chapitre 11

296 34 9
                                    

PDV Eren:
Non, je ne peux pas revenir là-bas! Je ne dois pas me transformer. Cette forme est une abomination. Elle me détruira.
Mais je ne peux pas non plus me faire traiter de coincé!
Je hurle de rage. Livaï tourne la tête vers moi.

-Un soucis gamin?
-Non...
-T'es sûr?

Il m'énerve lui aussi!
Ma colère envahit mon cerveau.

-Je dois y aller!

Je me retourne et fonce vers la Terre. Tant pis, je risque de faire une grosse connerie. Mais je m'en fiche! Je vais montrer à ce gars que je ne suis pas une mauviette!
Je vais me cacher parmi les bois et me transforme. Il n'est même pas encore arrivé!
Je me couche par terre, sur le ventre, sur un carré de mousse, et pose ma tête sur mes mains pour observer les arbres.

PDV Livaï:
Parfait! Il est tombé dans le panneau!
J'attends un peu avant de le suivre. Malheureusement, Makishima m'intercepte.

-Quoi?
-Comment ça avance?
-Bien.
-Le prochain c'est le Royal chevelu?
-Non... Je veux qu'il ait confiance en moi avant de le faire châtier. Je veux voir la souffrance sur son visage...
-Fais attention à ne pas te perdre en chemin!
-Tch!

Je le congédie puis repars à mes occupations. Non mais il me prend pour qui? Moi, me perdre? Laissez-moi rire! Je vais le défoncer ce gamin!

PDV Eren:
Je me réveille en sursaut en sentant un corps s'allonger contre moi.
Merde, je me suis assoupi!
Deux mains se posent sur mon torse. Je me fige en sentant une douce chaleur en moi. Mon corps est si sensible... Si faible...

-Euh... Excusez-moi... Vous pouvez me lâcher?
-Mmm... Ta peau est si douce!

Mes joues chauffent. Est-ce ça que les humains appellent rougir?

-Tu n'as pas l'habitude de ce corps, ça se voit.
-Tant que ça?
-Oh que oui...

Il se relève puis m'aide à faire pareil.

-Je ne t'ai même pas demandé ton nom.
-Eren. Et toi?
-Li... lian. Lilian!
-Tu viens souvent ici?
-Je trouve le corps humain fascinant!
-Je ne vois pas ce qu'il y a de fascinant dans un corps si faible qui ne recherche qu'à se perdre dans l'amour et le plaisir charnel.

Il entoure mon corps de ses bras. Automatiquement, je pose mes mains entre ses omoplates.
Bizarrement, je me sens bien.

-Tu aimes?
-Quoi?
-Les câlins?

Je réfléchis à sa question.

-C'est agréable.

Il se met ensuite à me caresser le dos. Un frisson me parcourt. C'est une sensation que je n'ai encore jamais connue.

-Et ça?
-C'est étrange...
-Plutôt positif ou négatif?
-Je dirai plutôt positif.

Il continue à faire glisser sa main le long de ma colonne. Lorsque ses doigts frôlent mes fesses, je le repousse.

-C'était quoi... ça?

Ce corps me dégoûte. Je n'ai pas le droit de réagir ainsi. C'est comme si je voulais m'accoupler avec cet homme. C'est répugnant! Nous sommes deux mâles!

-Je comprends pourquoi le Suprême nous interdit de...

Les paroles de ce certain L lors du châtiment de Light me reviennent alors: "Vous vous trompez sur l'amour! C'est quelque chose de fort! Je n'ai pas les mots pour le décrire. Je ne m'étais jamais senti aussi vivant avant que je rencontre Light et qu'on passe outre cette règle stupide! L'amour est..."
Si ces Royaux étaient prêts à donner leur forme noble pour l'amour, c'est qu'il y a une raison!
Mais ça me répugne tellement.

-Tu comprends que le Suprême nous interdit de quoi? Finis ta phrase!
-Il nous interdit de nous voir car l'amour est mauvais!
-Tu m'aimes déjà?
-Non!
-Alors comment peux-tu savoir que l'amour est mauvais?

Mes dents grincent. Il me rappelle tellement Livaï. Il a ce même regard. Mais impossible que ce soit lui! Il ne montrerait jamais sa forme humaine ainsi!

-Eren, un autre câlin?
-Pourquoi?
-Tu as dit que c'était agréable.
-C'est pas pour ça que j'en reveux un!
-Tsss!

Presque le même bruit que Livaï! Presque...
Je vois qu'il se mord la lèvre. Elles sont si roses, si fines...
Je secoue la tête. Il profite de mon désarroi pour me reprendre entre ses bras.

-Arrête de me mater Eren.
-Je... Je ne...

Il rit.

-Tu rougis!

Non, en fait, il se fou de ma gueule.
J'entoure son cou de mes bras et ferme les yeux pour m'enivrer de cette sensation.

PDV Livaï:
Étrangement, ce moment passé avec le gamin est plaisant voir même excitant.
Je hais ce sentiment jouissif qui nait aux creux de mon ventre. C'est léger comme des papillons virevoltant au printemps. C'est doux comme la soie contre la peau. C'est beau comme le soleil qui se perd dans l'océan.
Non, vraiment, ça ne me ressemble pas!

...
Livaï devient poétique!

J'ai une question: est-ce que vous aussi, votre mère vous remet quarante fois le même plat et, quand vous en avez marre, elle le recycle?
Genre ça faisait deux jours qu'on mangeait de la ratatouille. Et ce soir, elle l'a mise sur une pâte à pizza 😂

Dignité ou abominationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant