CHAPITRE 5

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Tristaan se réveilla avec la lumière changeante de son réveil. Il en était presque étonné car il n'avait pas l'impression d'avoir dormi. Aujourd'hui, les vacances d'automne étaient terminées et la pluie abondante qui claquait contre les carreaux ne lui donnait pas envie de retourner en cours. Le jeune homme pensa qu'il ferait mieux de rester bien au chaud dans son lit avec son oreiller si confortable, ses couettes si moelleuses...

— Tristaan, réveille-toi ! résonna la voix autoritaire de son père.

Le garçon grogna et se retourna. Son lit douillet l'appelait, comme l'ocarina magique appelait Kline dans son jeu vidéo préféré. Finalement, il consentit à se lever. Il entra dans la cabine d'habillage qui s'occupa de lui en un rien de temps. Elle le nettoya à coups d'ultrasons, lui enfila ses vêtements et dompta ses cheveux volumineux. Puis, il rejoignit sa famille dans la cuisine. Malheureusement, ses parents partaient déjà.

— Il faut qu'on y aille, dit son père.

— Oui ! Tristaan, mon chéri, écoute-moi s'il te plaît. Fais bien attention à toi, surtout. Ne parle pas aux inconnus, ne touche pas les robots que tu ne connais pas, fait attention aux voitures et au vide, n'oublie pas ton sac, ne soit pas en retard et sois poli.

— Oui maman, je n'ai plus cinq ans tu sais...

— Tu resteras toujours mon petit bébé pourtant...

— Charlïne, il faut vraiment qu'on y aille !

— J'arrive Fraank, j'arrive. Fais attention à toi ! répéta-t-elle en s'adressant à son fils.

— Bonne nuit, euh... au revoir ! bégaya-t-il.

La porte se referma automatiquement derrière eux. Il ne restaient dans la pièce plus que Romuaald et lui. Le petit déjeuner était déjà prêt sur la table, tout droit sorti de la synthétiseuse et le jeune homme salua le robot tout en mangeant goulûment.

— Tu es fatigué et nerveux, je me trompe ?

— Je pense que n'importe qui aurait pu deviner.

— Tu ne devrais pas t'en faire, tout va bien se passer !

— Mhmm... répondit-il, sceptique.

— C'est l'occasion de faire de nouvelles rencontres humaines !

— C'est vrai.

— Alors vite ! Dépêche-toi de finir, je rangerai derrière toi !

— Merci beaucoup ! s'exclama Tristaan, le sourire aux lèvres.

Il avala sa dernière bouchée, enfila sa veste, prit son sac et dit au revoir à Romuaald. Il descendit les escaliers avec un regain de bonne humeur. Le robot avait le don de détendre l'atmosphère, ce qui était étrange pour un être sans sentiments. Il sortit du hall et croisa le même Technicien que le jour de son arrivée. Il nettoyait toujours son balai avec minutie. Son regard vide mit le jeune homme mal à l'aise quand il passa près de lui.

La pluie tombait drue dehors et le jeune homme s'empressa d'installer son parapluie au-dessus de sa tête. Celui-ci tenait en l'air grâce au magnétisme qui le repoussait du sol. Le vacarme urbain sonnait à ses oreilles comme une mélodie familière et Tristaan se sentit bien malgré le temps capricieux. Il tenta de se rappeler le chemin du lycée que lui avaient indiqué ses parents. Il fallait d'abord se rendre sur la plus grande île, celle qui en formait le centre exact, puis contourner sur toute sa longueur le centre multiculte qui s'élevait en son coin. Enfin, il devait traverser la place principale et se rendre à l'extrême pointe Nord-Est de l'île, où se trouvait son nouvel établissement scolaire. Son plan en tête, il se rendit vers sa destination d'un bon pas.

Les Clans de la Pénombre | T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant