Comme un conte de fées

Chapitre 1

Je regardai les boîtes de haut en bas, on aurait dit une forteresse. Je n'en croyais pas mes yeux, nous avions bel et bien déménagé en Ontario à Toronto. Nous avions enfin laissé la campagne derrière nous. J'ouvris la première boîte que je vis et j'y retrouva mon album photo. Moi, à Hawaï, l'an dernier du haut de mes dix huit ans, j'avais l'air plutôt heureuse malgré ce qui s'était passé.

-Noémie, cria ma mère, as tu commencé à déballer tes cartons?

-Oui, oui, j'ai commencé.

-Maman, cria à son tour Tommy, c'est injuste, la chambre à Noémie est vingt mille fois plus grande que la mienne.

-Premier arrivé, premier servit, dis-je à mon petit frère.

-Mais tu m'as poussé! Maman, fais quelque chose!

Ma mère accourut vers ma chambre.

-Mon beau grand garçon, Noémie ne reste qu'une seule année ici, tu l'auras après. Cessez de vous disputer maintenant et vas déballer tes cartons, jeune homme.

Tommy sortit d'un air bête.

1-0 pour moi.

Tommy n'avait que 10 ans, il avait encore toute sa vie devant lui. En plus, sa chambre à une vue mémorable sur la ruelle sombre du quartier, quelle chance il a, non?

-Mademoiselle Bellefeuille, on continu les cartons à présent? Dit ma mère.

-Ma chère Annie, dis-je d'un air piteux, il fait si beau dehors et nous n'avons emménagé qu'il n'y a qu'une heure et...

-Bon, vas-y, dit-elle avec un sourire au coin des lèvres, vas prendre de l'air dehors, mais reviens vers 17h, on commande de la pizza ce soir.

Je me leva d'un bond, pris mes écouteurs et mon téléphone et parti dehors. Enfin libérée. Je commençais à marcher et j'installa I Took A Pill In Ibiza.

Après une vingtaine de minute de marche à contempler mon nouveau chez moi, je changea pour la centième fois de chanson. Les yeux rivés sur mon téléphone, quelqu'un m'accrocha. J'enleva mes écouteurs et lui dit:

-Hey, ça va pas toi, tu connais la politesse?

Le garçon me regarda d'un regard foudroyant, il était d'une telle beauté, jusqu'à ce qu'il rétorque en riant:

-Je m'excuse ma jolie, mais c'est plutôt toi qui ne regardais pas où tu allais.

Qu'es qu'il vient de me dire lui?

- Je regardais très attentivement devant moi, d'accord? Je vous pardonnes si vous voulez savoir. Au plaisir de vous avoir rencontré, ou pas, monsieur l'impoli, soufflais-je.

-Tout le plaisir était pour moi jolie coeur.

Je frissonnai.

-Moi, c'est Noémie et non jolie coeur. Alors la prochaine fois, tu penseras à m'appeler par mon prénom et non pas un surnom stupide et complètement dépassé que tu dois donner à toute les filles que tu croises et...

-Tu parles beaucoup trop toi, ravis de te rencontrer Noémie, moi c'est Alexandre, ou Alex pour les intimes, dit-il en me tendant sa main.

Mais c'est quoi ces manières de parler à une inconnue? Je déteste les garçons qui font tout pour avoir de l'attention pour charmer les filles dans la rue.

Je continuais mon chemin sans lui répondre.

Mais... toute compte fait, il était plutôt mignon cet imbécile. Des cheveux sombres, des yeux vert émeraudes et des lèvres... Noémie, ressaisit toi, tu sais ce qui s'est passé l'année dernière. Laisse tomber ce genre de garçon.