Le IX

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Il enlève sa main de ma jambe et serre le volant si fort que ses jointures en deviennent blanches. Il est agacé de ne pas savoir, mais je ne dois pas lui dire. Je n'ai aucune idée de pourquoi je ne lui dis pas, j'aimerais mais je n'y arrive pas. C'est troublant.

-Quoi qu'il en soit, tu ne peux revenir chez toi. Il a sûrement déjà mémorisé toutes les informations sur toi dans ton dossier scolaire. Il sait où tu habites, ta situation familiale, financière etc..

-C'est flippant de se savoir épiée.

-Tu m'étonnes.

-Du coup, on va où ?

-Dans ma maison secondaire, à quelques heures d'ici.

-Tu ne penses pas que ton frère pourrait deviner que l'on va là-bas ?

-Tu as raison, il me connait trop. Mais pas toi, alors tu n'aurais pas un endroit où on pourrait aller ?

-.. J'ai des amis à mes parents que je connais depuis que je suis une enfant qui sont partis en vacances pendant 2 mois, ça pourrait aller ?

-Parfait, tu peux taper l'adresse sur le GPS s'il te plaît ?

   Je hoche la tête et m'exécute. Une fois le trajet lancé, je vois que c'est à 2h d'ici, c'est une bonne chose que ce ne soit pas trop près de chez moi. Nous avons donc 1 mois pour réfléchir à ce qu'on va faire pour éviter tout ce merdier.

Cela ne fait qu'une heure que nous roulons mais le trajet semble interminable, je décide alors d'allumer la radio et de régler afin d'arriver sur une chaîne de musique. Je me mets à chantonner puis, au refrain d'une chanson je chante très clairement, ce qui fait bien rire Alex.

-♫♪Ouuuuuuuuh, ENVOLE-MOIIIII, ENVOLE-MOI, ENVOLEEEEUH-MOUAAAAAAAAAA, LOIN DE CETTE FATALITÉ QUI COLLE À MA PEAAAAAAAAU♪♫  

   Puis il se met à chanter avec moi et nous formons le pire duo de chanteur au monde, ce qui nous fait bien rire. Je me mets à mimer dans un sérieux impressionnant une chanteuse quand nous arrivons à une chanson de Christine and the Queens en caricaturant bien évidement et nous rions comme pas possible. Ça fait du bien de lâcher un peu prise et de ne plus penser à son frère Aaron, même si ce n'est que l'espace d'un instant.

Nous arrivons enfin dans une petite allée située dans un village peaumé à l'orée de la forêt dans un coin, bien isolé. Alex se gare et nous descendons, une fois au seuil de la porte je me mets sur la pointe des pieds afin d'attraper la clé qui se trouve sous un pot de fleur sur le muret. Ça fait rire Alex de me voir galérer dû à ma taille mais, grâce à ma volonté je finis quand même par choper cette clé que j'enfonce dans la serrure. Nous entrons dans la demeure et je me dirige à l'étage pour aller aérer la maison qui sent quelque peu le renfermé.

Je dis à Alex de faire de même pour en bas puis je me dirige dans la chambre principal et fais le lit. Je reproduis la même opération pour la chambre d'ami qui se situe à l'autre bout du couloir. Je vais ensuite dans la cave afin d'allumer la chaudière ainsi que l'électricité. Puis, je remonte et me retrouve dos à Alex. Je l'attrape par derrière et lui fais un bisou sur la joue avant de me diriger vers la cuisine parce que bon, il est déjà 19h et j'ai clairement la dalle😂

J'ouvre le frigo mais, bien sûr m'aperçois un peu tard qu'il est vide, en même temps ils l'ont vidé avant de partir, c'est normale. Du coup j'ai actuellement le visage de la tristesse qui a faim. Vu qu'on a pas vraiment le choix et que j'ai la flemme d'aller acheter à manger, je me dirige vers le téléphone fixe afin de commander une pizza.

-Alex, tu veux une pizza à quoi ?

-Savoyarde s'teuplaît.

   Je cherche donc dans les tiroirs un flyer d'une pizzeria que je trouve, puis je téléphone et commande une grande savoyarde et donne l'adresse pour la livrer. Mais alors que je raccroche et repose le téléphone, je sens deux mains se placées sur mes hanches. Je souris et penche ma tête à l'arrière pour voir sa tête malicieuse. Je me retourne, place mes mains autour de son cou et l'embrasse délicatement. Il sourit pendant notre baiser et je me recule quelque peu.

-Qu'est-ce qui te fais sourire ?

-T'es vraiment toute petite, tu m'arrives presque au menton, dit-il dans un rire.

-Tu fais un mètre combien ?

-1m83.

-Putain, c'est vrai que t'es grand !

   Il sourit puis m'embrasse une nouvelle fois avec tendresse. Passé ce petit moment guimauve, je m'affale sur le canapé dans le salon et allume la télé. Au bout de vingt minutes de visionnage, j'entends la sonnerie de la porte retentir. Voyant que Alex qui était allongé à côté de moi ne montrait aucun signe de non-flemmardise, je me dirige vers l'entrée et vais ouvrir.

-Bonjour, c'est bien ici la grande pizza savoyarde ?

-Oui, merci beaucoup ! je la prends doucement afin de ne pas la faire tomber,

-Ça fera 11€50 s'il vous plaît, madame. Ou plutôt, je devrais dire mademoiselle ?

   Il me lance un clin d'œil que je m'efforce de ne pas remarquer puis lui donne en liquide l'argent, mais avant que je n'eu le temps de refermer la porte,

-Excusez-moi, mais est-ce que je pourrai avoir votre numéro ?

-Je n'aimerai pas être votre patron, payer un employer pour qu'il parle avec les clients pendant que d'autres attendent.

   Il balbutia un "au revoir" et partit sur son scooter. Je claque la porte et pose la pizza sur la table de la cuisine. Je sors un couteau et coupe en 6 tranches le repas qui me fait déjà limite saliver. Je sors une assiette et mets 2 parts dans celle-ci. Puis, je me redirige vers le canapé où le loup est toujours allongé.

-Je l'aurais bien frappé le livreur.

-T'as bien fait de ne pas le faire, sinon on aurait pas eu de pizza. Et ça je t'en aurais voulu.

   Il leva le bras pour attraper une des parts dans mon assiette mais je la décala pour qu'il ne l'atteigne pas.

-CES PARTS SONT MIENNES !

   Nous rigolons et la soirée se passa agréablement bien. Une fois la fatigue arrivée, je monte à l'étage dans la grande chambre, enfile un débardeur à bretelles et un short qui étaient dans une des armoires et me laisse emporter dans un long sommeil.

La Suprématie de l'AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant