Et si tout n'avait commencé que par un mensonge

Chapitre 2 : "Mémoire, souvenir, rancœur et haine"

\\cette histoire ne m'appartient pas//

  Les années avaient passé. Blaise, Pansy et Drago étudiaient à Poudlard, ils venaient d'entrer en septième année. Installés dans la Salle Commune des Serpentard, les trois adolescents ressassaient le passé. Les mines renfrognées, tendus au possible. Ni Blaise, ni Pansy, n'osaient regarder Drago dans les yeux. Cette période de l'année, et cette date en particulier, la veille du 23 décembre, le rendait imbuvable, à la limite de la violence. D'ailleurs, depuis leur première année à Poudlard, plus aucun Serpentard ne montrait le bout de sa baguette ce jour-là, lorsque la Salle Commune était occupée par ce trio. Les jeunes de première année étaient vite mis au courant par leurs aînés.

La haine que les trois jeunes gens vouaient à Dumbledore, sa cause et tous ceux qui s'apparentaient de près ou de loin à ce vieil homme, était incommensurable. Drago, plus que les deux autres, vouait une haine sans nom au directeur et par conséquent au trio de Gryffondor qui eux lui vouaient une admiration sans faille. Il avait bien essayé la première année de se mettre Potter dans la poche, mais ce fut un échec cuisant. Depuis, le jeune Serpentard leur menait la vie dure. Surtout à Hermione Granger. Pourquoi elle en particulier ? Tout simplement parce que c'était une fille et qu'il ne supportait plus de voir Ron lui tourner autour. Non pas qu'il aime la Gryffondor, mais cela lui rappelait que, lui, avait perdu la seule femme qui avait compté pour lui. D'ailleurs, il martyrisait souvent les élèves en couple ne supportant plus tout cet amour qui dégoulinait autour de lui. En plus Granger était une « sang de bourbe » et c'était à cause des gens de son espèce que son amie Lou O'Connelle et sa famille avaient perdu la vie.

- Dray ? Pansy tenta une approche. Lorsqu'elle vit les yeux gris de son ami se plonger dans les siens, la jeune fille vit toute son amertume et sa colère. Est-ce que tout est prêt pour ce soir ?

- Le passage secret qui mène au magasin de Zonko sera dégagé. La diversion pour Rusard et sa chatte est en place. J'ai racheté trois capes d'invisibilités neuves. Les dernières sont encore foutues.

- Et pour la porte de chez Zonko ? demanda Blaise le ton morne.

- Depuis notre deuxième année, je n'ai plus vraiment besoin de la piéger, apparemment, quelqu'un doit savoir pour notre sortie annuelle puisqu'elle est toujours ouverte, répondit Drago d'une voix glaciale.

- Bien on se rejoint comme toujours devant le tableau de la Salle Commune à minuit ce soir. Pansy jeta un coup d'œil à son ami d'enfance et partit dans sa chambre se préparer pour ses cours. Au passage, elle passa doucement sa main dans le cou du jeune blond et déposa un baiser discret à Blaise.

Depuis leur deuxième année, Blaise et Pansy sortaient ensemble mais pour ne pas remuer le couteau dans la plaie encore grande ouverte de leur meilleur ami, ils se voyaient en secret. Drago qui n'était pas dupe, savait depuis longtemps que ses amis s'aimaient. Sans le leur dire, il était reconnaissant de la discrétion dont ils faisaient preuve.

Le premier cours était en commun avec les Gryffondor. Au grand dam des deux trios adverses. Malgré cela, aucun d'eux n'avait le choix. Les deux groupes opposés, prirent donc la direction de la salle du professeur MacGonagall pour suivre les deux heures de métamorphose. Le trio de Gryffondor arriva le premier devant la salle. Harry parlait avec Ron de quidditch pendant qu'Hermione, comme à son habitude, relisait ses cours. Les trois Serpentard arrivèrent quelques minutes après eux. Lorsqu'ils croisèrent leurs regards, de la haine émanait des deux camps. Les uns pensant que les autres étaient responsables de tous leurs malheurs. Ce jour là, Hermione qui observait Pansy avec rage, remarqua tout de même quelque chose qui la gênait. Une chose différente dans le regard de la Serpentard. Seulement voilà, malgré sa très grande intelligence, la « rouge et or » n'arrivait pas à savoir quoi. Voyant l'air interrogateur de la Gryffondor, Pansy se reprit immédiatement et retrouva son masque d'impassibilité et de froideur digne d'une « sang pur ».

- Tu veux une photo miss-je-sais-tout ? aboya Pansy.

- Ne lui parle pas comme ça Parkinson, répondit rapidement Ron.

- Je vois que tu as un chevalier servant Granger ! La «sang de bourbe et la belette» ! Cela promet de beaux enfants à l'avenir ! railla Drago faisant éclater de rire les autres Serpentard.

- C'est sûr qu'une «fouine et un bouledogue», c'est mieux Malefoy, dit Harry faisant lui même rire les Gryffondor.

- Ferme-la Potter !
Drago qui venait de perdre son calme légendaire sortit sa baguette, très vite rejoint par Pansy et Blaise. Le trio des Gryffondor en fit autant.

Ils se regardaient, baguettes levées, prêts à attaquer si l'adversaire bougeait une oreille. Les autres élèves se jugeaient, dégageant cette même animosité, certes moins grande que celle des jeunes gens se tenant tête, mais bien présente. Hermione fut la première à se raisonner. Elle abaissa sa baguette et lançant un regard noir aux trois autres, força ses amis à en faire de même.

- J'ai toujours dit que le courage des Gryffondor était surfait, lança Drago fier qu'ils aient baissé leurs armes.

- Nous ne nous battons pas au moindre regard de travers, ce n'est pas de la lâcheté Malefoy mais de l'intelligence. Tu sauras ce que c'est en grandissant... ou pas, conclut Hermione le défiant du regard.

Ne supportant pas cet affront de plus, Drago allait lancer un sortilège lorsque le professeur MacGonagall ouvrit la porte de la salle de classe. Les serpents eurent juste le temps de ranger leurs baguettes. Ils entrèrent et chaque maison s'installa à l'opposé de la maison ennemie. Le cours se passa sans autres incidents notoires. La journée fut longue et sans intérêt pour nos trois Serpentard qui ne pensaient qu'à une chose, leur sortie annuelle nocturne.

Dans la salle des professeurs, Albus Dumbledore, Minerva MacGonagall et Severus Rogue parlaient, ou du moins se disputaient sur un sujet épineux. Severus en avait marre de voir son filleul sombrer un peu plus chaque année.

- Albus, il est temps de dire la vérité. Ils sont de plus en plus incontrôlables. S'ils continuent de croire que ce drame est de votre faute, ils finiront par être perdus définitivement. Ils doivent recevoir la marque en fin d'année.

- Pour une fois, je suis entièrement d'accords avec Severus. Nous ne pouvons pas les laisser vivre dans le mensonge encore plus longtemps.

- Je comprends votre point de vue mais si nous leur révélons la vérité maintenant, Narcissa sera en grand danger et sa mission aussi. Par contre, je suis d'accord sur le fait que nous ne pouvons pas attendre plus longtemps, surtout depuis que Voldemort est de retour. J'ai organisé un grand événement qui devrait leur permettre de connaître la vérité. Mais je ne veux pas la leur raconter car ils ne me croiraient pas. Par contre, si c'est elle qui leur raconte, alors ils se rallieront forcément à nous.

Les deux autres professeurs acquiescèrent et sortirent du bureau du directeur. Celui-ci, enfin seul, espéra que sa démarche ne mettrait personne en danger. Ses professeurs avaient raison, s'il ne faisait rien rapidement les trois Serpentard seraient endoctrinés et feraient rapidement partis des Mangemorts. Et au vu de la haine qu'ils portaient aux membres de l'Ordre, ils feraient sûrement des ravages qui pervertiraient définitivement leurs âmes encore pures.

Se soir là, Dumbledore s'arrangea pour que tous les élèves soient présents au dîner. Il devait faire une annonce importante aux élèves. Les tables se remplissaient lentement. Une fois tout le monde installé, Dumbledore se leva. Lorsqu'il eut l'attention de tous, il commença son discours.

- Mes chers élèves ! J'aimerais vous annoncer une grande nouvelle. Cette année, nous allons avoir l'honneur d'accueillir des élèves de septième année venant de trois autres collèges : le collège bulgare de Durmstrang, le collège français de Beauxbâtons et le collège américain de Salem. Ils viendront à la rentrée des vacances de Noël. Le Ministère veut resserrer les liens entre les écoles. Les nouveaux élèves seront répartis par le Choixpeau dans les différentes maisons. Nous espérons que vous pourrez créer des liens solides et oublier les vieilles rancœurs ou blessures du passé. Les temps qui viennent, seront sombres et nous aurons besoin les uns des autres. Sur ce, je vous souhaite un bon appétit à tous. J'allais oublier, une dernière chose, le deuxième week-end de la rentrée, un bal sera donné en leur honneur. Une visite à Pré-au-Lard sera organisée la semaine précédente.

Les applaudissements fusèrent. Puis chacun se mit à manger en parlant du fameux bal. Ce serait le second organisé à Poudlard depuis la Coupe de Feu. À la table des Serpentard, trois adolescents fixaient le professeur Dumbledore d'un œil mauvais. Sans avoir mangé, ils se levèrent et quittèrent la Grande Salle. Personne ne fit attention à leur départ, sauf trois professeurs et Hermione Granger, toujours titillée par la drôle d'impression qu'elle avait eue avec Pansy, un peu plus tôt dans la journée.

Installés dans leur Salle Commune, les trois Serpentard fulminaient. Oublier les vieilles rancœurs. Oublier les blessures du passé. Mais pour qui se prenait-il ce vieux fou ? Il avait assassiné de sang froid une famille entière sous prétexte qu'ils étaient amis avec des familles de Mangemorts. Comment osait-il, ne serait-ce qu'un instant, penser qu'ils seraient capables de lui pardonner ?

Flash Back

«La porte de la chambre d'un petit garçon s'ouvrit. Son père apparut dans l'encadrement. Il avait un sourire en coin. Comme s'il était fier de quelque chose. Drago qui ne fit pas attention à l'irruption de son père dans sa chambre, continuait d'observer le vieil homme qui, a son tour, le regardait. Lucius Malefoy s'approcha lentement.

- Les O'Connelle sont morts.

Sa voix était glaciale mais on pouvait percevoir une pointe de jouissance.
Le petit garçon se tourna en direction de son père. N'étant pas sûr d'avoir bien entendu. Les larmes se bousculant devant ses yeux.

- Les O'Connelle ont été assassinés par ceux-là mêmes qui se disaient leurs amis. L'Ordre du Phénix, et par conséquent Albus Dumbledore a ordonné leur mort car ils avaient accordé leur confiance à notre famille. Tu vois Drago, le Seigneur des Ténèbres ne voulait que notre bien. Jamais il n'aurait autorisé le meurtre d'une famille de sang pur.

Drago reporta une nouvelle fois son attention sur le vieil homme qui regardait toujours dans la direction du petit garçon. Seulement, à ce moment précis, les beaux yeux bleus du futur Serpentard prirent une teinte grise. Une unique larme coula sur la joue du petit garçon qui venait de repousser tout l'amour de son cœur, pour laisser place à une haine intense. Dans son dos, Albus Dumbledore aperçut Lucius Malefoy, un sourire démoniaque aux lèvres. Il baissa les yeux et transplana.»

Fin du Flash Back

Les Serpentard rentraient de la Grande Salle. Lorsqu'ils pénétrèrent dans la Salle Commune, aucun d'entre eux n'osa rester et ils partirent tous dans leur dortoir respectif. La soirée fut longue. Minuit sonna. Les trois adolescents mirent leur cape et sortirent par le portrait. Ils marchèrent lentement et silencieusement jusque vers le passage secret et s'y engouffrèrent. Une fois dans le magasin de chez Zonko, comme Drago l'avait prévu, ils purent sortir sans problème. Ils continuèrent de marcher pendant quelques minutes qui leur paraissaient des heures. Les adolescents stoppèrent devant une immense grille en fer forgée noire. Pansy poussa la lourde porte de fer et ils entrèrent dans un petit cimetière. Ne laissant que la trace de leurs pas derrière eux, les Serpentard continuèrent leur marche dans les allées. Enfin, ils s'arrêtèrent devant une grande pierre tombale blanche. Sur le caveau il y avait les noms de la famille O'Connelle. Celui d'une jeune fille en particulier : «Lou O'Connelle , 23 décembre 1979 – 23 Décembre 1989». À la vue de cette inscription, Pansy ne put se retenir plus longtemps et se mit à pleurer. Drago regarda Blaise qui n'osait pas la prendre dans ses bras et lui fit comprendre qu'il savait pour eux deux et que Pansy avait besoin de lui. Sans attendre plus longtemps, Blaise prit la jeune fille dans ses bras et la serra de toutes ses forces. Drago, quant à lui, fit apparaître un magnifique bouquet d'arômes d'un blanc étincelant et le déposa sur la pierre froide. C'étaient les fleurs préférées de la jeune fille. Son père, Jack O'Connelle en avait planté aux pieds de leur petite cabane. Ils se recueillirent pendant une bonne heure, puis Blaise et Pansy firent demi-tour. Ils voulaient laisser le champ libre à Drago pour s'adonner à son propre rituel. Chaque fois qu'il le pouvait, le jeune homme venait glisser une lettre cachetée sous une des pierres de la tombe. Pour lui c'était un moyen de rester en contact avec Lou, la seule femme qu'il avait aimée et qu'il aimerait.

Une fois de retour dans leur dortoir, ils se changèrent et s'endormirent presque immédiatement, épuisés par leurs émotions toujours aussi fortes depuis huit ans.

Dans son bureau, Dumbledore envoya un hibou au gérant de la boutique de farce et attrape pour lui signaler qu'il pouvait retourner fermer son établissement. Depuis que le vieil homme avait repéré le rituel des jeunes enfants en deuxièmes années, il faisait en sorte de leur faciliter la tâche et surtout de les protéger au possible. Fatigué lui aussi, il partit dormir.

Le lendemain dans la journée, Hermione qui marchait dans les couloirs, pour se rendre à la bibliothèque, surprit sans le vouloir une conversation entre deux Serpentard dont les voix lui étaient familières. Une fois qu'elle comprit qui était en train de parler, elle écouta attentivement en faisant attention de ne pas se faire remarquer.

- Je sais que Dray, ne pourra pas l'entendre mais plus je réfléchis à ce jour maudit et plus je me dis que nous n'avons pas toutes les pièces du puzzle. Je déteste Dumbledore autant que vous mais, en y réfléchissant bien, ce n'est pas cohérent. Je veux dire que, à part Lou et sa famille, personne n'est jamais... enfin tu vois se que je veux dire, dit Pansy à voix basse.

- Oui, j'y ai réfléchi plusieurs fois, mais il est plus facile pour lui de croire à cette version. En plus, je te rappelle que ce jour-là le vieux fou était présent.

- Tu connaissais très bien la position de nos pères, peut-être que... Enfin cela serait sûrement plus probable. Rappelle-toi de la promesse que nous nous étions faites ! Nous ne l'avons pas respectée, si Lou était là, tu sais très bien ce qu'elle dirait. Il faut que nous en ayons le cœur net. Dray reste ici avec moi pour les vacances de Noël. Essaye de parler à ta mère. Depuis ce jour, nous n'avons plus l'occasion de les voir seuls, c'est sûrement qu'elles connaissent la vérité. Tu es le seul à rentrer et à pouvoir le faire, demanda Pansy de plus en plus certaine de ne pas avoir tous les éléments en main. Dumbledore n'est pas stupide, jamais il n'aurait fait une chose pareille. Lorsque je saurais, alors seulement à ce moment, j'accepterais de porter la marque ou non.

Les dernières paroles de la jeune fille firent frissonner Hermione. Ils ne portaient pas encore la marque des Ténèbres et hésitaient à la prendre. Mais que voulaient-ils savoir ? Et que venait faire le directeur là dedans ? Et qui était cette Lou avec qui, ils faisaient des promesses ? Hermione se promit de répondre à toutes ses questions. Elle retourna auprès de ses amis et leur raconta ce qu'elle avait entendu. Ils décidèrent de chercher pendant les vacances. Harry partait chez les Weasley au Terrier et Hermione prenait l'avion avec ses parents pour passer ses vacances aux états-Unis. Ils décidèrent de mettre leurs trouvailles en commun lorsqu'Hermione viendrait au Terrier les deux derniers jours des vacances.