Dreaming

Chapitre 15

Il est enfin 30 , et j'ai du dormir, allez... 5 heures grand max ?

Je vais me prendre une douche brûlante, et même la chaleur apaisante des gouttes ruisselant sur ma peau ne parviennent pas à m'éloigner de mes questionnements.

Donc logiquement , si ma mère accepte, (et je pense que oui , ils vont sûrement lui filer des thunes pour me faire passer à la télé ) dans deux jours même pas je me retrouve devant des millions de téléspectateurs.

Oh mon dieu.

Ade arrive devant chez moi quelques minutes plus tard, puis la routine habituelle : la bise papa maman, quel rêve t'as fait.

- Alors il m'est arrivé un truc de fou.
Dis-je, histoire de garder un peu de suspens.

- Raconte moi tout.

- T'as la société Clear-Channel qui m'a apellé pour passer en direct sur la une, et devine pourquoi ?

Elle me regarde d'un air ébahi sans me répondre, et je reprends :

- Pour partager mon histoire de rêves.

- Sérieux ?

- Ah mais je suis plus que sérieuse.

- Et donc ? Tu le sens comment ?

- J'en sais rien. D'un côté tu vois, les gens pourraient vraiment me comprendre et je pourrais arrêter de me cacher, mais d'un autre la société en elle même ne m'inspire pas confiance. Toute cette histoire de caméras et de médias...bref.

Et je le pense totalement.

Une voix masculine s'ajoute à la conversation, et Ade et moi nous nous retournons en même temps.

- J'avoue, je suis totalement d'accord, c'est clair. Abusé. Dit Austin.

- Arrête de faire le con, toi. Je rétorque dans un rire en lui donnant une tape sur l'épaule.

•

Nous sommes en pause , celle de seize heures, et nous allons nous installer avec Ade et Austin en traînant des pieds au fond de la cour.
Vive le BSE.

Assis sur un banc, nous démarrons tranquillement une discussion sur nos profs, quand une fille s'avance vers nous d'un air déterminé.

Elle est grande, avec de longs cheveux bouclés blonds lui arrivant à la hanche.

Je crois qu'elle sapelle Miranda, d'après mes souvenirs. Elle est dans ma classe, c'est le genre de fille à problème qui peut se taper dix mecs en une soirée.

Au secours, je répète : au.secours.

Elle jette un regard plein de sous entendus à Austin , sans nous calculer, Ade et moi.

- Salut, t'es la demain ? Lance t-elle en destination de mon ami.

Ce dernier reste de marbre lorsqu'il lui répond :

- Non, désolé j'ai un match.

Elle entortille une mèche de ses cheveux autour de ses doigts. Beurk.

- Oh cool, je peux venir ?

- Non plus, j'ai déjà invité quelqu'un.

- Ah bon ? Qui ?

- Je t'avoue que je ne l'ai pas encore invitée.

Il se tourne vers moi. Je ne comprends pas ce qui est en train de se passer.

- Tu es libre ?

Surprise de ce culot qu'il a de me le demander devant elle, je me sens rougir.

- Oui, bien sûr.

- Cool. Il sourit et se retourne vers Miranda.

Je vois qu'elle est énervée, et j'avoue que je n'avais jamais vu ce genre de fille en vrai, seulement dans les films.

Elle s'éloigne et j'ai cru avoir pu lire sur ses lèvres un truc du genre "boufonne".
Inutile de lui répondre.

- Monsieur attire toutes les filles.
Dit  Ade.

Il rit, et nous retournons en cours.

•

Il est 18h, et je vient de rentrer chez moi.
Une journée plutôt banale, rien de passionnant.
Je trouve mon père et ma mère penchés sur le mur de projection, et je m'approche après leur avoir dit bonjour.

C'est exactement le même mail que j'ai reçu ce matin, mais formulé pour eux.

- Bon ? Conclusion ? Je demande en brisant le silence.

Mon père qui a l'air complètement perdu me répond :

- Tu vas y aller, ma puce. Pour nous, on ne va pas te cacher que 3000 euros ça n'est pas rien Aline, c'est une année de sécurité financière...

Je m'en doutais.

- Ok.

Ma mère a le flair pour voir quand je suis vexée. Elle me prend par les épaules.

- Ne nous en veut pas chérie, tu sais que ça peut aussi t'être favorable ?

- Je n'ai pas envie de raconter mon histoires de rêves au monde entier. Je n'arrive pas à y croire moi même, tu penses vraiment que ces gens vont me prendre au sérieux ?

- Moh, ma puce...

Elle me prend dans ses bras, et je me laisse faire sans lui rendre pour autant.

- Je vais chercher Ilia à l'école. Dit mon père en enfilant sa veste.

Je vois bien qu'il ne croit pas un seul mot de toutes mes histoires de rêves, quant à ma mère... disons que j'ai l'impression qu'elle y croit un peu plus.

Une fois mon paternel parti, ma mère me chuchote :

- Écris leur un mail pour leur dire que tu viendras, il faut que cela vienne de toi.

- Ok.

Une fois montée dans ma chambre, je ne perds pas une minute.
Il faut que j'en aie fini avec eux le plus vite possible.

Bonjour,

je serais présente dimanche.

Aline Launay.

Autant faire court.

En réalité, j'appréhende vraiment.

Dans un jour...