My Sexy Teacher

Chapitre 24

- Monsieur Kaulitz ?

Tom se retourna, se demandant qui pouvait bien le demander de cette façon à la sortie de son cours. Il fut étonné de voir Jared. Il se rapprocha du professeur et attendit d'en savoir plus.

- Est-ce que tu sais où je pourrai croiser Bill en fin d'après-midi ?

- Je vais éviter de vous laisser la chambre si je veux la retrouver en bon état...

Tom eut un petit sourire en l'observant. Jared restait stoïque et sérieux, montrant qu'il ne plaisantait pas. Le tressé reprit.

- Vers 17h30, venez sur le terrain de foot.

- Depuis quand s'intéresse-t-il au sport ?

Tom se mit à rire.

- Depuis jamais. Il ne s'intéressait qu'aux sportifs. Ou alors il ne pratique que le sport de chambre. Mais ça, vous le savez non ?

Jared détourna le regard, légèrement mal à l'aise du sujet alors que Tom en était très amusé. Il savait ce que Bill valait dans ce domaine. Le professeur avait du bien s'amuser.

- Depuis votre... Dispute, Bill vient me regarder m'entraîner. Je serai seul sur le terrain donc aucun risque qu'on vous voit parler. Il reste dans les gradins.

- Il te regarde t'entraîner ?

- Ouais... Maintenant qu'il n'a plus à se pomponner pour son rendez-vous du jeudi soir.

Jared se mordilla la lèvre inférieure. Que répondre à ça ? Rien. Il n'y avait rien à dire.

- Tu t'es enfin décidé à tout lui dire ?

Le tutoiement était revenu. Ils étaient seuls dans le couloir alors Tom considérait qu'il pouvait le tutoyer.

- Oui.

- C'est bien prof. Il était temps. Bill n'aurait plus supporté d'être dans une relation à sens unique bien longtemps.

- Je m'en doute. Mais...

- L'avenir ?, le coupa le tressé.

Jared hocha la tête.

- Tu en discuteras avec Bill. J'peux juste te dire que ça ira et faire attention. Il ne ment et ne joue pas. Il est sincère dans ses sentiments, tu peux me croire.

- Merci...

Tom acquiesça en souriant et se retourna pour aller à son prochain cours. C'était à Jared de gérer quand il verrait Bill. Et cela se ferait dans trois bonnes heures.

[...]

Bill était installé dans les gradins et observait son jumeau s'entraîner. Tom était seul sur le terrain. Il le faisait toujours après l'entraînement en équipe. Il appréciait ce petit moment de tranquillité sur le terrain qui n'appartenait qu'à lui. Quand à l'androgyne, il aimait venir observer son double sans passer à grand chose d'autre. Le silence était apaisant.

Sauf qu'aujourd'hui, le brun n'allait pas passer toutes ces longues minutes seul. Il entendit des pas dans l'escalier menant aux gradins et aperçut Jared. Son cœur s'accéléra aussitôt mais il détourna le regard, se focalisant sur Tom. Le professeur avait passé toute l'après-midi à réfléchir à ce qu'il pouvait bien dire au brun, par quoi il allait commencer. En apercevant la silhouette de l'élève assis au troisième banc, un frisson le parcourut. Aujourd'hui, tout était entre les mains de Bill. Le trentenaire s'avança et s'installa à côté de l'élève. Bill n'avait pas bougé, regardant toujours droit devant lui. Le silence ne dura que quelques secondes avant que Jared ne se décide à le briser.

- Je ne suis pas comme toi. Je ne suis pas aussi fort que toi pour faire face à ne peine de cœur.

Et là, Bill sut que Jared allait tout lui raconter. Il ne bougea pas mais se montra très attentif.

- Il s'appelle Gabriel. Il a huit ans de moins que moi. Malgré cette différence, cela a tout de suite marché entre nous. On s'est rencontré par un ami en commun et de fil en aiguilles, nous nous sommes rapprochés pour finir ensemble. Et nous l'avons été pendant plus de deux ans. Je te passe les détails de notre relation mais j'étais complètement fou amoureux de cet homme.

A ces mots, Bill sentit une pointe transpercer son cœur. Mais il ne coupa pas Jared, le laissant continuer son récit.

- Tout allait parfaitement bien entre nous et on avait même fini par nous installer ensemble. Il me rassurait toujours en me disant que j'étais le seul à ses yeux. Jusqu'à ce jour...

Jared rentrait plus tôt que d'habitude. Il devait avoir rendez-vous avec un parent d'élève mais celui-ci avait décommandé au dernier moment. Il était donc 16h et le jeune professeur de 29 ans rentrait chez lui, ayant hâte de pouvoir profiter du reste de la journée en compagnie de son petit-ami. Il ouvrit la porte de leur appartement et déposa ses affaires à l'entrée. Il chercha Gabriel du regard mais ne le trouva nul part. Il s'apprêtait à l'appeler quand un bruit provint de la chambre. Peut-être s'était-il assoupi ? Jared ouvrit doucement la porte pour éviter de le réveiller. Mais Gabriel ne dormait pas du tout. Il était à cheval sur le bassin d'un autre homme, s'empalant et prenant apparemment beaucoup de plaisir. Cette vision bloqua littéralement le professeur qui n'arrivait pas à détacher son regard de la scène. Mais l'autre le vit.

- A... Attends... Y a quelqu'un...

Le corps luisant de sueur de Gabriel arrêta de bouger et il tourna son visage rougi sous l'effet. Ses yeux rencontrèrent ceux de Jared et ce qui frappa ce dernier fut l'amusement qu'il put y lire.

- Et bien... Il attendra qu'on finisse...

Et il reprit ses mouvements, ses gémissements emplissant a pièce. Jared était à la fois fou de rage et fou de tristesse. Il quitta l'appartement le plus vite possible, appelant son ami pour se réfugier chez lui.

- Je n'arrivais pas à m'enlever ces images de la tête. Je décidai tout de même de rentrer le soir, sous les conseils de mon ami, pour avoir quelques explications...

Le professeur prit une grande inspiration et ouvrit la porte. Gabriel était installé dans le canapé à se fumer une cigarette. En attendant la porte, il posa son regard sur son ex petit-ami.

- Alors, la journée ?

- Tu te fous de moi ?!

Jared avait les poings serrés et tremblants. Comment osait-il lui poser la question ?! Gabriel leva les yeux au ciel.

- Oh, c'est bon.

- Ça fait combien de temps ?

- J'en sais rien.

- Combien de temps Gabriel ?!

- Huit mois.

La sentence tomba. Le cœur de Jared se fit lourd. Huit mois qu'il le trompait.

- Normalement tu ne rentres jamais aussi tôt et j'évite de le faire ici.

- Encore heureux ! Et pourquoi tu fais ça ?! J'te satisfais plus ?!

- Si. Mais j'ai besoin d'autre chose. Je suis jeune. J'ai envie de m'amuser. On s'est mis ensemble beaucoup trop tôt.

- Pourquoi tu n'as pas tout stoppé avant ?!

- Parce-qu'au moins ici j'avais tout le confort.

Jared vit rouge. A quoi bon continuer d'en parler ?

- Dégage.

- Oh voyons Jared, tu m'aimes trop pour me virer, minauda le blond.

Gabriel s'avança et colla son corps à celui de Jared qui détourna le regard.

- Va-t-en. Je ne resterai pas avec quelqu'un qui ne me respecte pas et qui se moque de moi.

- Tu m'aimes trop. Cela se voit. Tu n'arriveras pas à m'oublier comme ça. Je serai ancré là pour un bon moment.

Il tapota le torse du professeur au niveau de son cœur.

- Dégage...

Jared ne le regardait pas pourtant une larme coula le long de sa joue. Il avait mal. Si mal. Et le pire était que Gabriel avait raison. Il l'avait dans la peau. Il ne voyait sa vie qu'avec lui. Garbiel partit chercher quelques affaires et n'oublia pas quelques mots avant de le quitter.

- C'était bien sympa de profiter de tout ça, de ton fric, de toi.

- Tu ne m'as donc jamais aimé ?

- Si. Au début j'étais sincère. Mais tu devrais savoir qu'après, à mesure que le temps passe, les sentiments disparaissent.

Jared se retourna et courut jusqu'aux toilettes pour vomir ses tripes alors que la porte de l'appartement se refermait. Cela allait être difficile de surmonter ça. Très difficile.

Retour au présent. Jared regardait droit devant lui, la gorge serrée et les yeux humides. Il venait de faire un rapide résumé de son histoire passée.

- J'ai quitté l'appartement dès le lendemain, le mettant en vente. J'ai quitté la ville pour venir sur Harvard après avoir obtenu un poste. Je n'ai jamais réussi à m'en remettre. La preuve avec la photo et... Toi. A cause de lui j'ai peur de m'engager avec quelqu'un de plus jeune. Après tout, on veut encore s'amuser ce que je peux comprendre. Et puis l'évolution des sentiments...

Le silence s'installa. Tous deux n'avaient pas bougé, fixant toujours Tom sans réellement le regarder.

- Alors oui, j'ai peur de m'engager, de souffrir à nouveau. Je te l'ai dit, je ne suis pas aussi fort que toi. Mais...

A cet instant, Jared tourna enfin le visage vers l'androgyne, admirant ce profile si parfait à ses yeux.

- J'ai vraiment envie de tenter quelque-chose avec toi. De construire quelque-chose avec toi.

Bill tourna à son tour son visage pour plonger son regard dans celui de Jared.

- Je ne veux plus douter et avoir peur de souffrir. Et je sais qu'avec toi c'est possible. Aide-moi à ne plus avoir peur...

L'androgyne ouvrit la bouche pour répondre. Mais Jared le coupa dans son élan.

- Je ne te demande pas de répondre dans l'instant. J'ai conscience de t'avoir fait du mal. Mais je veux que tu saches que je suis sincère. Alors je te donne rendez-vous chez moi ce soir et tu me donneras ta réponse.

Bill acquiesça d'un signe de tête et regarda le professeur se lever et quitter les gradins. Arrivé en bas, Jared observa une dernière fois Tom qui hocha la tête en retour. Tout était dit et tout était à présent entre les mains de Bill.

Une fois chez lui, Jared tournait en rond. Il stressait. Il ne supporterait pas de perdre Bill. Il s'occupa comme il put, prenant une douche, corrigeant des copies, regardant la télé. Mais rien n'y faisais. A chaque fois il pensait au brun et à la décision qui l'attendait. 20h. Encore une heure à attendre. Il fuma, plus que d'ordinaire. Il n'arrivait pas à se calmer. Et s'il ne venait pas ? Cela serait bien fait pour lui c'était certain. Il n'aurait jamais du le repousser aussi brutalement. Il n'aurait pas du le repousser tout court. Le professeur se posta à la fenêtre, attendant de voir la silhouette élancée de l'élève. 21h. Toujours rien. Les secondes semblaient des heures pensantes à mesure qu'elles passaient. 21H02. Bill avança dans la rue. Jared bougea de la fenêtre uniquement quand l'androgyne quitta son champs de vision. Il alla se poster devant la porte de son appartement, la main sur la poignée. Il attendit quelques secondes supplémentaires et Bill frappa. Il ouvrit la porte, lui faisant face.

- Je vais faire en sorte que tu n'aies plus peur...