XXXVI

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『 Le loup se redressa et se mit en tailleur sur le canapé, à côté de Julien.

- Tout d'abord, comme tu peux t'en douter, je me transforme en loup-garou. Et ça me rend comme 10 fois plus fort que lorsque je suis « normal ». La transformation engendre une montée d'adrénaline, c'est-à-dire que je serait très énervé. Tu me suis jusque là ? dit Meth.

- Oui, continue, répondit-il.

- Alors, tu vois, comme je serais en colère, j'aurai besoin que tu m'attache.

- Quoi ? Mais, c'est trop excessif, enfin-

- Écoute, je me connais. Et je m'en voudrais s'il t'arrivait quoique ce soit. Je... Je t'aime trop pour ça. Alors tu vas faire ce que je te dis. C'est pour ton bien et mon bien.

- Meth... Je suis partagé entre te trouver adorable parce que tu m'as dit que tu m'aimes et le fait de devoir t'attacher comme un animal. Si je t'ai gardé chez moi, c'est bien parce que je voulais te libérer de ce côté animal. Ça me rends vraiment triste de devoir faire ça.

- Tout va bien se passer, je te promets que tout ira bien, fit Meth en prenant Julien dans ses bras, un sourire amer sur le visage.

Après avoir mit les choses au clair sur le loup-garou, la journée passa, calmement et lentement. Les deux hommes avaient déjeuné dans un petit restaurant rustique à quelques rues de leur appartement. Julien avait joué aux jeux vidéo toute l'après-midi et Meth restait assis à ses côtés, parfois une sucette dans la bouche, parfois complètement allongé sur son colocataire.
L'horloge murale indiquait 18 heures et Julien restait complètement impassible, concentré sur l'écran en face de lui.

- Julien... ? fit doucement le châtain.

- Qu'est ce qu'il y a ? répondit-il sans lâcher la télévision des yeux.

- T'aurai des chaînes par hasard ?

- Quoi ? Pourquoi des chaînes ?

- Mais, tu sais bien... Pour demain soir, dit-il timidement.

- Oh. Eh bien, je dois peut-être en avoir. Attends une minute, je vais aller chercher ça.

Julien posa sa manette sur la table basse en face de lui et se dirigea vers une pièce près de la salle de bain qu'il n'avait pas visité depuis longtemps. Le petit loup, curieux, le suivait. Leurs yeux se baladèrent dans cette pièce poussiéreuse et sombre.

- C'était comme une sorte de débarras, ça fait longtemps que j'y suis pas allé et c'est pour ça que c'est tout sale, expliqua le brun.

- Oh d'accord, et tu penses avoir de quoi m'attacher pour demain ?

- Certainement, mais ça va prendre du temps pour trouver une chaîne, dit-il en soufflant sur une couche de poussière qui s'était déposée sur un carton.

Julien continua d'avancer dans la petite pièce en désordre, il se dirigea vers la fenêtre à vélux en face de lui puis l'ouvrit d'un coup sec. Les bruits de la ville en mouvements et la pénombre de la rue se diffusaient dans l'appartement. Les deux jeunes hommes pouvaient discerner de petites particules de poussière flotter dans l'air.
Le brun se tourna vers Meth et lui sourit.

- Tu m'aides à chercher la chaîne ? fit-il en lui tapotant la tête.

- Bien sûr, répondit le loup.

Après quelques minutes à rechercher l'objet, Meth tomba nez à nez avec une vieille photo abîmée de son brun. Il portait un t-shirt rouge et était dans un parc accroupi devant quelques écureuils, leur tendant de la mie de pain. Il avait probablement une dizaine d'année sur cette photo, et le sourire franc qu'il avait était toujours le même. Le loup sourit avec émotion, avant de remettre la photo à sa place, dans une boîte à chaussures remplie de perles et de stylos vides.
Ils finirent par trouver la chaîne, ni trop épaisse et ni trop fine.
Les deux colocataires rangèrent la chaîne dans un tiroir du salon, puis mangèrent tout en jouant à Mario Kart.
Lorsqu'ils étaient dans leur lit, bien au chaud l'un contre l'autre, Meth se souvenait de la photo du grenier et eut un petit rire. Lorsque Julien lui demanda pourquoi il avait rit, il lui a simplement répondu :

- Je t'aime. 』

WerewolfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant