Chapitre 21

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Will sort en manquant d'arracher ma portière. Je descends à mon tour de la voiture et je regarde les trois hommes en face de nous.

- Lysandre, je te présente David et Connor.

David et Connor... Les véritables amis de Will qui font parti du gang. On dirait qu'ils ont changé de côté, ils se sont tournés vers Koll. Peut être parce que c'est leur chef, je pense que l'on ne va pas tarder à savoir.
Will serre les poings. Il ne va pas tarder à le frapper.

- Qu'est ce vous faîtes là ?
- À toi de nous le dire. On viens voir si tu fais ton travail correctement mais apparemment non...

Koll me regarde, avec un sourire en coin. De quoi il parle ? Je fronce les sourcils et reste perplexe. Le sourire de Koll s'agrandit puis il regarde Will. Il a l'air satisfait.

- Elle n'est pas au courant ?
- Laisse la en dehors de ça.
- Pourtant elle est en plein dedans.
- De quoi tu parles ? Demandai-je
- Ton cher Will continu de te mentir.

Je regarde Will mais il ne réplique pas. Il s'avance juste et menace Koll.

- Je suis obligé de lui dire, il faut qu'elle sache ce qui l'attend.
- Le ferme !
- Non, je veux savoir. Dis le Koll.
- J'ai fait un deal avec lui, le même qu'avec Cléa. Tu vois de quoi ça parle ?

Tout semble s'arrêter autour de moi, en même temps que mon coeur. Il... Il doit me tué ? Ce n'est pas possible, j'ai du mal à y croire mais pourtant... Il l'aurait déjà fait n'est ce pas ? Il ne va pas... Essayé ? Je suis totalement perdue et effrayée. Je suis incapable de prononcer quoi que ce soit.
Will frappe Koll. David et Connor veulent intervenir mais il leur interdit. C'est entre eux deux. Ils se frappent de partout, le visage en sang. Je ne reconnais pas Will et je prends peur. Il est sauvage, tellement énervé qu'il pourrait taper dans tout ce qui bouge. Peut être que c'est vraiment sa nature au fond, qu'il aurait fini par faire ce qu'avait demandé Koll...

- Stop ! Criai-je. Pourquoi tu lui a proposé ça ?
- Parce que c'est un connard, répond Will.
- Et toi pourquoi tu as accepté !? Tu n'es pas mieux que lui, tu n'es qu'un égoïste qui de prétend fort alors que tu as juste peur de mourir !

Koll se met à rigoler, amusé par la situation.

- Vous savez quoi ? On vous laisse régler ça entre vous mais on vous garde à l'oeil. Je reviendrai quand ça sera nécessaire. Je pense que vous en avez pour longtemps cette fois.

Il sourit et repart suivi de ses deux acolytes. Je me retourne vers Will. Je ne peux pas me retenir alors je lui colle mon poing dans sa mâchoire déjà en sang.

- Rien d'important, hein ? Si ce n'est pas importante, tu pourras très bien te faire à l'idée de vivre sans moi. Ça n'a pas l'air de te déranger.
- Lysandre, laisse moi t'expliquer.
- Il n'y a rien à dire de plus. Donne moi les clés de la voiture.
- Non attend, ne...
- Donne les moi.

Mon visage reste impassible malgré la colère qui persiste en moi. Il me donne les clés alors je m'installe derrière le volant de la Mercedes. À l'aide de mon téléphone, je mets le GPS jusqu'à ma maison. Je démarre et commence à rouler, en le laissant derrière moi. Plus je m'éloigne de lui, plus ma colère se transforme en douleur. Mon téléphone sonne et je décroche malgré que je suis en train de conduire. C'est ma mère.

- Lysandre, mon dieu qu'est ce qu'il ce passe ? Pourquoi tu es parti ?
- Ne t'en fais pas, je vais bien. Je serai là tôt demain matin.
- Pourquoi tu as fais ça ?
- Pour rien. Je voulais juste changer un peu d'air.
- Ne refais jamais ça, compris ?
- Oui, maman. À demain.

Je raccroche avant de regretter. L'idée qui émerge derrière ma tête est encore plus dangereuse que de fuir. Je n'ai pas d'autre choix si je veux des réponses, il déforme la vérité mais au moins il est honnête.
Après quelques heures de route le soleil se lève. Je m'arrête à une station et mange un peu. J'arrive à m'endormir sur la table que j'occupe alors quand je le réveille, je reprends aussitôt ma route. Conduire ma permis de réfléchir à d'autres solutions mais aucune ne tiens debout. Ma première idée le semble la plus concluante. Je fais une ou deux pauses supplémentaires avant d'arriver chez moi le lendemain. Les lumières sont éteintes, mes parents dorment encore. J'en profite pour donner un coup de fil à Johanna et ensuite à Clémence pour la prévenir des nouvelles. Je ne lui dit pas ce que je compte faire, il ne vaut mieux pas qu'elle soit au courant. Je rentre et dors un peu.
Quand je descends de ma chambre, mes parents déjeunent en bas. Ma mère me prend dans ses bras et mon père me réprimande avant de l'imiter. Je leur dis que je vais faire un tour dans la ville et peut être rejoindre les amies dans l'après midi, ce qui fait qu'il ne me verront pas de la journée. C'est un pur mensonge mais il est préférable qu'ils ne soient pas embarqués la dedans sans le vouloir. Je me change et mets des habits noir moulant. Je m'attache ensuite les cheveux et me maquille.
Je fais quelques pas vers les magasins puis tourne dans une ruelle. La ruelle où j'ai vu Will sortir, drogué. Je rentre par la porte qu'il avait emprunté et regarde les personnes à l'intérieur. Elles me toisent en retour avec des sourires, ils s'imaginent tout savoir mais je ne suis pa là pour ça. J'avance vers le bureau où un homme d'une trentaine d'années fume, les pieds sur les feuilles qui traînent.

- Est ce que vous connaissez Koll ?
- Oui, c'est mon boss. Et pourquoi le cherches-tu petite ?
- Je veux lui parler. Maintenant.
- Nan, nan, tu n'as pas le droit. Il ne parle pas au client.
- Je ne suis pas une cliente alors aller lui dire que je l'attend. Dites lui que Lysandre l'attend.

Il recrache la fumée de son cigare dans mon visage et s'en va dans un coin plus privé. Il est trop tard pour revenir en arrière, je dois continuer ce que j'ai prévu. Un instant plus tard, Koll sort de l'ombre et le fait signe de le suivre. Quand j'arrive à ses côtés, il me sourit de toutes ses dents.

- Tu m'etonneras toujours...

Je le fusille du regard puis on entre dans son bureau. Il me montre un fauteuil où je m'assois tandis que lui se place au bord de la fenêtre. Il me regarde de haut en bas comme si j'avais changé en deux jours.

- T'as pas peur que je te tue ?
- Non, je suis là pour parler.
- Parler de quoi ?
- Un arrangement.

Il me fixe. Un sourire se dessine en coin de ses lèvres.

Bad Boy Protecteur [En Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant