Malheureusement, il avait beau passer des journées entières à tenter d'oublier sa peine à travers l'acharnement qu'il vouait au même mannequin depuis des jours, cela commençait à perdre de son effet. D'autant plus que combattre seul dans une salle était nettement moins grisant qu'un véritable combat contre un horrible démon. Il allait vite falloir qu'il trouve une autre activité pour l'occuper, car même si se battre lui permettait de se vider la tête, il ne pouvait décemment plus encaisser de s'entraîner plus longtemps. Son corps ne suivrait pas, et il n'avait aucunement l'intention de se faire suspendre par Lydia car considéré comme étant trop fatigué. Ce serait la goutte de trop.

Après avoir pris une douche brûlante, il entreprit de retrouver les autres, afin de savoir comment s'était passé la mission des filles. Il espérait les revoir entières. Il se dirigea vers la grande salle commune, et chercha ses amis du regard. Mais après cinq bonnes minutes à tenter de repérer l'un d'entre eux, Jace dû se rendre à l'évidence : ils n'étaient pas là. Il se dirigea vers la chambre d'Alec, frappa à la porte et, n'entendant pas de réponse de la part de son presque-frère, entra. Le lit à deux places de son parabatai était impeccablement bordé, comme à son habitude, et chaque chose était à sa place : les armes blanches tels que les poignards étaient soigneusement alignées et accrochées au mur, et rien ne traînait par terre. Aucun grain de poussière n'était visible sur les deux meubles en bois massif, et le sol gris brillait de propreté. La chambre était à l'image de son propriétaire : sobre, simple, et impeccable. Tout était en ordre. On aurait pu croire à une publicité immobilière. Jace remarqua cependant un détail qui le stoppa dans son élan : sur le mur, à côté des poignards de toutes tailles qui auraient fait fuir un terrestre, aurait dû se trouver, fièrement accroché, l'arc d'Alec. Or, l'emplacement était vide. Ce n'était pas normal. Pourquoi diable, l'arc n'était-il plus à sa place ? Il n'attendit pas plus longtemps et fonça dans la chambre d'Izzy. Celle-ci était tellement l'opposé de celle de son frère que personne n'aurait pu croire qu'ils appartenaient à la même famille. Des vêtements jonchaient le sol par dizaines, et la coiffeuse éclairée par de grosses ampoules jaunes était remplie de produits de beauté. Du maquillage s'amoncelait sur le lit et une douce odeur de fleurs se dégageait des draps, enveloppant la pièce d'un parfum délicat et fort à la fois. Les murs gris contrastaient avec les accessoires de couleurs éparpillés dans la pièce et malgré un désordre sans nom, la chambre était propre. Propre et en désordre, mais complètement vide. Le sang de Jace ne fit qu'un tour, et il se dirigea rapidement vers le bureau de Lydia. Il tambourina à la porte et n'attendit pas la réponse avant de rentrer. De toute façon, il aurait attendu longtemps l'autorisation de la directrice de l'Institut : elle n'était pas là, la pièce était vide. Aussi impeccablement rangée et vide que celle d'Alec.

« Où par Raziel sont-ils tous passés ?! »

Jace commençait sérieusement à s'inquiéter. Il ne comprenait pas où ses amis étaient passés, et cela l'inquiétait d'autant plus qu'il devait se résigner à faire ce qu'il évitait depuis le début : aller dans la chambre de Clary. Après tout, peut-être s'y étaient-ils tous réunis ? Jace n'était absolument pas convaincu par ce raisonnement : Alec détestait Clary comme il détestait tout le monde, et pourquoi aurait-il pris la peine de prendre son arc ? Et puis il ne voyait pas non plus ce que Lydia ferait là-bas. Ils n'étaient pas particulièrement proche d'elle. Mais après tout, le fait que Lydia ne soit pas dans son bureau ne signifiait pas que ça ait un rapport avec la subite disparition d'Alec, Izzy et Clary. Jace avait seulement été dans son bureau en espérant, avec un peu de chance, qu'elle saurait où trouver ses trois amis sans qu'il ait besoin de passer vérifier la chambre de Clary. Il voulait à tout prix éviter une quelconque approche avec elle. Il en souffrirait trop. Mais apparemment, le destin s'acharnait sur lui et il n'avait définitivement pas de chance : Lydia avait disparu elle aussi, ce qui ne l'aidait guère dans sa tâche d'éloignement avec la jolie rousse. Raziel devait vraiment l'avoir pris en grippe pour le punir comme il le faisait.