Chapitre 20: En ouvrant les yeux j'aurai voulu ne pas y croire.

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Mais cette journée sembla être un supplice. Le quartier général commença bientôt à se remplir et Harry, Ron, Hermione et Ginny furent bien vite expulsés de la cuisine où se tenaient les réunions. Ils avaient toujours pour missions de faire le ménage et se fut pour eux un calvaire de retourner dans les étages en sachant tout ce qui se passait plus bas. Sans compter que les futurs avaient de nouveaux désertés la cuisine, partant s'enfermer dans leur chambre comme ils en avaient l'habitude depuis le début des vacances.

Harry n'aimait vraiment pas ça. Il avait tout simplement l'impression d'être traité comme un subalterne auquel nul n'attachait de l'importance. Et pour parfaire le tableau, les scènes de ménages devaient être entre coupées de visites fréquentes dans sa chambre pour vérifier que la Belle au bois dormant n'avait pas quitté son lit. Heureusement pour lui, Malefoy dormait à point fermé et n'avait pas bougé d'un centimètre depuis que les futurs l'avaient soigné. Cette nouvelle, c'était sans aucun doute le seul apaisement qu'il pouvait recevoir entre deux corvées.

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- Bon, on se dit à demain alors, marmonna sombrement Ron tout gravissant les marches le menant à sa nouvelle chambre. Prends bien soin de notre fouine.

Harry acquiesça dans un grognement sous le regard rempli de reproches d'Hermione. Elle avait beau le fixer de cette manière, ce n'était pas pour autant qu'il allait prendre du plaisir à dormir à côté du Serpentard ! Sans même lui adresser un mot, il s'enferma dans la chambre dans un claquement de porte, bien trop occupé à jurer à mi-voix pour fermer le verrou.

Alors qu'il commençait à se déshabiller, il s'arrêta soudain tout en jetant un regard en biais à Malefoy. Bon, il dormait, il n'avait pas besoin d'être aussi pudibond. Cependant, Harry était tout de même un peu mal à l'aise et ce fut en deux temps trois mouvements qu'il enfila son pyjama, ne quittant pas des yeux la tête blonde à côté de lui. Non mais qu'est-ce qui lui passait par la tête ? ! Malefoy n'allait pas se réveiller subitement pour se jeter sur lui.

Il allait se mettre sous ses couvertures lorsqu'il s'arrêta, venant prêt du lit du blond avant de s'accroupir devant lui. Harry ne savait pas pourquoi, mais il trouvait Malefoy incroyablement moins irritant lorsqu'il dormait, peut être justement parce qu'il ne venait pas l'insulter. Harry le fixa un instant sans bouger. Etrangement, il avait l'impression de revivre la même scène que quelques mois plus tôt, lorsqu'il était allé vérifier que le Serpentard ne portait pas la Marque des Ténèbres dans la pseudo infirmerie qui s'était installée après l'explosion de la Grande Salle. Malefoy avait le même visage pâle, d'une blancheur maladive où aucune expression ne s'en détachait. Un vrai petit saint, ce qui restait tout de même quelque chose de dur à admettre pour Harry qui le dévisageait en silence.

Dans un soupir, il se releva avant de rejoindre son lit. Il n'avait pas besoin de faire ça. Sa tâche était juste de veiller à ce que Malefoy ne quitte pas la chambre, pas besoin d'essayer de s'inquiéter. D'un geste absent, il ferma la lumière, s'enterrant sous ses couvertures.

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Il avait peur. Il ne savait pas où il était. Il avait mal. Il tremblait. Il sentait la lame entaillée son bras. Il subissait les Doloris. Il fallait que ça s'arrête. Il ne voulait plus ça. Pourquoi ? Pourquoi lui ? Il avait si mal. Il ne savait plus qui il était. Pourquoi... juste... pourquoi lui ?

Les paupières de Drago s'ouvrirent brusquement alors que son cœur se mettait à battre dans un rythme irrégulier, frappant violemment sa cage thoracique. Serrant les draps entre ses doigts, il fixa le plafond le souffle court. Il faisait noir, il n'y avait pas un bruit et il tremblait comme jamais. Entrouvrant ses lèvres, aucun son ne s'en échappa et il resta sans bouger pendant un long moment, la douleur à sa poitrine ne semblant pas vouloir disparaître. Il avait si peur, il avait toujours aussi mal. Drago était prêt à tout, à tout sauf que tout recommence.

Effet Paillon ( Drarry )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant