Chapitre 4

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Because something is happening here, but you don't know what it is


La voix du commandant de bord annonçait une température au sol de 28 degrés lorsque Kay atterrit à La Nouvelle-Orléans. Cette dernière n'eut pas tout de suite l'occasion de s'en rendre compte, durant son transfert de l'avion climatisé aux couloirs climatisés ; seul le hall commençait doucement à accuser la chaleur malgré l'heure matinale.

Son contact du laboratoire de Baton Rouge l'attendait à la sortie du retrait bagages, une pancarte à son nom entre les mains. C'était un homme de petite taille, probablement d'une trentaine d'années comme elle, avec une silhouette potelée et des cheveux bouclés très fins. Lorsqu'elle se dirigea vers lui, il sembla se demander ce qu'elle lui voulait.


— Je suis Kay Vincents, se sentit-elle obligée de préciser en arrivant à son niveau.


Il ouvrit légèrement la bouche avec une surprise non dissimulée, mais se ressaisit presque aussitôt :


— Oh, oui, pardon, bonjour mademoiselle Vincents. Je suis Gary Stuart, bafouilla-t-il alors qu'elle serrait la main qu'il lui offrait.

— Enchantée, Gary. Vous pouvez m'appeler Kay. Vous travaillez à Baton Rouge, n'est-ce pas ?

— Oui, oui, au laboratoire qui vous a transmis le dossier. On m'envoie pour faire la liaison entre vous et le labo, et pour vous assister sur le terrain.

— Eh bien, c'est parfait. Et c'est très gentil à vous d'être venu jusqu'à La Nouvelle-Orléans pour m'accueillir.

— Oh, c'est le moins qu'on puisse faire. Notre ingénieur expert en qualité de l'eau est absent, voyez-vous, et tout le monde est débordé avec les nouvelles normes environnementales issues de la COP21, les entreprises se jettent sur nous pour se mettre à l'abri des problèmes...

— Je sais ce que c'est, c'est la même chose chez nous.

— J'imagine, j'imagine... Oh, est-ce que vous avez besoin d'aide avec vos bagages ?

— Ne vous inquiétez pas, ma valise roule, merci. Alors, quelle est la suite des évènements ?

— La suite de... ? Oh, oui, alors je suis venu avec la voiture de location, si vous avez tout ce qu'il vous faut, on peut peut-être se mettre en route ?

— Je vous suis, Gary.

— Très bien, heu, alors allons-y.


La température annoncée les cueillit à l'instant où ils franchirent les portes de l'aéroport pour se diriger vers le parking où les attendait la voiture louée à leur intention par le laboratoire, une Ford Fiesta de couleur rouille. Kay ne regretta pas d'avoir enlevé sa veste. Certes, en vivant à Miami, elle était habituée à la chaleur ; mais celle-ci était d'une nature différente, car elle ne bénéficiait pas de la proximité océanique qui donnait au moins une illusion de douceur. La jeune femme, pour qui deux heures assise à rien faire étaient déjà deux heures de trop, demanda aussitôt à conduire, ce que son nouveau collègue lui concéda galamment.


— On en a pour trois heures, grosso modo, annonça-t-il après avoir rentré leur destination dans le GPS.


Le moteur ronronna et ils prirent la direction de l'autoroute.

Au nord de l'aéroport s'étendait un lac immense qu'ils mirent un certain temps à dépasser. Le soleil se reflétait sur la surface lisse et venait frapper tout ce qu'il trouvait dans la voiture, aveuglant à moitié la conductrice qui grimaça et enfila des lunettes de soleil. Gary n'arrêtait pas de jeter des coups d'œil par sa vitre et de se frotter machinalement les genoux ; un timide, analysa Kay.

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