Le XI

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   Cela fait maintenant plus d'1 mois, 5 semaines que nous nous sommes enfuis à l'écart de tous, plus précisement. Je ne m'inquiète pas énormément pour le lycée alors que c'est l'année du bac, en effet je suis des cours via Internet grâce à l'ordinateur de la maison. Ça me fait garder un niveau respectable et c'est bien suffisant.

Avec Alex, nous passons le plus clair de notre temps ensemble, tantôt dans la maison à se prélasser, tantôt dans la forêt où je peux l'admirer sous sa forme de loup. Nous allons également de temps en temps se balader dans la ville et dans son parc qui se trouvent à une vingtaine de minutes en voiture. Parfois, on s'assois l'un contre l'autre sur l'un de ses bancs entouré de verdures et nous regardons juste les passants marcher et les différentes personnalités nous dépasser. Nous nous autorisons parfois à imaginer la vie de l'un d'eux au hasard et cela nous provoque parfois des éclats de rires, sous les yeux des autres personnes qui se demandent bien se qui nous fait rire.

Alexandre ne peut bien sûr pas rester constamment à mes côtés, il tente de trouver des moyens pour récupérer de l'argent ainsi qu'un logement et je dois moi-même m'occuper de trouver une façon de rejoindre un pays sans se faire remarquer histoire de ne pas se faire retrouver par son frère. Parce qu'on ne va pas jouer les débiles en passant une frontière comme ça, on se fera contrôler et arrêter en un rien de temps.

   Pourtant, malgré tous les bons moments que nous passons ensemble, chaque jour me paraît de plus en plus longs et monotones. Je n'arrive plus à rire autant en m'imaginant la vie d'un passant traversant le parc, je n'arrive plus à sourire en voyant un oiseau se poser prêt d'un enfant en voyant sa joie. J'ai l'impression de ne plus arriver à ressentir quelque chose de beau, et réussir à ne pas broyer du noir n'est pas une mince affaire. En outre, je ne me sens pas aussi bien que je devrais l'être, je souhaiterai plus que tout arriver ne serait-ce qu'à ressentir une chaleur à l'intérieur de moi, être heureuse.

Bien sûr, je n'en parle pas à Alex mais je suis quasi certaine qu'il s'en rend bien compte, bien qu'il soit impuissant. Je pense que je subis une forte dépression, bien que je ne comprenne pas pourquoi je la subis car je devrai être contente, heureuse. Moi qui était d'habitude constamment de bonne humeur, voilà que je suis devenu une vraie Caliméro.

Dès les premiers jours, à notre arrivée dans cette maison, j'ai commencé à faire des cauchemars qui se sont vite transformés en terreurs nocturnes qui, une fois réveillée me font avoir de fortes crises de panique. Pendant mes rêves, je me mettais à hurler et à me débattre dans tous les sens, au grand désespoir d'Alexandre. Mes cauchemars étaient globalement similaires, ils avaient un sens commun.

Je me vois mourir sous les yeux meurtris de mon copain, impuissant et paniqué. Je sens les battements amplifiés de mon cœur qui deviennent petit à petit inexistants. Puis, je sens celui-ci se briser et craqueler, la douleur si présente, si réelle. Je sens chaque craquèlement comme si c'était un éclat de verre qui se brisait. Et j'entends une voix, j'ai l'impression que moi seule l'entend, elle ne prononce qu'une phrase, mais cela suffit à m'achever :

-C'est de ta faute, tu t'es enfui loin de lui, tu en payes les conséquences. Tu lui as brisé le cœur, maintenant c'est le tien qui se brise.

Je ne lui ai jamais raconté la fin de mon cauchemar, peut être parce qu'au fond de moi je ne l'accepte pas, je refuse d'avoir entendu cela. Têtue comme je suis, je crains de ne jamais m'avouer que je suis liée à lui et que cela ne changera jamais.

Aujourd'hui n'est pas un jour à part, j'ai encore rêver de ma mort, sanglante et souffrante. Hier soir, Alex m'a encore réveillé difficilement, il m'a à nouveau serré contre lui et m'a calmé. Il m'a de nouveau caressé le dos et le front gentiment, il a encore dû me murmurer des paroles pour me réconforter.


   Sauf que ce matin, en me réveillant j'étais non seulement épuisée par mes cauchemars, mais j'ai dû également courir hors du lit en direction des toilettes afin d'y rejeter mon repas d'hier. J'avais des crampes d'estomac insupportables, je ne me sentais très clairement pas bien.

-Oh putain..



~~~Heeeeeyaaa !

J'espère que ce chapitre vous a plu, j'avoue je vous met un suspense digne des plus grands auteurs dramaturges !

Si vous souhaitez me parler par message privé, allez-y je mords pas :3

En espérant que vous continuerez à suivre le déroulement de l'histoire, 

Tchuuuus !~~~

La Suprématie de l'AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant