Je ralentis ma voiture en cherchant une place où pouvoir me garer. Lorsque j'en repère une, juste en bas de l'immeuble de Louis, je mets mon clignotant et effectue un créneau parfait. Je coupe le moteur et souffle en passant mes mains dans mes cheveux. Quand j'ai reçu son message me disant de venir le soir-même pour parler, j'ai d'abord été heureux. Fier même. J'avais l'impression que c'était une victoire. Et après, j'ai réalisé. Je vais chez Louis. Pour discuter. Mais je ne sais même pas ce que je veux lui dire.
Les évènements d'hier soir sont totalement flous pour moi. J'ai beau retourner ça dans tous les sens, je ne comprends pas. Je ne comprends pas ce que je veux, je ne comprends pas ce qu'il veut, je ne comprends pas ce qu'il attend de moi, je ne comprends pas ce qu'il reproche à Zayn. Je ne le comprends pas lui. J'espère de toutes mes forces arriver à percer un peu de sa carapace ce soir. Il est beaucoup trop... intéressant pour que j'abandonne.
Je sors de ma voiture et avance le plus lentement possible jusqu'à la porte d'entrée. Je ne sais pas pourquoi je me sens aussi stressé. Je n'ai rien fait de mal. Je n'ai rien à me reprocher et pourtant je me sens comme si j'allais affronter un conseil de classe. Cette sensation d'être jugé sur le moindre de ses faits et gestes. Il faut que je me calme, sinon il va remarquer que je suis tendu et il va se braquer. J'ai l'impression que Louis est comme un animal qu'il ne faut pas effrayer. Il ne faut pas approcher trop vite ou trop précipitamment. Il ne faut pas le brusquer. Sinon il s'enfuit. Comme un animal sauvage.
Comme un loup.
Je sonne et, immédiatement, Louis débloque la porte sans répondre à l'interphone. Je monte les deux étages et plus je me rapproche de son appartement, plus je me sens mal à l'aise. Comme si je n'avais pas le droit d'être ici. Pourtant, il m'a invité. Il a accepté de discuter. Il faut que je saisisse ma chance, ce sera surement la seule qu'il me laissera. En arrivant devant son appartement, je remarque que la porte est entrouverte. Je la pousse et appelle Louis pour lui faire savoir que je suis là et découvrir où il se trouve. Il m'indique de le rejoindre dans la cuisine. Je souffle. Le mur en face de la porte d'entrée, la cuisine. Les images de notre nuit me reviennent en mémoire. J'essaye de reprendre mes esprits et pénètre dans la pièce
Je trouve Louis de dos devant les plaques de cuisson et hume la bonne odeur ambiante. Je souris en remarquant qu'il a préparé une table et qu'une bouteille de vin blanc s'y trouve. Il se retourne pour me faire face et je ne sais pas quoi faire. Est-ce que je m'avance pour lui faire la bise ? Trop classique. Je lui serre la main ? Trop formel. Je l'embrasse sur la joue ? Trop de proximité. Est-ce que je l'embrasse sur les lèvres ? Tentant. Mais fausse bonne idée. Je vois qu'il hésite aussi en me fixant et ça m'oblige à détourner le regard.
_Tu fais quoi à manger ? je demande. Ça sent tellement bon.
_Tu aimes le chèvre ?
_J'adore.
_Bien, il sourit. C'est du riz et du poulet avec de la crème au chèvre. Rien de bien compliqué mais c'est une de mes spécialités.
Rien de bien compliqué. Je sais à peine faire cuire des pâtes.
_J'ai hâte de gouter. Ça a l'air délicieux.
Il se retourne vers les plaques et le silence reprend sa place gênante entre nous. Je reste planté là, mon bonnet toujours sur la tête comme si j'allais m'enfuir d'une minute à l'autre. Il s'approche finalement de moi et me propose un verre de vin que je m'empresse d'accepter, ce qui le fait doucement rire. Il m'incite à m'installer à table et retourne à la préparation du repas. Je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas si j'enchaine avec mes questions tout de suite ou si c'est trop brusque. Je suis comme un con qui n'arrive pas à penser correctement. Je jette un regard vers lui et me mords la lèvre en l'observant. Ses fesses, son dos, sa nuque, ses cheveux, la ligne de sa mâchoire... Je me consume littéralement sur place. Je détourne le regard à l'instant même où il tourne la tête vers moi. Je remarque du coin de l'œil un sourire en coin prendre place sur ses lèvres.
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À pas de loup - Tome 1
FanfictieDepuis tout petits, on nous dit qu'il faut croire en ses rêves. Que tout est possible. En grandissant, on comprend qu'il y avait une part de mensonge. N'y en a-t-il pas toujours une dans ce que les adultes disent aux enfants ? Parfois, les rêves se...