Et si tout n'avait commencé que par un mensonge

Chapitre 6 : "La mort n'est jamais loin"

  Le mois de mai débutait apportant de beaux rayons de soleil. Aucune attaque n'avait eu lieu à l'encontre des Poudlardiens. Les élèves vivaient au rythme des amourettes, des disputes, des cours, de la préparation aux examens... La vie semblait presque normale à l'intérieur du château. Cependant à l'extérieur, Voldemort multipliait les massacres en tous genres. Malgré la bonne ambiance à l'école, certains élèves redoutaient de ne pas retrouver leur famille à la fin de l'année scolaire.
L'exemple des deux trios historiques de Poudlard, inspira à plusieurs élèves une envie de rébellion. Finalement peu d'élève partageait les idées du Lord Noir ou de leurs parents. Pas mal de Serpentard suivirent leur prince et quittèrent les rangs du mage noir au grand désespoir de leurs parents torturés, voire tués par celui-ci. Heureusement, Dumbledore ne laissait jamais ces élèves seuls, Poudlard devint rapidement le seul foyer de ces élèves. Les quelques loyaux sujets de Voldemort se retrouvaient mis à l'écart, surveillés, détestés, et faisaient souvent l'objet de pièges, attaques et insultes en tous genres. Finalement le rêve du directeur se réalisait sous ses yeux, pour son plus grand bonheur.

Au quartier général de l'Ordre du Phénix, Molly ainsi que les trois ex-femmes de mMangemorts essayaient d'apprendre à vivre ensemble, malgré le grand fossé qui les séparait. Malgré tout, elles ne rechignaient pas à faire les tâches quotidiennes. Le Square Grimmaurd reprit des couleurs, les habitantes permanentes avaient réussi à rendre cette maison accueillante, malgré son origine.

Seulement le répit des troupes ne fut que de courte durée. Les élèves de septième année avaient eu l'autorisation de sortir faire un tour au village de Pré-au-Lard. Bien entourés par des aurors, les professeurs et quelques membres de l'Ordre du Phénix. Près du magasin de Fleury & Bott, Ron et Hermione flirtaient timidement. Depuis maintenant sept ans qu'ils se tournaient autour, l'un comme l'autre, avaient décidé de s'autoriser à s'aimer enfin. Surtout que, le soir du bal de noël, Ron avait enfin pris son courage à deux mains pour avouer ses sentiments à son Hermione. Ce soir-là, ils échangèrent leur premier baiser. Aux anges, la lionne profitait de chaque instant. Donc, les deux tourtereaux roucoulaient, près de la librairie, lorsque le sourire de Ron disparut subitement de son visage. Il blêmit en posant ses mains sur son ventre. Ne pouvant plus rester debout, il s'agenouilla. Hermione ne comprit pas tout de suite. Son visage se porta alors sur les mains de son amant. Il y avait du sang, beaucoup de sang qui coulait. Elle laissa échapper un cri qui prévint les personnes autour d'eux. Elle eut le réflexe de rattraper Ron et de l'accompagner dans son mouvement. Une fois à genoux sur le sol, le jeune homme passa une main sur son visage, les yeux plein de larmes.

- Je suis désolé mon amour, déclara Ron doucement. J'aurais dû être là pour toujours.

- Chuuuut. Tu vas t'en sortir, on va appeler Mme Pomfresh. Elle va te soigner Ron. Je... ne me laisse pas. J'ai besoin de toi.

Ron essuya les larmes qui coulaient le long des joues blêmes de la femme qu'il aimait. Dans une dernière phrase, il lui fit promettre de retrouver l'amour. Puis dans un dernier souffle, il lui dit une dernière fois qu'il l'aimait et sombra dans un sommeil éternel. Autour d'elle, une bataille faisait rage. Les Mangemorts avaient été prévenus. Relevant la tête, les yeux plein de haine, elle tomba sur Bellatrix Lestrange qui chantonnait en riant : « J'ai tué Ron Weasley ». N'écoutant plus sa raison, la lionne sortit sa baguette et se lança à corps perdu dans la bataille. La fureur et la haine dont elle faisait preuve mit à terre plusieurs Mangemorts. Habituellement tout le monde l'aurait félicité pour cela, mais pas cette fois-là. La jeune Hermione n'utilisait que des sorts qui permettaient de faire souffrir son adversaire. Mais le pire arriva lorsqu'elle se retrouva face à l'assassin de son petit ami. N'écoutant plus que sa haine, elle lança son premier sortilège interdit. Le doloris, d'une puissance impressionnante, atteignit Bellatrix en pleine poitrine. Sous la douleur, celle-ci lâcha sa baguette et poussa un hurlement de douleur. Puis, prise dans cet élan de vengeance, après plusieurs doloris, elle se prépara à lancer le plus effroyable des sorts impardonnables. Près d'elle, un homme pressentit son geste et eut juste le temps de faire dévier le mouvement de la jeune femme qui loupa de peu sa cible. Face à cet acte, les Mangemorts, dont la tante de Drago, transplanèrent sans demander leur reste.

- TU N'AVAIS PAS LE DROIT DE M'EMPÊCHER DE LA TUER ! ELLE A TUÉ RON ! IL EST MORT, TU ENTENDS, IL EST MORT ! Hermione hurlait en tambourinant la poitrine du blond qui la laissait faire comprenant sa détresse, l'ayant vécu lui-même. IL EST MORT PAR SA FAUTE ! PLUS JAMAIS JE NE LE REVERRAI ! TU AURAIS DU ME LAISSER FAIRE ! CE N'EST PAS JUSTE ! RON N'AVAIT PAS LE DROIT DE ME LAISSER ! J'AVAIS BESOIN DE LUI ! Finalement, à bout de force, elle laissa aller son chagrin, en trouvant du réconfort dans les bras d'un garçon blond qui était le seul à comprendre sa douleur.

Harry, Ginny et les membres de la famille Weasley furent rapidement pris en charge par leurs amis. Ils étaient tous dévastés par la mort de Ronald Billius Weasley. L'enterrement du jeune homme fut organisé dans le parc de Poudlard, en présence de tous les élèves de l'école, mais aussi de sa famille, des membres de l'Ordre et des professeurs. Il fut célébré deux jours après l'attaque. Dumbledore qui présidait la cérémonie avait, pour une fois, un regard terriblement triste. Le vieil homme avait beaucoup de difficultés à ne pas pleurer. Tout le monde ou presque, pleurait. Assis au premier rang, ses meilleurs amis ainsi que sa famille se réconfortaient les uns, les autres. Au bout de la rangée, assise à côté de Drago, Hermione fixait le cercueil, le regard vide. Depuis la mort de son petit ami, la jeune fille n'avait pas dit un mot, ni versé une seule larme. Elle errait telle une âme en peine, dans les couloirs du château, le regard vide de toute expression et le cœur vidé de toute émotion. Ses amis passèrent les uns après les autres à la tribune pour rendre hommage à Ron. Vu l'état de la jeune fille, personne ne s'attendait à la voir se lever de sa chaise. Debout face à la foule, Hermione finit par commencer son hommage, sous le regard intrigué d'un certain blond.

- Aujourd'hui, les mots eurent du mal à passer, et ses larmes se bousculaient derrière ses yeux, de nouveau habités par ses émotions, nous sommes réunis pour enterrer un homme merveilleux. Ron a donné jusqu'à sa vie pour combattre les forces du mal. C'était un ami loyal, dévoué, toujours là lorsqu'on avait besoin de lui. C'était mon meilleur ami. Elle s'arrêta quelques instants, puis reprit difficilement. Il était également un petit ami parfait, toujours aux petits soins, prévenant, galant, marrant, et j'en passe. Rien ne pourra jamais remplacer Ron dans mon cœur. Elle se reprit un instant, essuya ses larmes, baissa la tête quelques secondes puis la releva. Je peux vous assurer que je combattrais Voldemort et ses sbires, jusqu'au dernier, quitte à y passer ma vie. Mais Ronald Weasley ne sera pas mort pour rien. Jusqu'au dernier nous les traquerons en son honneur, en l'honneur de tous ceux tombés au combat.

Les visages, d'abord peinés, tristes, désespérés, se durcirent. Ils avaient entendu un beau discours. Ils venaient de reprendre confiance. Si Hermione Granger venait de trouver la force de continuer à se battre alors tout le monde le pourrait. Seulement, au bout de la première rangée, installé entre une chaise vide et sa petite amie, un jeune homme remarqua ce que personne ne vit. Le changement de comportement à peine visible. Ses yeux venaient de passer de terriblement tristes et perdus à haineux. Hermione n'était pas portée par le courage des Gryffondor, par la noblesse d'un combat pour le bien, mais par la haine de la vengeance, par l'envie de sang, de mort. Drago se jura de faire attention à la lionne qui allait sûrement tenter quelque chose d'idiot et de suicidaire.