Le garçon du métro- Jean&Marco

Chapitre 21: Phoque en boîte

La nouvelle de Bertholdt avait fait l'effet d'une bombe chez l'adolescent. Annie "in love", il ne s'y attendait pas. Mais de cette personne, ça c'était encore plus surprenant.
Au moins il savait comment occuper le reste de l'heure maintenant que Bertholdt s'était de nouveau tourné vers le cours, le laissant seul face à son ennui. Il devait trouver un plan pour rapprocher les deux tourtereaux. Il se creusa un moment les méninges avant que son regard soit attiré par un petit insecte qui venait​ de se poser sur le crâne de Connie sans que celui-ci ne s'en rende compte. La mouche frotta ses pattes les unes contre les autres et s'élança dans le vide lorsque le chauve se gratta la tête, en proie à une-rare-réflexion. Pour en revenir à la bête, elle se baladait maintenant sur la jambe gauche de Thomas qui la chassa en croisant ses jambes. Jean suivit la mouche qui faisait des ronds dans la classe avant de finir par atterrir confortablement sur la tête de Chrysta. Jean s'amusa- autant qu'on le pouvait à observer une mouche- en la voyant se balader dans les mèches blondes. Il espérait au fond de lui que la mouche y laisse quelques surprises, de quoi dégoûter la petite. Immature mais divertissant.
Jean regardait sa copine la mouche, baptisée par ses soins Mushu (Mouche-où. Bref), piétiner avec joie le brushing de sa camarade de classe lorsque la voix de son professeur se fit plus forte, le sortant de sa contemplation.

"Kirschtein, vous avoir dans mon cour m'exaspère alors je vous prierai de ne pas avoir cette tête de débile profond en plus de ça.

Jean fit mine de ne pas paraître trop brusqué alors que déjà des exclamations de surprise résonnait dans la salle. Ce professeur avait la réplique facile. Surtout avec Jean. Il se faisait un malin plaisir à l'embêter sachant pertinemment que son élève le moins assidu répliquerait à son tour.

-C'est pour pas voir la vôtre m'sieur. Répondit Jean calmement en faisant allusion à la "tête d'imbécile" qu'il faisait. Avait-il vraiment cette tête lorsqu'il était dans ses pensées ?

-Et à quoi réfléchissez-vous crétin, parce que jusqu'au dernière nouvelle c'était un fait totalement rare.

-À votre capacité à camoufler votre calvitie. Un silence suivit sa réplique tandis qu'un léger sourire s'affichait sur le visage de son professeur. Jean savait parfaitement ce qu'il signifiait.

-Votre carnet sur mon bureau Kirschtein. Jean qui l'avait déjà sortit de son sac le fit passer par ses camarades jusqu'au bureau. Il leva un regard vers l'horloge murale et s'avachi sur sa table, il restait encore vingt bonnes minutes. À côté de lui Bertholdt le regardait, il voulait engager le dialogue.

"Qu'est-ce qu'il y a ? Chuchota à voix basse Jean, histoire que son ami ne se fasse pas punir par sa faute.

-Je comprends pas ton attitude. T'es loin d'être.. con. Mais tu ne travaille pas, n'écoute pas les cours et répond aux professeurs.

-C'est faux, répondit Jean mal à l'aise, je travaille chez moi. Mais je n'aime pas la pédagogie scolaire, elle est trop différente de l'éducation que j'ai reçu.

-Comment ça ? Jean avait piqué la curiosité du grand brun.

-Disons que ma mère est assez excentrique. Donc forcément, sa façon de m'éduquer aussi.

-C'est vrai que ta mère est monoparentale, c'est elle qui avait ton éducation à sa charge. Elle peut être fière d'elle, c'est pas un mince boulot de devoir te supporter. Se moqua Bertholdt en tirant légèrement la langue.

-Tu parles, parfois je me demande si c'est pas moi le plus adulte de nous deux.

-Ah oui ? "S'étonna son voisin alors que Jean énumérait déjà un top 10 de ses conneries.

" Et en cinquième position, elle a récemment fait une expérience sociale contre mon grès en supprimant deux bon tiers de mes fringues.

-Ah, ça explique ton nouveau style.