Chapitre douze : Souvenirs et passage secret.

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Jusqu'à ce que le soleil se lève, Sirius était accroupi à côté de Remus, attentif au moindre bruit qui glisserait entre les lèvres douloureuses du loup-garou. Il regardait la poitrine du brun se lever et se baisser au rythme de sa respiration suffocante. Il regardait son visage endormi hanté par la douleur et par la honte. Il ne pouvait pas s'empêcher de déplacer son regard le long de toutes les plaies récentes qui couvraient son corps. Plus il observait les griffures, les morsures, et les cicatrices qui parsemaient sa chair, plus Sirius avait l'air d'agoniser de l'intérieur, et plus les larmes lui montaient aux yeux. Il avait beaucoup de mal à supporter de le voir dans cet état, et bien que ce n'était pas la première fois qu'il le voyait ainsi, quelque chose semblait avoir changé. Quelque chose en lui. Il déposa son front contre le bord du fauteuil, laissant ses boucles retomber près du corps de son ami, et doucement il expirait, retenant ses larmes de toutes ses forces. Il n'arrivait pas à se pardonner ce qu'il avait fait, alors il ne voyait pas comment le lycanthrope allait le faire, s'il parvenait à le faire un jour...

Sirius sentit une étrange pression sur le haut de son crâne, il releva donc doucement la tête et il vit Remus, à peine réveillé, qui le suppliait presque du regard de le faire sortir de cet endroit. Le bouclé ne perdit pas de temps et il releva son ami, le menant directement jusqu'au château. Lupin était plus faible qu'il ne l'avait jamais été, ses jambes tremblaient, ses yeux ne savaient plus où regarder, il ne tenait pratiquement plus debout et sa respiration saccadée traduisait son manque accablant de forces. Chaque pas qu'il faisait était une épreuve qui lui coûtait chaque fois un peu plus d'énergie. Il perdait doucement son souffle et sa vigueur, et Sirius arrêta tout mouvement afin de réfléchir une seconde, tentant de prendre temporairement le rôle du loup et de trouver une solution qui le soulagerait de tous ses maux. Il passa devant le brun, puis il le fit monter sur son dos. Il n'avait pas la force de résister, alors il grimpa délicatement sur le dos du rebelle, s'agrippant aussi fortement qu'il le pouvait à lui, cachant son visage dans son cou, s'impregnant de son odeur qui eut le don de l'apaiser légèrement. Le trajet était bien plus agréable pour Remus dans cette position, bien que ses membres tremblaient toujours autant.

En quelques minutes, les deux Gryffondors étaient arrivés à l'infirmerie de l'école, et comme à chaque fois, le jeune loup fût rapidement prit en charge par l'infirmière. Sirius était essoufflé, il transpirait légèrement. Remus n'était pas lourd, et le bouclé avait de la force, mais il était tellement fatigué, émotionnellement instable, et ce léger effort lui avait prit toute son énergie.

Il s'approcha du lit de son meilleur ami inconscient, et il le regardait avec des yeux protecteurs. L'infirmière lui assura que ce n'était pas très grave, qu'il serait rapidement sur pieds, et qu'il avait simplement besoin de beaucoup de repos et de calme.

Black soupira de soulagement, puis il se tourna vers la sortie. Lupin avait besoin de repos, de calme et de tranquillité, et de toute manière, il ne voudrait sûrement pas le voir à son chevet lorsqu'il ouvrirait les yeux. Sirius avait faillit à sa tâche, il avait abandonné son ami alors que c'était le moment où il avait le plus besoin de lui. Il n'arrivait pas à se sortir cette pensée de la tête depuis la veille. Il n'arrêtait pas de se sentir coupable de la multitude de blessures disposées sur le corps de son si fidèle ami. Il sentait une nouvelle fois les larmes l'envahir, et, fier comme il était, il refusait de pleurer devant quelqu'un.

Afin d'être seul, il se décida à quitter les lieux, pour retourner dans son dortoir ou pour aller à la clairière. Sirius fit un pas en avant mais avant qu'il ne puisse faire le moindre geste supplémentaire, Remus, d'un geste probablement désespéré, avait attrapé sa main du peu de forces qui lui restait.

-Ne.. pars.. pas...

Sirius ignorait si s'était une demande amicale, une faveur, un appel à l'aide, ou s'il ne voulait tout simplement pas rester seul, mais il pouvait entendre des sentiments dans le murmure du loup, et il ne pouvait pas résister à cette requête.

《 Je jure solennellement que mes intentions sont pour lui. 》| WOLFSTAROù les histoires vivent. Découvrez maintenant