Chapitre 39

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Décembre 2013

Pensée de Flora

Dans ce restaurant, je me tenais seule face à Abdel. Il venait d'évoquer une chose qui m'avait refroidi. Je ne comprenais pas du tout ce qu'il disait et cela me faisait peur. Il avait une manière de parler qui était très étrange ou devrais -je dire effrayante.

« Votre boutique a ces derniers temps quelques difficultés ? Laissez donc moi vous venir en aide, ou demandez à Amel, elle est très forte et influente dans ce domaine, me proposa-t-il en me laissant confuse.

- Je ne laisse personne se mêler de ma vie professionnelle, ni même Erwan qui le sait très bien, je repousse donc votre aide.

- Quel dommage, l'argent de votre fiancé serait donc inutile, Flora, en cas de besoin vous pourriez toujours frapper à ma porte, un homme de ma valeur ne refuse jamais la demande d'une femme, surtout d'une aussi charmante que vous », me dit-il en me fixant étrangement avec ses yeux.

Ça en est assez je me levai brusquement de ma table en attirant toute l'attention autour de nous des autres clients du restaurant. Je ne savais pas ce qu'il cherchait ou pour qui il voulait me faire passer, mais j'ai eu ma dose. Je levai mon regard et vis Erwan raccrocher au loin et qui m'approchait.

« Flora, qu'est-ce-que t'as ? Me demanda-t-il.

- Je veux rentrer, lui répondis-je.

- Quoi maintenant on n'a même pas...?

- Je ne me sens pas bien, je veux rentrer », lui dis-je en lui faisant mon regard de biche. Abdel était toujours assis et gardait son sourire impoli tout en mangeant son dessert.

 « Excuse-moi Abdel, je crois qu'on va partir », lui dit Erwan.

Pourquoi il s'excuse alors qu'il lui a correctement fait comprendre qu'il comptait prendre ta femme ?

Je ne lui dis même pas au revoir et lui tournai mon dos pour m'en aller.

C'était ma patience qu'il voulait faire tester ?

Je me rendis rapidement à l'extérieur du restaurant sans même attendre Erwan. Il faisait froid et je n'avais même pas pris mon manteau. Je sentis tout d'un coup une personne poser mon manteau sur mes épaules. En pensant qu'il s'agissait d'Erwan je me retournai avant de me rendre compte qu'il s'agissait de cet Abdel.

« Cela serait dommage que tu attrapent froid, me dit-il. Je le regardai de travers avant de voir Erwan sortir et qui le regardait aussi de travers.

- Je pense que je peux m'en occuper de ça moi-même Abdel, lui dit-il en prenant ma main et me mit derrière lui. On se voit dans trois jours comme convenu.

-  C'est ça », acquiesça Abdel qui lui tourna le dos pour rentrer dans le restaurant.

Erwan me prit tout en gardant ma main et nous montâmes pressement dans la voiture. Le trajet se fit dans le silence, résultat des courses j'étais énervée et il l'était aussi.

« Pourquoi tu m'as emmené à ce dîner c'était quoi le but ?

- Je sais pas moi-même, me répondit-il en serrant le volant dans sa main. Irritée et abasourdi je le regardai.

- Comment ça tu ne sais pas toi-même ? Et pourquoi tu travailles avec un type pareil ? 

- Il a beaucoup aidé pour l'entreprise.

- Et tu m'avais promis que tu allais venir avec moi aux États-Unis, pourquoi tu as changé comme ça d'un coup....?

- J'ai pas choisi, tu crois que ça me plaît de taffer à la fin de l'année ? », me répondit-il nerveusement et en élevant la voix. Il finit par se garer devant l'immeuble la voiture et je sortis sans même lui dire un mot. Je montai avant de m'enfermer dans la salle de bain. Erwan entra quelques instants plus tard mais je fis comme si de rien n'était. Je suis sortie une heure après m'être calmée et pris une bonne douche. Il était assis sur le fauteuil à regarder des documents.

M'acceptes-tu ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant