Bill ne réagissait pas. Il avait l'impression d'avoir mal entendu.
- Pardon ?
Le professeur soupira de nouveau. Il ne voulait pas le répéter. Mais Bill l'y obligeait.
- On doit arrêter cette relation.
Bill ne le quittait pas des yeux. Et cela déstabilisait Jared un maximum. Il voyait dans ses yeux que l'incompréhension se mêlait à de la colère. L'androgyne allait exploser d'un instant à l'autre.
- Est-ce que... Tu te fous de moi ?!
Le ton était dur et froid. Mais Jared pouvait sentir que la voix du brun tremblait. Bill avait peur. Vraiment peur.
- Bill...
- Tu as accepté tout ça, les risques. Tu as adoré me baiser, ne le nie pas.
- Bill...
- Ne le nie pas !
Le ton était monté. Et Jared ne nia pas. Il ne pouvait pas nier quelque-chose qu'il avait aimé.
- J'ai eu le droit à ton petit sourire aujourd'hui alors que tu te préparais à me dire ça ! Mais t'es vraiment qu'un enfoiré pour me dire ça comme ça !
- Bill... Parle moins fort, on pourrait t'entendre.
- Et qu'est-ce que ça peut me foutre ! T'es vraiment qu'un trouillard !
- Si j'en étais un je n'aurais jamais continué ce petit jeu avec toi !
- Bien sûr que si que tu en es un ! Sinon tu ne me dirais pas ça maintenant que tu sais que je suis attaché à toi ! Maintenant que tu l'as entendu c'est enfin devenu concret pour toi !
Jared fut surpris par ce discours. Alors Bill avait pleinement conscience de ce qu'il avait dit ? Le pire était que Bill avait parfaitement raison. Jared avait peur depuis qu'il avait entendu ces mots de la bouche de l'androgyne. Il s'était pris la réalité en pleine face. Bill était attaché à lui. Quelque-part, Bill l'aimait. Et il ne fallait pas. Ce qu'il refusait surtout de reconnaitre était qu'il était lui aussi attaché à son élève. Et c'était surtout ça qui le faisait agir ainsi, qui le faisait repousser le brun. Seulement en voulant se protéger, il était en train de blesser Bill.
- Non, ce n'est pas...
- Ose me dire le contraire !, le coupa le plus jeune.
Bill venait de se redresser vivement, posant ses mains à plat sur le bureau et s'appuyant sur ses bras, surplombant le professeur. Sa respiration se faisait plus rapide sous l'énervement. Ses yeux étaient humides.
- Ose me le dire que tu ne ressens absolument rien de tout ça. Que tu n'en avais que pour mon cul ! Ose !
Sur le coup, Jared ne savait vraiment pas quoi faire. Allait-il prendre le risque de dire cette phrase qui blesserait Bill et qui le ferait s'éloigner pour de bon mais qui était totalement fausse ? Non, il n'en avait pas la force. Et il n'était pas un connard fini. Alors il prit la meilleure excuse pour lui.
- Ecoute Bill... C'est beaucoup trop risqué. Si jamais on nous attrape, on est tous les deux renvoyés. J'aurai sans doute interdiction d'enseigner pendant un temps et j'aurai beaucoup de mal à trouver une école et...
- Tu ne penses vraiment qu'à ta gueule !
- Non ! Je pense à toi aussi et à ton avenir ! Si tu es viré d'Harvard, aucune autre université ne voudra de toi !
Bill ne répondit rien sur l'instant, sa mâchoire se serrant. Il savait que Jared avait raison mais lui ne voulait pas entendre raison.
- Je sais me cacher. On aurait pu jouer le jeu pendant encore un an et demi avant que je ne termine mes études et...
- Ce n'était pas sensé se transformer en vraie relation Bill ! Il faut que cela s'arrête avant que cela aille trop loin !
L'androgyne ne bougeait toujours pas. Il n'en revenait pas des excuses de Jared. C'était vraiment n'importe quoi. Il se voilait la face. Et ça, Bill ne l'acceptait pas.
- T'es qu'un foutu égoïste doublé d'un vrai trouillard. Il serait temps que tu sortes de ce passé qui te fait avoir si peur.
- Que...
- Parce-que tu croyais que j'avais gobé ton histoire de « meilleur ami » sur cette photo chez toi ? J'suis pas débile. Moi aussi j'ai été amoureux.
Bill attrapa ses affaires et s'avança vers la porte.
- Bill !
- Non !, répondit le brun en se retournant. Epargne-moi ça. T'es qu'un bel enfoiré. Tu te protèges et tu me brises. Vis avec ça.
Et sur ces mots, Bill ouvrit la porte et quitta ce bureau le plus vite possible. Il ne voulait pas rester plus longtemps auprès de Jared. Il ne le supporterait pas. Il souffrait. Cela faisait affreusement mal. Il sentait son cœur se compresser dans sa poitrine. Pourquoi avait-il dit ça ? Qu'il était attaché au professeur ? Parce-que c'était le cas. Et il avait pensé que Jared était prêt à l'entendre. Il s'était trompé. Cette photo, sur le meuble chez le professeur, il savait parfaitement que c'était une photo de Jared en compagnie de son petit-ami. Preuve qu'il n'avait pas encore tourné la page. Il n'arrivait même pas à en parler quand Bill avait abordé le sujet des amours. Il ne savait donc rien de tout ça et ne pouvait pas vraiment lutter. Et à quoi bon ? Jared venait de lui dire qu'il ne voulait plus de lui, qu'il fallait tout arrêter. Bordel il venait de se faire rejeter par l'homme dont il était tombé amoureux. Il s'était laissé avoir par son propre jeu.
Il marchait rapidement en direction des dortoirs. Il avait envie de pleurer mais ne le ferait certainement pas en public. Il n'entendit même pas quand Gustav l'appela et continua son chemin. Il avait mal. Il avait putain de mal. Il ne s'attendait vraiment pas à se prendre une telle claque. Pas après cette sortie entre eux. Pas après tous ces rapprochements. Si Jared ne voulait pas que leur relation évolue à ce point, il n'avait qu'à pas agir ainsi avec le brun, à prendre soin de lui en l'accompagnant à l'hôpital pour voir son frère. Il ouvrit la porte de sa chambre, balança son sac dans un coin et se laissa tomber sur son lit. Il se recroquevilla et ses larmes coulèrent enfin sur sa peau. Il ne pensait vraiment pas que Jared puisse le faire autant souffrir. A peine quelques minutes plus tard, la porte de la chambre s'ouvrit sur Tom qui balança son sac de sport sur son lit.
- Putain j'suis crevé ! C'est pas ce soir que j'vais tirer un coup !
Ne recevant pas de réponse de son frère alors qu'il posait son portable sur le bureau, il se retourna et fronça les sourcils en le voyant allongé sur son lit. Il se demanda si Bill ne dormait pas. Mais en voyant son corps tressauter sous les sanglots, il comprit que ce n'était pas le cas. Il se précipita vers le lit du brun et s'allongea tout contre le corps de son petit frère, son bras autour de sa taille.
- Raconte-moi. Il t'a fait quoi ?
Bill serra la main de son jumeau posée sur son ventre. Il se raccrochait à lui, il en avait énormément besoin.
- Il a juste mis un terme à notre... Relation.
Nouveau sanglot. Tom soupira. Il détestait voir son frère dans cet état. Surtout quand c'était à cause de quelqu'un. Seulement le tressé l'avait prévenu. Et pas qu'une fois. Il savait parfaitement qu'il n'avait pas besoin de le répéter. Déjà, il ne voulait pas enfoncer son frère. Ensuite, Bill savait depuis longtemps qu'au fond Tom avait raison.
- Je sais que j'aurais du arrêter une fois que je l'avais eu mais...
- Mais tu n'as pas pu résister à recommencer.
- Non... J'aimais trop ça et lui...
- T'as appris à l'apprécier, à le connaître.
- Oui... J'ai mal Tom...
- Je sais p'tit prince...
Tom déposa un baiser sur la tempe de son frère. Il était rare que Tom le surnomme ainsi. Uniquement dans les moments où cela n'allait vraiment pas. Et là, cela n'allait vraiment pas. Le silence prit place durant quelques minutes, le tressé laissant son frère pleurer autant qu'il en avait besoin.
- Comment tu vas faire ?
- Je vais éviter d'aller à son cours pendant un temps mais je vais... Je vais tenter de garder la tête haute. J'veux pas qu'il se moque de moi. J'veux pas que ça recommence...
Tom voyait parfaitement de quoi il parlait. Cela remontait à quelques années, quand ce mec dont Bill était amoureux l'avait largué devant tout le monde en lui disant que ce n'était qu'un pari. L'androgyne avait été détruit et n'avait pas pu retenir ses larmes devant les autres, devant certains rires. Il avait peur que cela recommence. Seulement Jared n'était pas comme ce mec.
- Cela ne recommencera pas Macky. Ton prof n'est pas comme ce type.
- J'espère pas...
- Il ne s'est pas foutu de toi. Sinon il n'aurait pas fait tout ça avec toi...
- Il a peur. Je ne sais pas de quoi mais l'attachement lui fait peur. Et si jamais on se fait attraper...
- Sur ce dernier point, il n'a pas totalement tort...
- Je sais... Mais ça fait mal...
Tom laissa son double se retourner dans ses bras et nicher son visage dans son cou, laissant ses dernières larmes couler sur ses joues. Mais très vite, Bill demanda un peu plus. Ses lèvres remontèrent dans le cou du tressé pour embrasser sa mâchoire puis ses lèvres. Tom ne résista pas et les entrouvrit pour que sa langue aille à la rencontre de celle de son jumeau. Le baiser se voulait doux, Bill cherchant du réconfort. Tom caressait la joue de son petit frère. Il voulait qu'il se sente un peu mieux. Bien qu'il se doutait que cela ne serait pas suffisant. Mais le baiser se fit plus chaud et sensuel et Bill passa ses mains sous le tee-shirt de son ainé. Ses doigts caressèrent sa peau chaude, remontant le tee-shirt pour essayer de le lui retirer. Le baiser cessa et les lèvres de Bill descendirent sur le torse qu'il trouvait si parfait de son jumeau.
- Bill... Qu'est-ce que...
- Tu le vois bien c'que j'fais non ?
Et il vint jouer avec son téton. Tom se mordit la lèvre inférieure mais il repoussa Bill pour qu'il arrête.
- Non Bill, ne fais pas ça juste parce-qu'il t'a repoussé. Par dépit.
- Mais j'en ai besoin Tom. J'ai besoin de ça pour aller mieux...
- Bill, arrête.
- Très bien ! Puisque toi tu ne veux pas il y en aura sûrement un qui sera d'accord !
Bill se redressa et alla récupérer son sac, prêt à quitter la chambre. Tom se dépêcha de se lever pour empêcher son frère de partir, le retenant par la taille.
- Lâche-moi !
- Ne fais pas ça.
- Mais j'en ai besoin Tom ! J'ai besoin de me sentir exister pour quelqu'un, d'être important même une seule nuit !
- Mais tu es important pour moi Bill ! Putain je t'aime moi ! T'es important pour moi...
Bill arrêta de se débattre et craqua, ses larmes coulant le long de ses joues. Tom le retourna et le serra fortement dans ses bras, à l'en étouffer. C'était de ça dont Bill avait le plus besoin, de se sentir vivant dans les bras de quelqu'un. Et Tom lui donnait tout l'amour dont il avait besoin.
- Je t'aime Bill, et ça, ça ne changera jamais, souffla le tressé.
Bill gardait son visage dans le cou de son frère, respirant son odeur si rassurante.
- On reste là ce soir. Tant pis pour le repas. J'te quitte pas.
Et Tom entraina son frère à nouveau sur son lit, le gardant tout contre lui. Bill ne mit pas longtemps à s'endormir, complètement épuisé par toutes ces émotions. Tom caressait le visage de son double, ne supportant vraiment pas le voir dans un état pareil. Il essuya une larme qui coula le long de la tempe du brun. Et Tom prit une décision. Il allait devoir échanger quelques mots avec le professeur.

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My Sexy Teacher
FanfictionBill & Tom sont jumeaux et élèves dans une prestigieuse université. Depuis quelques temps, Bill a un véritable coup de coeur pour son professeur, Jared L. Professeur très apprécié des élèves et surtout de l'androgyne qui est persuadé que son prof es...