Chapitre quinze : Juste un dessin.

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《Ça ne fait pas grand bien de s'installer dans les rêves en oubliant de vivre.》*

Trois jours s'étaient écoulés depuis que Remus avait envoyé cette fameuse lettre à ses parents, dans laquelle il demandait la permission d'inviter Sirius chez lui pour les prochaines vacances qui étaient dans un peu plus d'une semaine. Pour l'heure, il n'avait pas encore de réponse mais il ne s'inquiétait pas de ça, il savait que ses parents étaient toujours très occupés avec leurs travails respectifs et qu'ils n'avaient pas toujours le temps de répondre instantanément aux lettres de leur fils. La pleine lune approchait, et Remus commençait déjà à stresser, chose qui était habituelle évidemment, il commençait à ne plus beaucoup dormir, à ne plus beaucoup manger, et à être de plus en plus renfermé, sauf avec ses amis, qui étaient bien les seules personnes que le loup supportait pendant cette période du mois. Dans deux jours, il serait une bête effroyable sans humanité, surpuissante et incontrôlable, et rien que d'y penser, des frissons glacés parcouraient son dos, le faisant se recroqueviller sur lui-même. Depuis plusieurs jours également, James n'avait d'yeux que pour Lily et en oubliait presque ses amis, qui ne disaient rien, comprenant et respectant les sentiments de Potter. Sirius faisait moins de bêtises lorsqu'il n'était pas avec son acolyte, et c'était mieux pour la survie du château, car avec toutes les idées qu'il avait en tête, Sirius pouvait limite faire exploser le château, ne laissant qu'un tas de ruines inhabitables.

L'hiver défilait et atteignait son apogée, gelant le lac qui reposait dans le parc du château. Les feux ne cessaient de brûler, et les élèves ne cessaient de trembler. Les températures étaient extrêmement froides et rien ne semblait pouvoir réchauffer le château, qui perdurait dans des vents dignes de la Scandinavie, faisant frissonner tous les habitants de l'école. Le Quidditch était presque devenu impossible à pratiquer tant les joueurs avaient du mal à bouger, crispés par la saison, et puis, la vitesse à laquelle ils allaient n'arrangeait nullement la situation. La rapidité des balais gelait les mains des joueurs et empêchait tout mouvement d'être exécuter parfaitement, le seul qui arrivait à jouer était nul autre que le meilleur attrapeur depuis des années, James, qui se donnait d'arrache pieds pour impressionner la belle rouquine qui ne faisait pas attention à lui, et ça le rendait fou, alors un soir, en rentrant au dortoir, il était vraiment énervé et n'arrêtait pas de proclamer qu'elle ne regardait que son meilleur ami, l'ignoble Severus Snape et ses cheveux gras, ce qui mettait la rage au ventre du benjamin du groupe. Alors, avec Sirius, ils avaient mis en place un horrible plan pour humilier Snape et le ridiculiser devant la née moldue. Une baguette magique, c'est tout ce dont ils avaient besoin pour réaliser cette humiliation. Les deux rebelles s'approchèrent du Serpentard avec un immense sourire malicieux sur les lèvres, et ils avaient leurs baguettes à la main. Lily n'était pas à ses côtés, c'était donc le moment adéquat pour attaquer. James et Sirius levèrent leurs baguettes vers Severus et ils prononcèrent une formule que Remus ne connaissait pas, sûrement un sort que ses deux amis avaient prit un malin plaisir à inventer pour une situation telle que celle-ci. Dès que les mots avaient quitté la bouche des deux rebelles, Snape se souleva du sol et commença à voler au dessus de la neige, puis il se retourna, se retrouvant dorénavant tête en bas, impuissant face aux deux Gryffondors. Les deux lions riaient sans gêne, suivis sans efforts par toutes les personnes présentes dans la cour du château, qui participaient indirectement à l'humiliation de Severus. Le Serpentard avait beau tenté de se débattre, il ne pouvait rien faire, incapable de trouver un contre sort qui le sortirait de cette situation. Remus observait la scène avec tristesse et impuissance. Il ne cotionnait pas les méthodes de ses amis, il ne les approuvait pas du tout, mais il était tellement reconnaissant envers Sirius et James qu'il n'osait pas dire honnêtement ce qu'il pensait, ce qu'il voulait. Il ne trouvait pas le courage de se mettre contre ses meilleurs amis pour protéger Severus. Il ne pouvait pas se mettre face aux personnes qui l'avaient sorti de sa solitude monochrome. Alors il ne disait rien et se contentait de détourner le regard, incapable d'observer le douloureux spectacle, il était incapable de le regarder sans venir en aide au Serpentard, et il ne voulait absolument pas se mettre ses meilleurs amis à dos, car James, Sirius et Peter étaient trois des personnes les plus importantes dans sa vie, pour rien au monde il ne voulait risquer de les perdre. C'était malheureux à dire, mais à cause de l'admiration qu'il portait aux deux rebelles, un garçon qui n'avait rien demandé subissait la haine de l'un des deux, alors qu'il pouvait tout stopper et l'aider. Il en était incapable et il se sentait lâche. Lâche de ne pas défendre les plus faibles, lâche de ne pas être courageux pour tenir tête à ses amis, les seules personnes qui ont accepté le loup tel qu'il était, et surtout lâche de laisser ses sentiments prendre le dessus sur tout le reste. Incapable de regarder plus longtemps, Remus s'en alla, les jambes tremblantes de regrets. Il prit la direction de la clairière, le seul endroit où il serait vraiment seul, et loin de ses envies héroïques qui ne devaient pas aboutir.

《 Je jure solennellement que mes intentions sont pour lui. 》| WOLFSTAROù les histoires vivent. Découvrez maintenant