Werewolf

XXXII

『 Après s'être rhabiller, les deux jeunes hommes se dirigèrent à pied dans le centre-ville jusqu'au célèbre fast food. Les rues étaient froides et même avec une grosse écharpe dans le cou, Julien ne put s'empêcher de grelotter. L'hiver arrivait à grand pas et les pas des deux colocataires claquèrent contre le pavée bleuté. Meth hésita de bonnes minutes avant de glisser sa main dans celle de son ami. Il s'interrogea un instant sur cette appellation, « ami ». Était-ils amis ? En couple ? Colocataire ? Ou même rien du tout ? Ces questions trottèrent dans la tête du demi humain lorsqu'ils arrivèrent finalement au fast food, éclairé par la lumière artificielle des lampadaires.

- C'est ici, viens, fit Julien en tirant Meth de sa main.

Ils rentrèrent dans le restaurant, bondé de monde et prirent leur commande : des bons hamburgers bien gras.
Une fois que leurs plats fut servit, ils se régalèrent. Meth avait un sourire d'imbécile en observant le coin des lèvres du brun.

- T'as de la sauce, juste ici, dit-il en pointant du doigt ses lèvres.

- Bientôt il y aura un autre genre de sauce, si tu vois ce que je veux dire... répondit le plus grand en essuyant le coin de sa bouche.

- Julien... soupira le châtain après quelques secondes.

- Oh, fais le choqué, avoues que t'as bien aimé tout à l'heure.

- Ça n'a rien à voir, rougit Meth.

Meth baissa la tête pour cacher la rougeur de son visage, faisant tomber de mignonnes mèches de cheveux sur son front. Il attrapa sa boisson et mordit la paille du bout de ses dents.
Julien ne pouvait s'empêcher de détailler le jeune homme en face de lui, un sourire sur le visage. Et il se mit à se demander s'il ne tombait pas doucement amoureux, qu'il allait bientôt tomber dans le gouffre lumineux qu'est l'amour.
Il prit une frite qui était devenue molle et la porta à sa bouche, sans lâcher son colocataire du regard.

- Je sais que tu me fixes, Julien... dit Meth en lâchant sa boisson, vide depuis un moment.

- J'ai pas le droit de te fixer, en réfléchissant à ce que je ressent pour toi ? demanda le plus grand.

La tête du loup se leva laissant les yeux du brun pénétrer dans son regard.

- C'est une question ou une affirmation ? demanda Meth à son tour.

- Une affirmation, fit-il sans lâcher du regard son petit loup.

Le jeune homme aux cheveux châtains fronçait les sourcils, perplexe. Son cerveau n'avait pas autant chauffé depuis un moment. Et comme Julien, il se posait tant de questions à propos de leurs relations. Un loup garou avait-il le droit de tomber amoureux d'un humain ? Avait-il même le droit de tomber amoureux d'un homme ? Ce repas riche en questions lui retournait le cerveau.

- Ça te dit qu'on rentre et qu'on mette toutes nos pensées au clair demain ? proposa Julien avec un sourire attendrissant.

- Oui, cette journée était bien remplie, je suis fatigué maintenant, allons-y !

Julien prit le plateau rempli d'emballages des hamburgers et le rangea près de la poubelle du restaurant. Il était presque minuit lorsque les deux colocataires sortirent dans le froid de la nuit afin de se rendre au petit apparement de Julien.
Après être arrivés, ils se jetèrent tous les deux dans le lit afin de passer une douce nuit.

- Bonne nuit Julien... murmura le loup au creux de l'oreille du brun.

- À toi aussi mon coeur, répondit-il en imaginant le visage pourpre du loup à la suite de cette affirmation. 』