Chapitre XXVI

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    "Qu'est ce que je fout là?" Je fis un tour sur moi-même: je me trouvais dans un champ couvert de neige, désert. En me concentrant  j'apercevait une silhouette masculine qui m'était familière. Ses cheveux courts au vents bougeaient lentement, presque au ralentis pendant qu'il s'avençait vers moi. Il y avait une brume épaisse, son visage était donc difficilement perceptible. Quand il n'était plus qu'à quelques mètres de moi je pu voir: c'était Frank, il souriait, il avait l'air plus heureux que jamais. Je voyais ses lèvres bouger mais le vent, trop fort, m'empéchait de l'entendre alors je couru le rejoindre pour le prendre dans mes br..


-Qu'est ce que tu fous là??!  


    J'ouvris les yeux... J'étais toujours dans ma voiture, c'était qu'un foutu rêve. Mikey se trouvait de l'autre côté de la portière à me gueuler dessus; J'aurais préféré rester dans mon rêve.


-Je savais pas où aller...


Il soupira, il me trouvait sûrement pathétique.


-Bon.. rentre, maman n'est pas là, tu te feras pas engueuler.

-T'es sûr? T'es pas obligé..


    Il ouvrit la portière de ma voiture que je ne ferme jamais et me fit un signe de tête pour que je le rejoigne alors je prit mon sac et sortit de ma voiture. 

    Je découvrit en entrant dans la maison que rien n'avait changer depuis presque dix ans; toujours les mêmes photos de famille... sauf que j'avais disparu des murs.. Mikey me regarda et je força un sourir lamentable.


-Soit pas choqué, tu nous a laissé tombés, on a fait de même. Tu veux du café?


    Je hocha la tête, n'osant pas répondre. Je restait planté là sans savoir quoi faire, je jouait avec les clés dans ma poches, celles de chez Frank et moi... Je carressai le porte-clef en forme de F comme si c'était la dernière chose qui me liait à lui. Je me fait tirer de mes pensées par l'odeur de café qui se rapproche de moi et la voix de Mikey.


-Il y avait une autre lettre avec celle de l'enterrement..


    Il me la tendit pour que je la lise. Le papier était déchiré sur les bords mais on y voyait encore quelques ratures d'essais précédents.

"Quand tu liras cette lettre je serais mort depuis presqu'un mois je pense. J'écris ces mots de mon lit d'hôpital duquel tu viens de partir. Tu n'es plus là physiquement mais je sens tout de même ta présence, tu es là dans mes bras, ton esprit y reste toujours; et je suis toujours là avec toi au moment où tu lis ce que je t'ai écrit. Je hante tes journées et tes nuits mais ce n'est pas une mauvaise chose, je le doit pour que tu ne te sentes pas seul et c'est aussi pour cela que je t'ai écrit ces lettres. 

Ajoute à ça que tu n'est pas seul et si des voix quelconques te disent le contraire, fait les taire, pense fort à moi: ne les laisse pas prendre la lumière de tes yeux. Je serai pour toujours avec toi jusqu'à ta mort et quand tu me rejoindras de l'autre côté. 

Je t'amerai toujours. Bien à toi, Frank."

DestroyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant