Chapitre 3 : L'intégration de Minho

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Dix ans auparavant

Les premiers jours après mon arrivé, étaient très dur. Tout le monde m'observait comme une bête curieuse. Toute ma vie j'étais invisible, je n'était qu'un esclave. Les esclaves sont ignoraient, oubliaient. Mais désormais je ne pouvais sortir sans avoir des paires d'yeux braqués sur moi. Et c'était encore pire quand j'était avec la princesse. J'avais l'impression d'être défiguré mais j'étais simplement un drows.

Mais rien ne pouvait m'empêcher de sortir car j'adorais me promener dans cette végétation luxuriante. Le chant du vent et du feuillage mélangeait à ceux des oiseaux me transportait ailleurs. L'atmosphère était si légére, si douce. J'aimais m'asseoir, fermer les yeux et sentir les fins rayons de soleil me caressaient la peau. Je faisais de nombreuses promenade dans la forêt, loins du monde. Je progressais silencieusement me laissant par moment le plaisir d'apercevoir de magnifiques créatures déambulant le long des ruisseaux. Mais mes moments préférés étaient ceux passés avec la princesse. Elle ne pouvait pas toujours être avec moi mais dés qu'elle avait un moment de libre, elle me trouvait et m'emmenait dans des endroits plus merveilleux les un que les autre. Elle semblait heureuse de passait des moment avec moi. Je découvrais enfin Mailla. Elle était une jeune femme tellement pleine de vie, joyeuse, toujours prête à aider les autres. Plusieurs fois lors de nos promenades, elle s'arrêtait pour parler avec des marchands, elle accourait aider une petite mamie qui était chargée. Plus d'une fois, avons nous aidé des personnes en difficulté. Elle me donnait à porter les sacs lourds pendant qu'elle parlait avec les gens. Nous raccapagnions les personnes chez elles. Au bout de plusieurs semaines, je faisais parti du paysage. La rumeur qu'il y est un drow à Elfy s'était propagé au bout d'une journée et les gens avaient prit l'habitude de me voir. Même parfois lorsque je me promenais seul, certains me saluer. Je me sentais presque chez moi.

Bien sûr, tout n'était pas gagné. Beaucoup encore me regardait d'un sale œil. J'étais un drows avant tout. Au palais, je semblait faire partit du décor. Les parents de Mailla se méfiaient encore un peu mais je ne pouvais leur en vouloir. Mais ils me parlaient, lors des repas l'amertume semblait disparaître. Quant à sa sœur, elle ne m'avait pas adressé la parole mais elle était partie deux jours après notre arrivée. J'ignorais ce qu'elle faisait mais pour le moment je ne voulais pas trop poser de question. J'essayais de me faire intégrer sans forcer les choses car je savais très bien qu'il faudrait du temps pour que je fasses partie intégrante de ce monde de l'extérieur.

Ça faisait plus d'un mois que je me trouvais dans la cité des elfes de lune et je commençais à m'ennuyer. Je ne faisais rien de plus que me promener, découvrir différents endroits bien sûr chacun d'eux étaient splendide mais je tournais en rond. Je n'avais pas d'activité, je déambulais dans les couloirs, dans les rues, dans les jardins. J'avais l'impression d'être un fauve dans une cage. J'étais peut-être à l'aire libre mais je n'étais pas plus libre. Je dépendais comme toujours de quelqu'un et en l'occurrence je dépendais de Mailla ou de ses parents. Je n'avais pas d'argent, ni de chez moi. Mon rêve était d'être à la surface, voir le ciel au dessus de ma tête, sentir l'herbe sous mes pieds, sentir les effluves des fleurs mais aussi avoir une vie propre à moi.

Mailla me rejoignit comme tout les jours depuis mon arrivée dans le jardin du palais. J'étais assis sur un banc et l'observa s'avancer vers moi. Aujourd'hui elle avait tressé ses cheveux sur un côté et le reste de ses cheveux formait un rideau sur l'autre côté de sa tête. Elle portait une robe légére, elle était légérement bleu turquoise et elle s'arrêtait au genoux. Mailla était splendide. Quand elle fut tout prêt, elle me sourit et demanda intriguée:

«Qu'est-ce qu'il y a?» Je ne dis rien, elle me regardait malicieusement, attendant que je lui réponde mais au lieu de ça, je me leva, nous nous sommes retrouvés très prés l'un de l'autre, je lui souris à mon tour et me mit à marcher. Je l'entendis courir pour me rattraper avec un petit rire. Je l'a percevé près de moi mais je ne la regarda pas et continua à avancer. Je sentais son regard posait sur mon visage. Elle attendait toujours ma réponse mais je garda la silence sans quitter mon sourir. Nous n'avions pas besoin de parler. La présence de l'autre suffisait. Nous progressions ainsi quelques minutes puis quand nous étions arrivés à l'endroit que je cherchais je brisa enfin le silence.

« Ça te dit un Tico?

-Mmm... avec plaisir!»

Nous sommes montés à la terrasse avec notre délicieuse boisson typique d' Elfy et nous nous sommes installés à une table où nous avions une vue imprenable sur la rue principal qui était pleine de monde et de couleur à cette heure-ci. Nous ne prononcions pas un mot, on observait la cohue en savourant notre Tico. J'adorais cette boisson, depuis que Mailla me l'avait fait découvrir j'en buvais au moins une fois par jour. Je sentis soudain ce regard sur moi, je le connaissait bien ce regard. Je la regarda et nous restions ainsi quelques secondes avant qu'elle ne parle.

«Aors dis-moi. Qu'est-ce que tu avais tout à l'heure à me regarder comme ça?

-Comment? Demandai-je fuassement étonné.

-Arrête. Tu sais très bien ce que je veux dire. Allez dis moi.

-Je n'ai pas le droit de te regarder? Je n'allais pas regarder les fleurs alors que tu arrivais droit sur moi comme une furie. Dis-je avec un large sourire. Elle rit légérement et je repris mon sérieux.

-Je te trouvais juste très belle dans cette petite robe. Elle te va très bien.

-Merci. Rougit-elle.

-Mailla?

-Oui, Minho?

-Je vais chercher un petit boulot.

-Pourquoi?

-Tu me demande pourquoi? Et bien parce que j'ai envi. Toutes mes journées, je les passe à déambuler. Je tourne en rond. Et je dépend de toi et ta famille.

-Et alors ce n'est pas grave.

-Si, je veux gagner de l'argent, je ne veux plus t'inviter avec tes sous. Je ne peux être libre si je dépend de quelqu'un. Et puis ça m'occuperais. J'ai envi de participer à la vie collective de ton peuple. Et puis peut-être que quand j'aurais suffisement d'argent je pourrais me trouver un chez-moi.

-Un Chez toi? Tu n'es pas bien au palais?

_Bien sûr que si. Mais mon rêve n'était pas seulement de voir l'extérieur. C'était aussi avoir mon chez moi. Je veux être libre. Mailla tu comprends? Ça ne changera rien, nous pourrons tout de même nous voir, nous ne vivrons pas sous le même toit c'est tout.» Fis-je en prenant ses mains dans les miennes. Elle les regarda un instant puis elle hocha la tête avec un timide sourire.

Quand elle releva la tête vers moi, elle semblait avoir une idée derrière la tête. Elle se leva précipitement risquant de renverser sa chaise et m'entraina avec elle. Nous dévalions les escaliers à toute allure et traversions plusieurs ruelles toujours main dans la main. Je connaissais bien la ville à présent mais elle allait trop vite, j'étais perdu, je n'arrivais pas à me repérer mais Mailla semblait savoir où elle nous emmenait.

Après quelques minutes de course sur les pavés nous nous enfoncions dans la végétation. Les maisons se faisaient plus rare et la végétation plus dense. Mailla arrêta enfin de courir et je pus enfin lui demander où est-ce qu'elle m'emmenait, elle me regarda un instant, sourit mais garda le silence. Je n'insistai pas. Je savais que je le serrai tôt ou tard et je profita simplement de cet instant. J'avais une chance immense d'être là, à côté d'une merveilleuse princesse , dans cette magnifique ville. Je ne méritais pas tout ça. Chaque matin, chaque soir je me demandais qui j'étais. Je me voyais encore dans la cité maudite. J'avais fait des choses terribles. Est-ce que cela me plaisait? Je n'en sais rien. J'étais ici pour quelle raison? Pour ma mission, pour Malys qui comptait sur moi ou parce que je le souhaitais de tout mon être, était-ce mon rêve? Ça l'avait été, mais maintenant, j'avais enfin une place parmi les drows. J'étais devenu le second et le chouchou de la matrone. Que demander mieux? La liberté peut-être, le monde libre, une belle princesse cela ne suffisait-il pas? Bien sûr que si, je sentais que je pourrais être heureux ici. L'extérieur doit être si extraordinaire, je pourrais explorer, rencontrer de nouvelles personnes. Je pourrais enfin avoir ma propre existence. Mais est-ce que je le méritais? 

Le Secret des Mondes 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant