Le XVIII

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-Arya c'est ça ?

-Oui !

   Je réponds un peu hâtivement, mais je remercie intérieurement beaucoup la personne qui a posé cette question, c'est à dire une dénommée Chayma, en effet elle vient en quelque sorte de briser la glace. Depuis mon entrée foireuse il y a eu un léger blanc de quelques minutes et ce n'était franchement pas très accueillant. Aaron me soutenait du regard mais ça ne m'aidait pas à me sentir moins mal à l'aise vis-à-vis des quelques membres de sa meute.

Les deux filles qui sont présentes à la table sont très aimables, l'une s'appelle donc Chayma et l'autre Héloïse. Je n'ai pas pour but premier d'être ici pour me faire des meilleures amies mais elles m'ont l'air d'êtres d'honnêtes personnes et c'est un point plus qu'important. Elles ainsi que le couple de personnes d'âge mûre -composé de Mathieu et Lucille- me posent quelques questions, laissant paraître une grande part de curiosité qui ne me dérangeait pas tant que ça.

-Tu es quoi comme espèce Arya, c'est perturbant mais je n'arrive pas à te situer ?, me lance Héloïse

-Hmm, c'est un peu compliqué..

-Tu as toujours habité dans cette région ?, me demande Mathieu

-Eh bien.. avant que je m'enfuie pour échapper à.., je m'arrête rapidement voyant que ce n'est pas une bonne idée d'aborder ce sujet-là.

-Comment vous êtes-vous rencontré ?, me questionne Chayma

-C'est également un peu compliqué..

-Que de mystères, jeune fille tu nous caches ! s'exclame Lucille.

   Nous rions gentiment dû à la remarque de celle-ci et je prie du regard Aaron qu'il ne réponde pas à la question de Chayma, j'avoue que comme présentation je n'ai pas la meilleure "J'ai frappé votre Alpha dans ses parties génitales avant de me barrer avec son frère". Le couple que j'avais vu au début de repas qui n'avait toujours pas cessé de se lancer des surnoms cul-cul la praline entre deux roulages de pelle est parti depuis quelques minutes. Soudain, j'entends la porte d'entrée claquer et j'aperçois la chevelure ondulée et brune de Morgane et la vois s'avancer puis prendre place à la table de déjeuner.

-Arya, ça te dirais de venir faire du shopping ?

-Je vous en prie les filles, nous utilisez pas comme portes-sacs cette fois !, rumine le brun n°1 qui se trouve s'appeler Mathias

-Ne vous inquiétez pas les gars, Morgane c'est très gentil de ta part mais je déteste quelque peu le shopping, qui plus est j'ai déjà ce qu'il me faut en terme de vêtements !

-Ah, c'est dommage on aurait pu apprendre à se connaître un peu mieux..

-Je suis sûre qu'on trouvera une autre activité que l'on pourra faire ensemble autre que le shopping, ça te va ?

   Morgane me fait un bref sourire, signe qu'elle comprend parfaitement ma réaction et je vois les deux mecs se marrer et me lancer des compliments ridicules sur le fait que je suis la seule fille au monde à ne pas aimer le shopping.

-Aaron, lâche-la pas celle-ci, c'est la bonne ! rappliqua brun n°2, soit Baptiste

-Je n'en ai aucunement l'intention.

   En disant ça, il me regarde avec intensité et j'avoue que je commence à me sentir un peu rougir ! Je baisse les yeux sur la table et mon assiette vide de petit déjeuner mais je ressens toujours le regard de Aaron pesant et je commence à avoir chaud. Je me lève brusquement, si violemment que je me cogne le genoux contre la poutre de table, m'excuse et m'en vais en direction de la chambre.

J'entends parfaitement les pas d'Aaron derrière moi mais je préfère faire semblant et que je ne ressens pas sa présence. Une fois arrivée dans ma chambre je n'ai pas le temps de la refermer qu'il fonce vers moi et me colle contre le mur. Je ressens son cœur qui bat à une allure plutôt rapide et irrégulière et j'avoue être un peu perdue à ce moment. Il passe sa tête dans mon cou, laissant quelques souffles sur celui-ci, me tirant quelques gémissements.

-Tu ne sais pas contrôler tes sentiments Arya.

-Et alors ?

-Les âmes-sœurs sont liées, quand l'une ressent une forte émotion l'autre la ressent aussi.

   D'un coup je me sens très gêné, mais je ne me laisse pas aller pour autant. Etant donné qu'il ne m'avait que collée contre le mur et non plaquée contre celui-ci, j'arrive sans difficulté à inter-changer les rôles, lui est donc maintenant contre le mur en bois et je suis en face de lui.

-Comment se fait-il que je développe des sentiments pour toi maintenant, alors que lors de notre première rencontre je n'ai rien ressenti ?

-Tu étais aveuglée par un amour faux et n'arrivais pas à concevoir que tu puisses t'être trompée dans tes sentiments amoureux. Tu sais que tu fais un progrès mental monstrueux, tu as avoué éprouver des sentiments à mon égare. 

-Je n'ai peut-être fait qu'une supposition, ne prend pas tout au pied de la lettre.

-Tu insinues donc que tu ne ressens rien pour moi, très bien.

   Aaron échange encore une fois nos places, je suis à nouveau contre le mur et lui me regarde droit dans les yeux, je vois ses pupilles brillées, ses pupilles d'un marron nacré. Ses lèvres se posent sur ma clavicule, me faisant frissonner pour finalement remonter à mes propres lèvres. Sans prendre grande conscience de ce qui est en train de se passer, je l'embrasse et il me rend mon baiser. Nos lèvres mouvent ensemble et il commence à faire très chaud dans la pièce.

Je rompt finalement l'échange et lui adresse un sourire, certainement un mélange de joie extrême et de timidité, il me lance également un sourire qui montre ses fossettes. Je me dirige ensuite vers la bibliothèque et pioche un livre au hasard. Aaron m'annonce qu'il doit aller régler de la paperasse et s'en va de ma chambre, après avoir pris bien soin d'avoir déposé un baiser sur mes lèvres.

La journée passa rapidement, j'enchaîne livres sur livres et promenades sur repas également ! -la bouffe, la vie- Durant l'après-midi j'ai également passé un coup de fil à mon médecin généraliste, pour voir ce qu'il en est de cet enfant qui grandit en moi, quand même ! Je n'ose pas dire à Aaron ce que j'ai choisi de faire avec cet enfant, je pourrai lui dire mais je préfère camoufler et laisser couler.

J'ai donc pris rendez-vous avec mon docteur et je le vois demain midi, maintenant je n'ai plus qu'à trouver un excuse pour pouvoir m'éclipser à cette heure-là..

La Suprématie de l'AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant