Chapitre 11

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Je me suis rendormie avec mon ordi sur les genoux, quelle tête en l'air je suis.
Je me lève lentement, Ade doit m'attendre en devant chez moi. À moins qu'elle ne soit pas arrivée ?

ting

"grouille ton q ".

Bien sûr. Fichues pensées.

Je descends 5 minutes plus tard et la trouve devant chez moi en train de discuter de je ne sais quoi avec ma mère.
J'embrasse ma mère, et une fois dehors Ade commence son discours habituel .
Elle a toujours autant de style , elle porte une salopette en jean qui lui va hyper bien .

- Alors , ton excuse ? Me demande t-elle.

- Quelle excuse ?

Elle rit de manière prononcée, puis me lance :

- Ton excuse de ton retard banane ! T'as rêvé de quoi hier soir ?

Oh mon dieu . J'avais presque oublié. Je m'arrête de marcher et lui dit clairement les choses.

- J'ai rêvé qu'un ouragan se déclenchait je sais plus trop où. C'est grave.

Elle se stoppe net elle aussi.
Elle a l'air de prendre du temps avant de réaliser la situation.

- C'est plus que grave Aline ! Comment on va faire, faut chercher une solution !

Elle me crie au bord des larmes.
Je suis dans le même état qu'elle.

Elle m'attrape par le poignet et me tire dans un coin ou personne ne peut nous entendre.
Puis elle me chuchote en se retenant de hurler.

- J'appelle Austin. Toi aussi, enfin non, préviens quelqu'un, cherche sur internet.

Hein, je dois faire quoi ? La pauvre, elle est totalement paniquée.

Je décide de faire semblant de "chercher sur internet" pendant qu'elle apelle Austin.
C'est le seul au courant de ma situation. Logique.
Les battements de mon coeur ne se ralentissent pas, malgré tous mes efforts.

Au bout de 5 minutes, Austin arrive, essouflé. Il a du courir.

- Qu'est ce qu'il se passe ?

Ade lui explique la situation, et il a du mal à réaliser lui aussi.

Mais c'est la réalité, alors autant la regarder en face.

Nous décidons finalement de rentrer chez moi , et ma mère n'est pas encore partie au travail.
En nous voyant rentrer, son regard est rempli d'une incompréhension totale ,mais nous montons tous de suite à l'étage en l'ignorant.
Austin à juste du lui lancer un truc du genre "c'est important".
Ma mère ne le connaît pas alors je n'ose même pas imaginer le regard qu'elle a du lui lancer.

- Ok, premier réflexe : regarder sur internet si ils ont annoncé un ouragan, ou pas.
Dit Ade, déterminée à bloc après s'être remise de ses émotions.

Nous allumons mon ordi et projetons l'image de l'écran au mur.

"Ouragan 2080 "

En tout premier lien.
Le premier du premier.
Vraiment le tout premier.

Un terrible ouragan au sein de New York ... cliquer pour voir plus.

Ma respiration s'arrête.
On est dans une belle merde.

- C'est la cata... Je souffle.

- C'est la grosse cata... Répète Austin.

Ade se tourne vers moi :

- Personne n'est au courant que tu fais des rêves prémonitoires ?

- Non.

- Absolument personne ? A part moi et Austin ?

Je réfléchis, et me rends compte que personne d'autre ne le sait.
Sauf...

- J'ai peut être commenté quelque chose du style "je fais des rêves prémonitoires " dans un site internet, et j'ai dit qu'il y aurait un ouragan aujourd'hui. Mais personne n'y va.

Ade me dévisage les yeux grands ouverts, et Austin tire une tête de trois mètres de long.

Et d'un coup, en voyant leurs têtes d'attardés ne sachant plus quoi faire de moi, j'éclate de rire.
Ce qui les rends encore plus drôles. Je suis complètement tordue de rire maintenant.
Au final , devant le ridicule de la situation nous finissons tous affalés sur mon lit, en train de se tenir le ventre comme des otaries sous nos éclats de rire.

Je reprend mon souffle, je suis allongée sur mon lit, les genoux redressés contre Austin.
Je me redresse d'un coup, mais je crois que j'ai frappé Austin au mauvais endroit sans faire exprès.

- Aïe, connasse !
Il se tord de douleur et nous éclatons de rire de plus belle.

Qu'est ce que ça fait du bien de rire dans les pires moments.

Il est 20h , et autant vous dire que j'ai passé la plus belle journée de ma vie.
Bizarre, hein ?

Mais ma mère a toujours eu le don de faire redescendre les choses, bien sûr.

- Aline, tu descends s'il te plaît, j'ai reçu un appel. Me crie t-elle d'en bas.

Je lance un regard entendu à Ade et Austin, et nous comprenons en nous regardant : c'est le directeur.

- Si c'est le directeur ou le BSE, c'est pas la peine ! Je sais qu'un tableau a été démoli aujourd'hui, pas la peine de nous en informer! Je hurle.

Un silence s'installe, et ma mère reprend d'une voix beaucoup plus douce, mais je sens de la tension dedans:

- C'est loin d'être le BSE. Très loin. Descends.

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