XXI

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Une goutte de sueur coulant du front de Meth le fit frissonner. Il se retrouvait là, dans les bois, en face de la personne qu'il aime et qu'il a toujours aimé. La vue de son corps nu, vide et en décomposition le fit frissonner à nouveau. Il tomba au sol près d'elle, il aimerait la rejoindre à ce moment précis.
Mais le sentiment le plus frustrant et ignoble qu'il pouvait ressentir était destiné à lui même. Il s'en voulait de n'avoir rien pu faire, et de n'avoir été que le spectateur de cette effroyable nuit.
Il poussa un lourd hurlement, en se persuadant qu'il ne perdrais plus jamais rien qui est cher à ses yeux.

Des froissements de draps se firent entendre dans la chambre auparavant silencieuse. Le loup se redressa soudainement, les yeux grands ouvert et la respiration saccadée. Il prit quelques secondes pour reprendre ses esprits et se dire que tout ça n'était qu'un mauvais rêve. Ses yeux se posèrent sur Julien, qui dormait encore, enroulé dans la couette.
Meth se rallongea dans le lit et posa sa tête sur le torse de Julien, tentant de retrouver sa respiration habituelle. Il ferma les yeux à nouveau, mais la vision horrifique de son rêve revenait sans cesse.
Il se décida alors de réveiller Julien en le couvrant de baisers papillons délicat. Le brun fut prit de légers frisson à ce contact. Un grognement sortit de sa bouche entrouverte.
Meth sourit et vient s'assoir sur les hanches du plus grand. Mais lorsqu'il tenta de l'embrasser, il sentit une petite bosse où il ne devrait pas en avoir. Le loup eut un rire avant de comprendre ce qu'était la bosse ; il ne put s'empêcher de gigoter, prit d'une énorme gêne.
Il descendit des hanches de Julien pour s'assoir en tailleur à côté de lui dans le lit. Son regard fut attiré de nouveau par le petit chapiteau de Julien. Il fut surpris de voir que la bosse était toujours visible, même avec la couverture...
Il se mit à rire lorsqu'il réalisa que cela faisait plusieurs minutes qu'il fixait le membre de Julien.
Meth se décida enfin à sortir du lit, déposant ses pieds nus sur le carrelage froid, ce qui lui procura un frisson. Il déposa correctement la couette sur Julien jusqu'à son cou avant de se diriger vers la cuisine pour se préparer un café.
Il pensa ; il se trouvait lui-même plus mature depuis qu'il est avec Julien. Il n'agissait plus de la même manière qu'un gamin, comme il y a quelques temps. Et voilà maintenant qu'il bois du café. Le café est évidemment la marque typique d'un passage vers l'adulte, pas vrai ?
Il avait aussi cette vague impression d'avoir perdu son côté loup. Enfin, ses yeux perçants et ses canines profondes prouvait bien le contraire, c'est plus dans sa manière d'agir qui le dérangeait. Il observa un pigeon à travers la fenêtre, tout en sirotant son café. Quelques semaines auparavant, il aurait couru attraper ce foutu volatile, mais aujourd'hui, ça lui est égale.
Cependant, la pleine lune lui rappelait sans cesse son côté animal. Il appréhendait beaucoup ce moment, espérant que Julien et lui pourrons le gérer.
Perdu dans ses pensées, il sentit à peine deux petites mains se déposer sur ses épaules.

- Meth, c'est pas très gentil de m'avoir laissé dans cet état là, murmura doucement Julien au coin de l'oreille du loup. 』

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