Effet Paillon ( Drarry )

Chapitre 21: J'ailerai tout comprendre avec un balai dans les mains.

Drago entrouvrit prudemment les paupières. Tournant la tête d'abord à droite puis à gauche, il réalisa (un peu lentement) que le lit à côté du sien était vide. Potter désormais hors de son orbite, il se redressa du mieux qu'il put, ses muscles restant encore endoloris. Il n'avait pas vraiment réussi à se reposer, et les mots étaient bien faibles pour décrire son sommeil. Jamais encore il ne s'était senti si lourd et fatigué.

Alors qu'il se frottait vigoureusement les paupières pour garder une once de lucidité, il aperçut sur la table de nuit à côté de lui un papier replié en quatre où était marqué en lettre rouge : « Lis ça Malefoy ». Haussant un sourcil, il n'eut aucune peine à reconnaître la délicate attention de Potter et saisit le papier à contre cœur.

« Si tu veux manger, descends au rez-de-chaussée et va dans la cuisine, Mme Weasley se chargera de toi. Avant de descendre, il y a des vêtements pour toi sur la chaise en face de la fenêtre.

PS : Ne fais pas de bruit dans le hall et ne descends pas les escaliers la tête la première. »

C'était clair, concis et incroyablement mal écris, à croire que Potter avait pris le premier parchemin lui tombant sous la main pour y griffonner trois mots avant de partir. Drago fixa un moment le morceau de parchemin et le laissa tomber dans son lit. Il fallait qu'il se lève... Etrangement cette idée semblait être une utopie non réalisable vu son état. Il avait encore mal partout et Drago n'était même pas sûr de pouvoir tenir debout sans encombres.

Mais il avait horriblement faim, son estomac le tiraillant à lui en faire mal. Serrant les dents, il glissa ses jambes au sol avant de s'appuyer sur ses avant-bras pour se redresser. Pour un observateur extérieur, il aurait été très simple de qualifier Drago de petit vieux précocement atteint par les problèmes de l'âge, or il fallait tout de même rappeler que le Serpentard n'avait que seize ans. Résistant à l'envie qui lui dictait de se laisser de nouveau tomber sur son lit, Drago s'avança difficilement jusqu'à la chaise en question et s'arrêta subitement en voyant le tas de vêtements. C'était quoi ces horreurs ?

Bon, d'accord, il était malade, totalement épuisé, et qui plus est il n'était pas chez lui, comment pouvait-il donc critiquer la générosité dont ses hôtes faisaient preuves ? Et bien tout simplement en constatant les habits moldus trois fois trop vieux et larges pour lui. Drago avait beau être totalement exténué, il n'en gardait tout de même pas moins une certaine fierté. Potter pensait vraiment qu'il allait mettre ces peaux d'éléphants ? Saisissant à deux doigts le pull gris sal, il laissait une mine de dégoût s'installer sur son visage.

Il était affamé, il était affamé, il était affamé... Voilà, il devait absolument garder ça en tête, Drago ne devait absolument pas penser à ces immondices, il devait aller au-delà de sa propre répulsion. En plus il commençait à avoir froid. A contre cœur, Drago enfila ces « vêtements » tout en se jurant que Potter paierait pour cette humiliation.

Ce fut donc dans un effort de volonté presque surhumain que Drago osa appuyer sur la poignée de la porte et s'engager dans le couloir dans un équilibre qu'il ne jugeait pas tout à fait très apte à assurer sa sécurité. Ne pas descendre les escaliers la tête la première, c'est que Potter lui avait écrit. Drago eut une sorte de sourire jaune en y repensant, cet abruti le croyait-il vraiment si stupide ? En plus, il ne devait pas faire de bruits dans le hall, avait-il peut qu'il réveil le chien ? Les Gryffondors étaient vraiment impossible à comprendre.

Atteignant le hall, il s'arrêta soudain entendant du bruit. Toutes les portes étaient fermées, autant dire que trouver la cuisine dans ces conditions n'étaient pas vraiment faciles. Avançant prudemment tout en sentant son pantalon le gratter dans un endroit tout à fait déplacé, il s'approcha de la porte d'où il croyait avoir entendu du bruit.