Effet Paillon ( Drarry )

Chapitre 4: Les futurs parlent... mais qu'avons-nous fait?

Drago n'allait pas bien, non, il ne se sentait pas bien du tout. Depuis qu'il avait ouvert les yeux, il ne cessait de voir et revoir les mêmes Médicomages allant et venant à son chevet pour voir si son état s'améliorait. Il n'en pouvait plus d'entendre murmurer autour de lui et de voir tous les gens dans la salle le regarder comme s'il allait mourir au moment même où il mettrait un pied à terre.

Tout d'abord, il avait encore du mal à saisir pourquoi il était ici. Il se souvenait d'avoir voulu aller étaler le visage de Potter contre le sol pour sa mauvaise blague puis d'une énorme explosion. La suite, il n'était pas vraiment sûr et il se demandait s'il n'avait pas seulement rêvé. Il avait vu Potter à terre et lui, au-dessus de cet abruti de Gryffondor, aussi bien de dos que de face. Ce n'était pas se voir qui était un problème, voir Potter non plus d'ailleurs (quoique parfois il aimerait certainement s'en abstenir), mais plutôt de voir deux Potter, l'un agonisant et l'autre sans lunettes à terre, le dévisageant sans vergogne. Et bien entendu il y avait eu cet autre lui, qui ne ressemblait en rien à ce qu'il avait l'habitude de voir le matin dans le miroir, qui l'avait fixé avec une surprise non dissimulée.

- Comment tu te sens ? demanda Blaise qui venait de s'asseoir à côté de lui.

Une journée entière s'était déjà écoulée depuis son réveil, ce qui montait donc à deux jours l'estimation qu'il se faisait depuis l'explosion. Il n'avait reçu aucune visite et avait dû se contenter des regards obliques qu'on lui lançait ainsi que du regard noir de Potter qui, bien que placé à l'autre bout de la salle, parvenait tout de même à l'atteindre. Drago avait également entendu de nombreuses conversations étranges à propos de ce qui s'était passé durant son sommeil et il commençait sérieusement à douter de la réalité de ces propos.

Il avait ainsi cru comprendre que deux hommes étaient apparus dans la Grande Salle et que l'un d'eux l'avait soigné bien qu'on lui ait donné le titre de mourant. C'était sans aucun doute les versions les plus vraisemblables puisque les plus racontées. D'autres mentionnaient des choses beaucoup farfelues, comme le fait que des géants étaient apparus ou bien que Dumbledore ait tout simplement pété un peu trop fort. Malgré ce manque de poésie, il fallait tout de même admettre qu'il avait éclaté de rire pendant plus d'une dizaine de minutes malgré la douleur qui lui tenaillait l'estomac.

A présent, un visiteur avait enfin eu l'obligeance de voir sa personne et il accueillit Blaise dans un grand sourire, ravi d'avoir de la compagnie. Ce dernier n'était cependant pas dans un très bon état. Le bras gauche en écharpe, il avait une attelle à la cheville droite.

- Comme un charme, répondit Drago avec un poil d'ironie dans sa voix. Mais soyons plus sérieux, tu peux me dire ce qui se passe ici au juste ?

Blaise le dévisagea un instant tout en pesant le pour et le contre.

- Accouche ! s'exclama le blond. Je ne vais pas attendre que tu trouves comment envoyer Merlin sur la lune !

- Sincèrement, c'est plutôt bizarre les rumeurs qui circulent dans les couloirs, marmonna-t-il. Dumbledore dit que les cours sont suspendus jusqu'à lundi et qu'il nous expliquera tout bientôt mais que l'école est pour l'instant bouclée.

- Il a bouclé l'école ? répéta Drago. C'est une blague ?

- Il n'y a aucun courrier qui sort depuis deux jours, répondit Blaise dans une moue. On reçoit toujours nos lettres ou biens nos abandonnements mais c'est uniquement à sens unique. Et puis, ce n'est pas vraiment le plus bizarre.

- Depuis l'explosion, plus personne n'a croisé les deux hommes qui sont apparus d'on ne sait où, expliqua-t-il face à son regard interrogateur. Je me suis réveillé pendant qu'il essayait de te sortir de sous les décombres et je dois t'avouer que pour moi, tu étais mort.