chapitre 14

383 19 1
                                    

Cinq heures plus tard, on est de retour dans notre ville. Un orage se rapproche alors on rentre en vitesse dans la maison. Un éclair apparaît dans le ciel ce qui me fait sursauter. Will me regarde et ce moque de moi par son sourire.

- Lysandre, c'est toi ?

Ma mère sort de la cuisine en habit de travaille. Quand elle voit que je ne suis pas seule, elle sourit.

- Tu dois être Will ?
- Oui, enchanté.

Ils se serrent la main et sourit.

- Il a quelque chose à te dire. Par rapport à vendredi.
- Oh d'accord. Je t'écoutes.
- Ce n'était pas dans mon intérêt de me battre avec Mark, j'ai pensé défendre ma relation avec Lysandre en répondant à ses coups.

Je ne pensais pas que c'était sa version des faits. Un sourire m'échappe involontairement.

- Même si c'est Mark qui l'a frapper, je me sens coupable. Voilà, je pensais que vous auriez voulu des explications vu que M. Parker ne me croit.
- Si, tout est arrangé. Mais de là à se qu'il t'apprécie non, dis-je en riant.
- D'accord, je te crois Will. Je vais vous laisser, je dois malheureusement travailler. Tu peux rester ici, il ne vaut mieux pas que tu repartes en moto sous l'orage. Je ne sais pas à quelle heure je vais rentrer.
- Ne t'inquiètes pas, ça ira.
- Je n'en doute pas. Il y a du reste de lasagne au frigo si vous voulez.
- Merci maman.

Je m'approche d'elle et la prend dans mes bras quelques secondes. On se sépare puis elle sourit à Will. Elle ferme la porte derrière elle et je me retrouve seule avec Will dans ma maison. Je le regarde et lui souris. Je ne me suis pas tout à fait remise de ses réponses mais maintenant que je sais, tout est beaucoup plus clair dans ma tête. J'aurai aimé qu'il ne me dise pas qu'il a tué, mais ça ne change pas totalement la vision que j'ai de lui. C'est un échappatoire, une façon d'aller mieux, une façon de gérer sa colère. Et je l'aime comme il est, c'est ce qui fait son charme. Me savoir importante à ses yeux me rend tout simplement heureuse. Mon sourire s'élargit.

- Pourquoi tu souris comme ça ?
- Pour rien. Viens, on va poser ta veste dans ma chambre et manger.

Je m'engage dans les escaliers et un éclair apparaît. Le tonnerre, toujours plus fort, n'est pas loin derrière. Je sursaute et Will rigole. On dépose sa veste en cuir sur mon lit puis on redescend. Un nouvel éclair traverse le ciel et provoque une coupure de courant. La maison est plongée dans le noir alors je rate une marche. Je tombe de quatre cinq marches. Le rire de Will se répercute dans toute la maison, se qui ne serrai pas désagréable s'il ne se moquait pas de moi. Je me redresse mais reste assise. Il se rapproche de moi et s'accroupi à mes pieds.

- Ça va ?
-Ouais. Mais on dirait qu'on ne va pas pouvoir manger les lasagnes.
- Dommage.

Je le vois sourire dans l'ombre. Un éclair fait apparaître son visage plus précisément. Ses iris grises, la ligne de sa mâchoire, ses lèvres fines, ses paumettes saillantes. Tout chez lui à l'air parfait, c'est pour ça qu'il attire beaucoup de filles. Les filles sont attirées par sa beauté.
Je reste là, à le contempler. Mon coeur manque un battement dans ma poitrine. Je ne sais pas ce qui m'arrive mais je ne peux pas le quitter des yeux. Malheureusement il se relève et me tend la main pour m'aider à me relever. Je l'accepte et me retrouve a quelques centimètres de lui. Mes yeux trouvent aussitôt les siens. Un nouveau battement de coeur manquant. Il approche lentement son visage du mien mais moi je ne bouge pas. Il s'approche encore mais il sourit et s'éloigne.

- Tu n'es vraiment pas doué Parker.
- Tu m'excuseras mais je ne voyais rien Warrent.
- Du coup, qu'est ce que l'on va manger ?
- Je ne sais pas.

Je me dirige vers la cuisine quelque peu perturbée par ce qu'il vient de se passer. Il m'attrape par la main et me suis jusqu'au frigo. Je fouille et trouve de quoi manger un peu. Le courant revient mais je n'ai pas envie de nous faire cuire quelque chose. Je mets la télé le reste de la journée.
Quelqu'un entre à la maison. On tourne notre tête vers la porte d'entrée et on découvre mon père. Je lui souris.

- Bonjour monsieur Parker.

Mon père lui lance un regard froide et rempli de sous entendu puis se dirige vers la cuisine sans un mot.

- Je crois qu'on devrait monter dans ma chambre, declarais-je.

On va à l'étage. Une fois dans ma chambre je m'allonge, Will à côté de moi. Je regarde le plafond pensive. Je ne peux tout de même pas m'arrêter de penser à ça. Si mes parents l'apprennent... Et s'il recommence ? Pas forcément avec moi, mais avec des inconnus ? Je ne pourrais pas l'accepter.
Je sens le regard de Will se poser sur moi. Il s'appuie sur un coude et se tourne dans ma direction. Je ne bouge pas les yeux du plafond. Il me retire des cheveux qui lui masque mon regard. L'effet de sa peau contre la mienne me fait l'effet d'un coup d'électricité. Il a l'air soucieux.

- À quoi tu penses ?
- Will, je... Le gang. Tu avais raison, je ne pourrais pas te parler si tu reste dedans et si tu tues des gens...
- Tu me dis de le quitter ? Tu me demandes de faire un choix, comme ils m'ont fait !?
- Mais il n'y a pas de vie en jeu dans ma condition...
- Si, il y a la mienne. Je ne peux pas te perdre et Koll n'ont plus. C'est comme un père pour moi, c'est ma seule famille !
- Ta famille ? Il veut te tuer Will ! Il veut te voir souffrir, un père se n'ai pas comme ça !
- Ah et un père qui t'abandonne pour ta soeur, ce n'est pas la même chose ?

Je le regarde désolé, les yeux qui brûlent. Nos disputes ne sont plus les même maintenant que l'on se connaît. Il se lève de mon lit, prend sa veste et s'apprête à partir.

- Will, ne fais pas ça...
- Faire quoi ?
- Il y a quelques heures tu était sur le point de m'embrasser et là tu pars comme si je ne comptais pas.
- Qu'est ce que tu racontes ?
- Tu sais très bien de quoi je parle... Fais comme tu veux, je ne peux pas te retenir après tout.

Je baisse la tête, les yeux de plus en plus rouge et souffrant. C'est le silence le plus dur auquel j'ai du être confrontée. Je sens des doigts se poser sous mon menton puis me relever la tête. Des lèvres se posent sur les miennes... Pour la troisième fois de la journée, mon coeur manque un battement. Je ferme les yeux pour savourer se moment, tout aussi douloureux que merveilleux, même si je sais que cela ne fera qu'empirer. Nos lèvres se séparent et je rouvre mes yeux, tombant devant les siens. Son regard est triste, rempli de peine et de colère. Nos respirations saccadées sont le seul bruit dans la pièce. Il détourne la tête puis sort de la maison sans se retourner une seule fois.

Bad Boy Protecteur [En Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant