Souvenirs d'amourettes et doux baisers

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Certaines amitiés finissent en amourettes. Ou en véritables histoires d'amour.

Pour ma part, je n'ai jamais vraiment eu de chances en amour.

Et la plupart du temps, c'est pendant les soirées que l'ont me drague.

Et ça, j'oublie !

Ce que je veux dire c'est que... ça n'aboutis pas à grand chose dans mon cas.

Même si les soirées des frères Rosebury sont assez réglo.

Chad et Craig font toujours attention à ce qu'ils font durant ce genre d'événements.

D'ailleurs, je les en remercie.

Ils veuillent à ce que je ne déconne pas avec l'alcool. Du moins... à ce que je n'aille pas trop loin dans mes bêtises.

La soirée de Craig était de celle-ci.

Il y avait une ambiance dingue, et il n'avait pas fait comme tous ces cons qui trient les invités par popularité.

Personne n'avait rien à redire que ce soit pour la musique, la décoration ou quoique ce soit d'autre.

L'alcool m'était vite monté à la tête ; si vite que j'en ai eu la migraine !

J'avais besoin de sortir, de respirer l'air frais du jardin des Rosebury et me détendre.

Parce que je suis bien la seule fille qui ne se détende pas en soirée ! (Je blague, bien sûr, je sais bien qu'il y en a d'autre).

La lune était pleine.

Une idée de Craig, sans doute, de faire une soirée un soir de pleine lune.

Je le connais, il adore le ciel.

C'est d'ailleurs ce que l'on avait dessiné sur son plafond lors de la fête de son frère.

J'avais juste rajouté... quelques couleurs.

Ce qui, accessoirement, n'a pas l'air de lui avoir déplu.

Voyant que je m'étais absentée, le bien nommé m'avait rejoint dehors, et avait regardé la lune avec moi.

Les étoiles qui scintillaient se reflétaient dans ses yeux tant ils les admirait. C'était plutôt mignon.

Ouuuh... Je commençais à ressentir les effets de l'alcool.

- Tu vas bien ?

- Moi ? Oui, oui !

- Alors pourquoi tu me dévisages comme ça ?

- Je ne...

Et si. Je ne pouvais rien répliquer. Il avait raison. C'était limite si je ne le dévorais pas des yeux à cet instant précis.

Ma bouche resta un peu ouverte, comme si mon cerveau avait planté et cherchait une réponse pour éviter un quelconque malaise, qui fut finalement évité par le rire de Craig.

Décidément, j'avais un don pour le faire rire.

- Je peux te poser une question ?

- Je t'en prie.

- Tu me considères comme ta sœur ?

Qu'est-ce qui m'avait pris !? J'étais en train de perdre la tête !!

- Et toi, tu me considères comme ton frère ?

- Je...

"Non."

- Pour répondre à ta question, même si Chad est notre demi-frère à tout les deux, on a aucun lien de parenté, toi et moi, donc... c'est un non. Je ne t'ai jamais considéré comme une sœur, mais plutôt... une amie.

- Idem.

- Et moi, je peux te poser une question... Enfin, c'est plutôt que j'attends une confirmation de ta part, mais...

- Vas-y. Je crois que l'alcool m'obligera à dire la vérité.

- Tu es bi, toi, non ?

J'eus un léger frisson de surprise. Craig me connaissait bien, mais à ce point, c'était flippant. J'en avais jamais parler à personne !

- Comment tu sais ça, toi ?

- Alors, j'ai raison ?

J'ai hoché la tête timidement.

- Je le sais à la façon dont tu regardes les gens. Et comment tu avais fini par te comporter avec Lexie... Vers la fin, tu avais un coup de cœur pour elle ?

Une nouvelle fois, j'ai hoché la tête. Mais cette fois-ci, j'avais un regard un peu triste. Entre la tristesse et le dégoût.

L'alcool, c'est vraiment dégueulasse, en fait.

- Ouaip. C'est comme ça que je m'en suis rendue compte.

- Tu lui en avais parlé ?

- Non, jamais. J'avais peur que ça change quelque chose à notre amitié.

- Tu le regrettes aujourd'hui ?

- Un peu...

Craig se mit à rire, sans trop que je sache pourquoi, peut-être pour me remonter le moral ? C'est vrai que là, j'étais un peu à plat. Ou alors, il fallait mettre ce rire sur le compte de l'alcool.

- Si tu as un jour un copain ou une copine de type jaloux, ils ne seront pas dans la merde !

J'ai sourit à sa remarque puis j'ai fermé les yeux, et, je ne sais pas si je peux mettre ça sur le compte de l'alcool, mais... je lui ai demandé s'il serait de ce genre là, et on s'est juste embrassé. Il a scellé ses lèvres aux miennes.

Enfin... "juste", c'est peu dire.

Mon cœur s'est emballé, puis arrêté, ainsi de suite au rythme de ses baisers.

J'avais envie que le temps se fige pour vivre ce moment indéfiniment.

Ces baisers étaient si doux, si... parfaits.

J'avais envie de m'y perdre totalement, sans réfléchir.

Je n'avais pas besoin de réfléchir, en vérité. C'était ce que je voulais.


****


2015


- Quelque chose ne vas pas, Beverly ?

Lexie me regardait de ses yeux gris et inquiets, comme si j'étais sur le point de tomber de fatigue.

- Non, je... tout va bien. Pourquoi tu me poses cette question ?

- Je ne sais pas, tu as l'air perdue dans tes pensées, comme si quelque chose te tracassait...

- Tout va bien, je t'assure !

- Bien, ok ! Comme tu veux. Mais tu sais que s'il y a quoi que ce soit, tu peux m'en parler ? Ça sers à ça les meilleures amies !

- Oui, les meilleures amies...

- Beverly, j'ai fais quelque chose de mal ? Tu m'en veux ?

- QUOI !? Non, enfin !

- Alors c'est à cause de ta mère ?

- Disons qu'il y a de ça.

- Un jour, j'irai lui péter la gueule, promis.

- Ce jour-là, elle te fera un procès pour coups et blessures.

- On verra bien. Je suis désolée, j'ai cours. On se retrouve à la pause et tu me diras ce qui ne va pas ?

Elle est partie en me faisant signe que tout allait bien. Mon cœur s'est stoppé et j'ai baissé les yeux.

Non, je ne voulais pas briser notre amitié avec mes caprices. Je ne pouvais pas.


Les secrets de Beverly AbbottOù les histoires vivent. Découvrez maintenant