Chapitre 3 : "Les vacances"

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  Au Terrier, Molly préparait un repas pour dix personnes. Tous ses enfants, hormis Percy, seraient présents pour le premier repas des vacances scolaires et il fallait rajouter Harry et Fleur. Ginny, Fleur et Harry lui donnaient un coup de main, pendant que Ron disputait une partie d'échec façon sorcier avec son frère Charlie. Bill était sorti avec son père faire quelques courses pour Molly.

- Ginny, tu voudrais bien aller préparer les chambres avec Fleur s'il te plaît ? Il y a des draps propres sur les marches de l'escalier, dit Molly en remuant la salade.

- Pas de soucis maman.

Les deux filles partirent. Harry, perdu dans ses pensées, ne faisait pas attention et fit tomber un verre. Il laissa échapper une grossièreté et partit chercher une balayette par réflexe. Molly sourit et lança un reparo sur l'objet qui se répara et atterrit sur la table. La mère de famille qui avait bien remarqué que son petit protégé était dans la lune l'interpella.

- Qu'est-ce qui ne va pas Harry ?

- Je suis un peu distrait. Il voulait que Molly se contente de cette réponse mais celle-ci en attendait plus. En fait Hermione nous a rapporté une conversation entre Blaise Zabini et Pansy Parkinson. Apparemment, ils doivent recevoir la marque des Ténèbres à la fin de l'année. Mais nous pensions qu'ils en seraient fiers et le crieraient sur tous les toits. Seulement, ils semblent hésiter. On n'arrive pas à savoir pourquoi. Le seul élément que nous avons est une promesse qu'ils n'auraient pas tenue avec une fille qui s'appellerait Lou. Harry qui se sentait bien plus léger après avoir confié cette histoire à un membre de l'Ordre fit un petit sourire à la mère de sa petite amie.

- Je vois. En avez vous parlé à Albus ? Il pourrait peut-être vous aider. Moi je ne suis au courant de rien mais j'en parlerais au reste de l'Ordre du Phénix à la prochaine réunion. Si tu m'y autorises bien sûr ! Harry acquiesça et reprit sa besogne.

De son côté, Hermione finissait de préparer son sac de voyage. Elle ne partait que pour cinq jours, mais comme elle voulait mener son enquête sur la fameuse Lou, elle avait pris un maximum de livres. Heureusement qu'elle avait eu 17 ans, car elle put jeter un sort à ses affaires pour les réduire. Sinon ses parents aurait dû payer un excédent de poids impressionnant avec tous les livres qu'elle emportait.

Une fois dans l'avion, la jeune fille ne prit pas le risque de lire « Les grandes famille de sorciers d'Angleterre » au milieu d'autant de Moldus. Elle dut donc attendre patiemment son arrivée à l'hôtel « Paradisio » qui se trouvait juste en face de « Garden square ». Le trajet dura bien trop longtemps à son goût. Deux heures et demie. Non mais vraiment pourquoi ses parents avaient refusé de transplaner. Par moment les moyens de transports moldus exaspéraient la jeune Gryffondor.

- Nous allons atterrir, veuillez attacher vos ceintures, s'il vous plaît.

Enfin ! pensa Hermione qui n'avait qu'une hâte, pouvoir attaquer son enquête. Ses parents amusés par son impatience n'arrêtaient pas de la mettre en boîte gentiment. Ils arrivèrent une heure plus tard à leur hôtel.

- Maman, papa, je vais faire un tour à Garden square. Je reviens dans un moment, déclara Hermione en fourrant son livre dans son sac.

- Fais attention ma chérie, tu ne connais pas cet endroit, lui dit sa mère un peu inquiète.

- Maman, nous sommes dans un endroit moldu, et j'ai une baguette magique. À ton avis qui aura le dessus eux ou moi ? Je suis une sorcière très douée, je te rappelle !

Ses parents rirent et la laissèrent sortir, soulagés d'avoir une fille capable de se défendre. Une fois dans le parc, elle observa les gens. Personne ne faisait attention à elle. La jeune rouge et or, sortit son livre et le feuilleta en longeant un chemin quasiment vide. Perdu dans sa lecture, elle ne vit pas une femme arriver en face d'elle. Lorsqu'elles se percutèrent, Hermione lâcha son livre qui tomba près des mains de la jeune fille. L'inconnue le ramassa et lut la couverture avec un petit sourire. La Gryffondor, paniquée élaborait déjà une centaine d'excuses plus ou moins farfelues.

- Tu étudies à Poudlard ? La jeune inconnue avait lâché cette phrase, le plus naturellement du monde. Tu dois avoir à peu près mon âge et ce livre parle des sorciers d'Angleterre, je suppose donc que tu es étudiante à Poudlard.

- Je... heu... oui. Hermione jetait des regards frénétiques autour d'elle, affolée à l'idée d'être entendue.

- Ne t'inquiète pas tu es dans la partie sorcière de Garden square. Aucun moldu ne peut venir ici. Je m'appelle Louane Miller mais tout le monde me surnomme Lou. Elle tendit une main à Hermione qui tiqua sur le surnom.

- Hermione Granger, je suis en vacances ici, mais je vis en Angleterre. Tu as un accent très britannique, tu vis ici ?

- Oui je vis ici mais j'ai vécu avec ma famille en Angleterre lorsque j'étais enfant. Qu'est-ce que tu fais avec ce livre alors que tu es en vacances ? demanda Lou avec un immense sourire.

- Je fais juste quelques recherches sur une ancienne famille. Tu étudies où ?

- Je suis de Salem, je fais partie du groupe qui vient étudier à Poudlard après les vacances. Le monde est petit ! rigola la jeune fille.

Hermione se détendit un peu et discuta un grand moment avec Louane. Très vite, une amitié naquit entre les deux femmes. Lou lui expliqua qu'elle vivait dans un quartier sorcier pas très loin de l'hôtel où elle logeait.
- Tu veux que je t'aide dans tes recherches ? Je n'ai pas grand chose à faire pendant mes vacances !

Hermione accepta de bon cœur et les deux filles se donnèrent rendez-vous le lendemain à 'hôtel de la rouge et or. Elles se quittèrent et se dirigèrent chacune d'un côté de la route qui séparait le côté sorcier du côté moldu.

Manoir Zabini

Blaise Zabini n'avait pas eu le choix pour son lieu de vacances. Son père avait exigé qu'il rentre au manoir. D'ailleurs, le jeune homme n'avait pas vraiment fait de vrais choix dans sa vie. Depuis le drame, la seule personne qui l'aimait vraiment et qui lui aurait permis de suivre une autre voie, n'avait plus le droit de rester seule avec lui. Cette personne s'était sa mère. Lorsque son amie et sa famille avaient perdu la vie, la maman de Blaise Zabini errait comme une âme en peine dans le manoir familial. Le regard triste, son beau sourire de conquérante, de femme libre et indépendante avait laissé place à un masque de froideur. Il avait bien remarqué les petits regards que sa mère lui envoyait de temps en temps, seulement à chaque fois que cela se produisait, elle recevait des doloris. Son père pensait que son fils dormait dans sa chambre lorsqu'il torturait sa mère, mais le petit garçon de l'époque entendait absolument tout. La haine que Blaise portait à son père dépassait largement celle qu'il portait à l'Ordre du Phénix. Surtout, que le Serpentard, n'était plus vraiment sûr de devoir haïr le directeur de son école et sa clique. Certes, Drago avait vu Dumbledore ce jour-là, mais pourquoi, alors que lui et ses amis devaient se rendre chez les O'Connelle, les pères de chacun d'entre eux les avaient séquestrés dans leurs chambres ? Pourquoi leur avoir interdit de partir fêter l'anniversaire de la petite Lou ? Plus il réfléchissait à cette journée et plus le doute l'envahissait. Il devait en avoir le cœur net.
Dans la matinée, son père vint le voir pour lui annoncer qu'il partait en mission pour le Seigneur des Ténèbres. Dans le cerveau de Blaise, une petite lueur se mit à clignoter. Son père baissait la garde et le laissait seul dans le manoir avec sa mère. Il avait enfin une chance de parler à sa mère, et le Serpentard ne devait en aucun cas la laisser passer.

- Bien père, répondit Blaise le plus impassible possible.

Une fois que le Mangemort eut transplané, le vert et argent attendit une petite dizaine de minutes au cas où. Ne le voyant pas revenir, il sortit hâtivement de sa chambre et se précipita dans la bibliothèque. Sa mère y passait la plupart de ses journées. Il entra en trombe. Lorsque sa mère le vit, seul, elle sourit sincèrement. La première chose qu'elle fit, fut de prendre son fils dans les ras et de le serrer comme si elle ne l'avait pas vu depuis des années. Répondant avec émotion à cette étreinte, Blaise finit quand même par la repousser doucement.

- Maman, père est parti et j'ai besoin de savoir la vérité sur le jour de la mort des O'Connelle. Je n'ai jamais pu te voir seul depuis ce jour. J'ai beaucoup réfléchi et je me demande si, enfin peut-être que nous ne sommes pas sur la bonne voie ? Blaise ne savait pas vraiment comment expliquer ses doutes à une mère qui fut éloignée de lui depuis si longtemps.
- J'ai été et je suis toujours très fière de toi. Même si j'ai été très déçue de voir que tu suivais ton père dans ses histoires de Mangemort. Je pense qu'il est temps que tu suives ce que te dit ton cœur et ton instinct. Albus Dumbledore est un brave homme, fais lui confiance. Dans la quatrième étagère derrière le livre vert, il y a un dessin prends-le, c'est un portoloin qui te mènera immédiatement dans l'enceinte de Poudlard. Surtout ne reviens pas ici, sous aucun prétexte. Voyant les yeux suppliants de son fils et sa main tendue, elle reprit rapidement, Je ne peux pas laisser Narcissa et Helen dans cet enfer. Ne t'en fais pas pour moi, part. Je t'aime Blaise, fais-moi confiance je m'en sortirai. Va vite récupérer tes affaires avant que ton père ne revienne.

Blaise courut jusqu'à la porte de la bibliothèque lança un dernier regard à sa mère qui lui dit qu'elle l'aimait et monta dans sa chambre. Une fois ses affaires jetées en vrac dans une valise, il récupéra photos et objets personnels, diminua le tout et le fourra dans sa poche. À ce moment précis, son père ouvrit sa porte de chambre. Lorsqu'il vit son fils, baguette en main, un papier dans l'autre, sa chambre quasi vide, il comprit.

- Si tu pars, je torturerai ta mère jusqu'à ce qu'elle meure, menaça-t-il d'une voix glaciale.

- Mère n'a rien avoir dans ma décision. Si pour vous, être le toutou de Vous-sav... non de Voldemort, (il eut un frisson en prononçant ce nom) vous plaît et bien tant mieux, mais moi j'ai fait une promesse et je tiens toujours mes promesses.

- Rien ne fera revenir cette famille de traître à leur sang ! Tu vas déshonorer ta famille Blaise, Le Seigneur des Ténèbres me tuera pour ta trahison.

- Qu'il en soit ainsi, vous n'êtes qu'un assassin et aujourd'hui j'en suis persuadé, c'est vous qui l'avez tuée ce jour-là et non l'Ordre du Phénix. Blaise sentait sa haine monter en lui. Il prit la feuille, prononça une formule et disparut dans un tourbillon.

Mais au moment de disparaître, son père eut juste le temps de lancer un sort. Lorsque Blaise atterrit en plein milieu de la Grande Salle, il était en sang la poitrine lacérée. Les élèves qui restaient, ainsi que le directeur, les professeur Rogue et MacGonagall et Hagrid laissèrent échapper une exclamation de stupeur. Pansy reconnut rapidement qui était allongé dans une mare de sang et hurla son prénom en courant jusqu'à lui, Drago sur ses talons.

- Blaise, Blaise ! Je t'en prie parle-moi ! Pansy lui tenait la tête, en pleurant.

- Écartez-vous Mlle Parkinson.
Les professeurs venaient d'arriver vers le corps du pauvre garçon. Severus, occupez-vous de M. Zabini. Minerva, emmenez Mlle Parkinson et M. Malefoy dans mon bureau. Hagrid faites sortir les élèves. Sir Nicolas, allez voir Mme Pomfresh et dites-lui de préparer un lit. Le professeur Dumbledore avait parlé avec une voix calme mais ferme, et chacun s'exécuta.

Aux États Unis :

Hermione passait pratiquement tout son temps avec Louane Miller. La jeune fille l'aidait dans ses recherches et lui posait des tas de questions sur Poudlard.

- Alors nous allons être répartis par un chapeau, dans une des quatre maisons, c'est ça ?

- Oui, exactement ! Le choixpeau décide de t'envoyer à Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle ou Serpentard. Selon les qualités qui te caractérisent le plus.

- C'est génial, j'espère qu'on sera dans la même maison ! Bon allez, remettons-nous à la recherche de ta mystérieuse Lou ! Tu as apporté ton bouquin ? demanda Louane pressée de trouver un prétexte pour aborder certains sujets.

- Oui, hier je l'ai feuilleté de plus près et j'ai trouvé une famille qui pourrait correspondre. Regarde, Les O'Connelle famille de sang pur sur plusieurs générations, descendant d'une famille Irlandaise. Et sur l'arbre il y a une Lou O'Connelle qui est née le 23 décembre 1979, mais elle est morte le 23 décembre 1989. Donc je ne vois pas bien comment elle pourrait connaître Malefoy et sa clique, à moins qu'ils ne se soit connus enfants.

- Tu n'as pas l'air de porter ces élèves dans ton cœur ? demanda innocemment la jeune américaine.

- Non, nous nous détestons depuis notre première année. Malefoy est un abruti, sadique, méchant, sûrement un futur Mangemort, et en plus d'une arrogance peu commune. Pansy n'est qu'un bouledogue qui suit Zabini et Malefoy comme leur ombre. Et en plus les Serpentard , et eux en particulier, sont des lâches et des peureux, vomit Hermione en regardant sa nouvelle amie du coin de l'œil.

- Ah oui quand même ! Mais peut être qu'ils ne sont pas vraiment comme cela dans le fond, tu m'as bien dit que Parkinson et Zabini doutaient, et qu'ils n'avaient pas encore fait leur choix ? Qui sait, c'est peut-être le choix de devenir un Mangemort ou pas ! Tu ne penses pas que tu devrais leur laisser une nouvelle chance ? Louane avait essayé au possible de prendre un air détaché mais entendre tout cela l'avait un peu perturbée.

- Peut-être mais j'ai du mal à croire qu'ils auront le courage de sortir des rangs de Voldemort sauf s'ils ont une vraie motivation. Après tout, je les connais depuis longtemps et à part me traiter de sang de bourbe ou de miss-je-sais-tout, d'insulter Harry et Ron et de nous pourrir la vie, ils n'ont pas vraiment montré de signe de rédemption.

Louane hocha la tête étonnée d'apprendre que ses trois personnes avaient si mal tournées. Mais pour éviter d'éveiller les soupçons de la jeune Gryffondor et de détruire sa couverture elle changea de sujet et revint sur Poudlard.

Dans le bureau de Dumbledore

Drago essayait de patienter calmement malgré l'angoisse de Pansy qui remplissait l'espace. Elle tournait en rond puis s'asseyait quelques secondes, se relevait, fulminait...

- Pansy, s'il te plaît calme-toi ! Tu vas me rendre fou ! Drago fatigué et surtout très inquiet pour son ami n'en pouvait plus de voir la jeune femme s'énerver. C'est étonnant que Dumbledore nous laisse dans son bureau sans surveillance ! dit-il pour essayer de changer de sujet.

- Nous ne sommes pas sans surveillance ! Lève les yeux nous sommes entourés des tableaux des anciens directeurs qui font semblant de ne pas nous voir, s'impatientait Pansy incapable de penser à autre chose.

Soudain la porte du bureau s'ouvrit sur son propriétaire. Le directeur entra et fut assailli de questions de la part de Pansy. Il lui sourit en la regardant par-dessus ses lunettes en demi-lune et lui demanda de s'asseoir, ce qu'elle fit sans rechigner. Drago, quant à lui, lançait des regards noirs au vieil homme, incapable de faire autrement et de passer outre sa colère et sa haine.

- Je suis heureux de vous annoncer que M. Zabini est sain et sauf grâce aux bons soins de Mme Pomfresh et du professeur Rogue. Par ailleurs, j'ai pu parler quelques secondes avec votre ami, avant que l'infirmière ne lui donne une potion de sommeil sans rêve. Il me semble que ce soit le père de Blaise qui l'ait attaqué. Il sera donc impossible pour votre ami de retourner chez lui pour le moment.

Pansy et Drago se regardèrent interloqués. Drago finit par reporter son attention sur son directeur. Ses yeux plus gris encore que d'habitude, lançaient des éclairs. Il se retenait depuis tellement d'années, que le jeune Serpentard finit par laisser libre court à sa colère. Il se mit à hurler sur son directeur sous les yeux apeurés de son amie de toujours. Perdant la froideur, l'impassibilité et le sang froid qui caractérisait un Malefoy.

- QUI ME DIT QUE CE N'EST PAS VOUS QUI L'AVEZ MIS DANS CET ÉTAT ? APRÈS TOUT CE NE SERAIT PAS LA PREMIÈRE FOIS ! VOUS FAITES BONNE FIGURE DEVANT CES ABRUTIS QUI VOUS SUIVENT SANS POSER DE QUESTION, MAIS EST-CE QU'ILS SONT AU COURANT QUE VOUS ÊTES UN MEURTRIÉ ? Drago attrapa un objet sur le bureau du directeur et le lança de toutes ses forces contre le mur. L'objet explosa en milliers de petits morceaux. VOUS LES AVEZ TUÉS, VOUS L'AVEZ TUÉE, ELLE ! ALORS QU'ELLE N'ÉTAIT Q'UNE ENFANT ! C'ÉTAIENT LES SEULS À NOUS FAIRE CONFIANCE ! MA MÈRE ET CELLE DE PANSY ET BLAISE ONT ÉTÉ ANÉANTIS ! VOUS NOUS AVEZ TRAHIS, VOUS LES AVEZ TRAHIS ! JE VOUS HAIS VOUS ET VOTRE CLIQUE !! LE SEIGNEUR DES TÉNÈBRES VOUS ANÉANTIRA TOUS LES UNS APRÈS LES AUTRES ! Pris dans la fureur du moment, il sortit sa baguette et la pointa sur Albus Dumbledore.

Celui-ci ne broncha pas une oreille. Il regardait Drago, confortablement installé dans son fauteuil. Un petit sourire bienveillant. Il fallait laisser la colère de Drago sortir, cela faisait bien trop longtemps qu'il la gardait enfouie en lui. Mais il ne fallait pas non plus qu'il traverse la ligne. Il décida donc de prendre enfin la parole.

- Drago es-tu sûr de vouloir me tuer ? Je ne me défendrais pas. Mais laisse-moi te dire une chose. La vengeance ne les ramènera pas et me tuer ne t'apportera pas le réconfort que tu recherches. Surtout si tu tues un innocent. J'aurais dû protéger les O'Connelle et vos mères mieux que cela, voilà ma faute, mais je n'ai tué personne.

Drago, ne savait plus à quel saint se vouer. Il se souvenait de l'avoir vu ce jour-là, mais pourquoi Dumbledore se serait montré s'il avait tué cette famille ? En plus il y avait un autre souvenir qui le hantait. Ce jour-là, alors qu'il essayait de s'endormir, il fut réveillé par les hurlements lointains de sa mère. Paniqué, il s'était levé et caché en haut des escaliers qui donnaient dans le salon. Son père se tenait debout le visage déformé par la haine. Sa baguette tendue sur le corps recroquevillé de sa mère qui pleurait. Sans le remarquer, son père lança un autre doloris sur sa mère qui se remit à hurler. Avec un réflexe de défense, Drago mit ses mains sur ses oreilles en appuyant le plus fort possible afin de ne pas entendre les hurlements de sa mère. Et puis il y avait eu cette phrase lancée par son géniteur : « Ne t'approche plus jamais de mon fils, n'essaye plus jamais de lui mettre ses idées dans la tête sinon la prochaine fois c'est toi que je tue ».
Doucement, Drago abaissa sa baguette, perdu. Et si ? Oui et si son père était derrière tout cela ? Après tout, cette hypothèse semblait bien plus crédible. Pansy s'approcha de lui et finit de lui faire baisser son bras. Puis sans dire un mot elle le prit dans ses bras. Elle avait l'habitude de déchiffrer les pensées de son ami malgré son impassibilité. Elle avait remarqué le changement, même encore fragile d'opinion. Ils devaient aller se reposer et le lendemain ils parleraient avec Blaise. Pansy regarda le directeur avec un regard que le vieil homme ne lui avait jamais vu. Un mélange entre la tristesse et la gratitude. Le directeur autorisa silencieusement la jeune fille à emmener Drago au dortoir. Celui-ci marchait comme un automate, suivant instinctivement son amie. Une fois dans la Salle Commune, ils s'installèrent dans un des canapés. Ils finirent par s'endormirent dans les bras l'un de l'autre, presque soulagés d'un poids qu'ils portaient depuis trop longtemps.

- Blaise ? Comment te sens-tu ? demanda Pansy qui lui tenait la main.

- Bien mieux qu'hier, en tous cas. Il sourit à ses deux amis. J'ai des choses à vous raconter.

Blaise déballa son sac. Ses amis l'écoutèrent attentivement. À la fin de son récit, chacun pensait à leurs mères respectives. Elles avaient toujours voulu qu'ils suivent un autre chemin que celui de leurs pères. Les adolescents se regardèrent et sans dire un mot, ils décidèrent qu'il était temps de prouver que les Serpentard aussi pouvaient faire preuve de courage. Ils se devaient de quitter les rangs du Seigneur des Ténèbres définitivement. Se rallier à Potter ? Pourquoi pas, après tout au point où ils en étaient, autant aller jusqu'au bout.

Au Terrier

Hermione avait quitté les Etats Unis et sa nouvelle amie pour aller fêter Noël au Terrier. Ses parents ayant également été invités, elle fit un transplanage d'escorte pour les emmener directement dans la cour. Une fois sur la terre ferme, Mme et M. Granger vacillèrent et mirent une main sur leur cœur. C'était la première fois pour eux et ils espéraient sincèrement que ce soit la dernière. Hermione riait en voyant leur tête. Très vite, ils furent accueillis par Mme Weasley. Hermione rejoignit immédiatement ses amis laissant ses parents aux bons soins de Molly. Après avoir salué tout le monde, elle commença à expliquer ses vacances, sa rencontre avec Louane, ses maigres découvertes sur la fameuse Lou.

Les derniers jours de vacances se passèrent tranquillement pour tous les élèves de Poudlard. Le retour à l'école promettait d'être fort en émotion et en surprise.  

Et si tout n'avait commencé que par un mensongeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant