Le XX

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   Je suis rentrée à la maison il y a quelques heures et depuis je reste enfouis sous ma couette qui recouvre la moitié de mon visage. Parfois je ferme les yeux pendant quelques secondes, mais la plupart du temps je les garde ouvert et je fixe le plafond blanc. J'écoute le vent claquer contre la paroi de ma fenêtre, j'entends les feuilles se contrer dans les arbres qui sont pourtant loin de moi. J'ai parfaitement conscience de mon environnement, mes sens sont à l'affût, je ressens ce qui m'entoure.

Je souffle, et je vois l'air s'échapper de ma bouche, je vois son mouvement dans l'espace de la pièce qui s'éparpille et disparaît. Je me retourne et me retrouve à présent sur le ventre, mon oreiller serré contre mon corps. Mon regard se pose naturellement sur la porte de ma chambre, sans grandes raisons.

Puis, j'entends des pas à travers le mur, je sens la résonance à travers le bois du sol et je perçois deux coups frappés à ma porte.

-Entrez !

   Je vois alors Chayma qui transparaît de la porte, elle me sourit timidement et se dirige vers le lit. Elle s'assoit sur celui-ci à côté de moi et regarde par la fenêtre.

-Aaron est revenu, il était parti dans la forêt avec les gars.

-Et ?

-Il veut te voir, je ne pourrai pas lui interdire ça indéfiniment.

   Je soupire.

-Où est-il maintenant ?

-En bas, il est assit sur les escaliers. Il a une petite mine, c'est trop mignon à voir !

-Je vais aller le voir, la description que tu donnes me fait de la peine !

   Nous rions tranquillement et j'enlève la lourde couette, l'écartant de moi. Je secoue ma tête et me lève doucement, aux côtés de Chayma. Une fois la porte franchit, elle se décale et s'en va en direction certainement de sa chambre. Je lui fait un geste de la main et je marche vers l'escalier d'un pas fatigué, rester toute seule dans sa chambre à ne rien faire, décidément ça crève !

Dès la première marche que j'atteins, je vois Aaron se retourner brusquement et sourire. Je le rejoins et me retrouve derrière lui à m'enrouler autour de son cou, j'avais vraiment besoin d'un câlin venant de mon doudou.

-C'était bien ce shopping ? Tu es restée longtemps dans ta chambre, les filles t'ont vraiment fait tant marcher ?, il rit.

-On peut aller s'asseoir à la table ? Il faut que je te parle.

   Aaron prit un air assez inquiet et je n'eu pas la force de le rassurer, nous nous asseyons donc l'un en face de l'autre et je commence à lui raconter que je suis allé chez le médecin ce midi, et surtout pourquoi.

-Il faut surtout que tu comprennes que si je ne te l'ai pas dit plutôt, c'est que je ne savais pas comment tu allais réagir. Je ne sais pas ce que tu penses de l'avortement et je ne voulais pas que tu décides à ma place ou je ne sais quoi !

   Ma voix tremblait quelque peu, c'est en disant ces mots que je me rendais compte que j'aurais dû lui en parler avant. Je me dis qu'Aaron aurait été d'un soutien et je m'en veux de ne pas lui avoir demandé de son aide plus tôt.

-Et là Aaron, là j'ai besoin de ton aide et de ton soutien. J'ai besoin que tu sois en accord avec mon choix.

-Je t'avoue que j'avais pensé également à cette solution qui est l'avortement, mais je n'avais pas osé te la proposer car c'est difficile mentalement à supporter.

-Je ne pense pas que nous aillons un autre choix de toute façon, tu ne peux pas savoir à quel point je me sens sale et ignoble, j'ai été irresponsable et je m'en veux Aaron, si tu savais.

-Je t'interdis de penser de cette façon Arya, il me regarde dans le blanc des yeux. Tu vas subir quelque chose de très difficile psychologiquement, tu n'as pas besoin de te maudire intérieurement en plus ! Malheureusement, ce genre de choses arrive mais il ne faut pas te sentir si mal, tu fais ce que tu peux et tu es déjà très courageuse.

-Je me sens tellement mal de porter son enfant Aaron, et je me sens d'autant moins bien de savoir que ça te blesse toi aussi.

-De quoi tu parles ?

-Arrête, je sais que tu me haïs pour cette raison ! Je porte l'enfant de ton frère, je pense comprendre un minimum la douleur de savoir que son âme-sœur a couché avec quelqu'un. Devoir supporter le fait que je sois enceinte de ce con ne doit pas être une mince affaire.

-Bien sûr que ça me fait mal de savoir que cet abruti a réussi à t'avoir, c'est évident ! Savoir qu'il a réussi à avoir ce que j'ai alors qu'il ne le mérite absolument pas me met dans un état, tu ne peux pas savoir ! Mais je sais que tu as besoin d'aide, que tu requiers du soutien actuellement.

   Des larmes coulaient abondamment depuis quelques minutes déjà, mais j'avais pleinement conscience de la situation et de l'importance de celle-ci, des choses devaient clairement se dire. Ma main droite est collée contre ma bouche pour retenir des sanglots et mon autre main est dans celles de mon âme-sœur qui me regarde toujours intensément.

-Je souhaite plus que tout t'accompagner dans ta démarche, parce que je souhaite ton bonheur et je sais que tu n'es pas pleinement heureuse pour le moment.

-Aaron, je..

   Aucun mot n'arrivait plus à sortir, je n'avais plus de souffle. Nous avons tout deux parlé de ce que nous avions sur le cœur, c'était nécessaire. Je regrette de ne pas avoir dit tout ça avant, de ne pas lui avoir confié ce qui me rongeait intérieurement et suis donc on ne peut plus soulagée de tout lui avouer maintenant. Je suis soulagée, je me suis enfin déliée de ce secret qui me pesait lourd.

-Arya, approche s'il te plaît.

   Je me lève, ma main gauche rompant le contact avec les siennes pour qu'elle rejoigne mon autre main toujours posée sur mes lèvres. De nombreuses larmes continuaient de couler, mais je suis presque sûre que beaucoup sont des larmes de joie, de libération. Je m'approche d'Aaron qui m'ouvre ses bras dans lesquels je me niche, et étrangement je ne ressens plus le besoin de lâcher aucunes autres larmes. Les sanglots qui étaient bloqués dans ma gorge ont disparu sans un mot, ma lèvre inférieure ne tremble plus non plus et je ne ressens qu'un calme apaisant dans mon être.

Je relève ma tête et croise les pupilles de mon âme-sœur qui me toisent d'un air protecteur. Sa tête s'approche de la mienne et nous nous embrassons d'un baiser doux. Pas fougueux, il ne se veut pas embrasé et plein de désir, il rassure et c'est exactement ce dont j'ai besoin actuellement. Je ne veux qu'Aaron.

-Je t'aime Arya.

-Je t'aime aussi.



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AHLALALA !

J'espère que ce n'est pas trop guimauve !

Un chapitre bien attendu car c'est l'annonce d'Arya, bande de petits filous vous vouliez vraiment voir la réaction du ténébreux Aaron


La Suprématie de l'AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant