Vingt et Un

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Vendredi.

Il ne nous restait que deux jours seulement avant notre vie de lycéens. Cela ne m'inquiétait pas le moins du monde parce que je m'en fichais pas mal.

Ma mère m'avait dit que tant que j'écoutais en cours, que je bossais comme il fallait à la maison et que j'étais cool avec les autres, tout allait rouler.

Au contraire de Chanyeol, je n'avais pas de grande soeur pour me dire à quel point elle avait ramé au lycée, à quel point la claque qu'elle s'était prise par rapport à la quantité de travail était grosse. Et je n'avais pas de mère qui me menaçait constamment ni me faisait du chantage par rapport à des notes que je n'avais pas encore. Ma mère ne me parlait pas en n'utilisant que des "tu as intérêt à....sinon.... ".

Ce qui faisait que Chanyeol, lui, était terrifié. Même malgré le fait que je lui dise de ne pas écouter sa mère voulant le serrer avant même qu'il n'ait commencé. Il stressait toujours lors des contrôles en pensant à sa mère qui l'avait intimidé le matin même en lui exigeant de ne pas lui ramener de note en dessous de tel ou tel palier. Cela ne fonctionnait pas tant que ça...
Devant sa copie, il avait si peur de rater, de la décevoir encore, de la voir le regarder avec ce mépris qu'elle ne contrôlait pas et qu'elle niait par conséquent.

Il perdait totalement ses moyens.

Jusqu'à milieu troisième, il arrivait encore à bien se débrouiller même avec ça. Les maths, par exemple, étaient encore assez logiques pour qu'il y parvienne encore même avec cette pression paralysante.
Après, il se laissait totalement démonter, il y arrivait de moins en moins, ses résultats baissaient avec l'augmentation de la difficulté.

Mais aujourd'hui, l'esprit n'était pas malheureux puisque nous allions enfin rencontrer ce cher Kyungsoo, l'amoureux du grand Jongin. Ils nous rejoindraient à quinze heures au bord de l'étang près de chez nous.

Après avoir enfilé mes baskets à l'arrache, je fonçai en direction de chez Chanyeol avant d'être interrompu par ma mère.

-Tu vas où? me demanda-t-elle, pliant le linge.

-Chez Chan! lui répondis-je, m'arrêtant net.

Elle sourit, stoppa sa tâche.

-Enfin! Vous vous êtes réconciliés! Ça a dû bien se passer hier soir, vous n'arrêtiez plus de rire. Ça me fait plaisir.

-Merci maman. L'interrompis-je avant qu'elle n'aie le temps d'en rajouter.

Elle soupira, mais continuait de sourire. Il fallait avouer que ma mère était bizarre parfois, mais pour rien au monde je ne voudrais la perdre. C'était ma petite maman, et personne n'avait le droit d'y toucher.

J'étais peut-être grand, elle m'arrivait peut-être à la poitrine, je pouvais peut-être la porter d'un bras, mais je savais qu'elle me considérait toujours comme son petit garçon. Elle voyait encore en moi son bébé qu'elle a allaité, à qui elle a appris à parler, à marcher, à écrire, à s'habiller, à se laver, à se coiffer, à ranger sa chambre, à travailler, à être sage et respectueux.
Puis elle me voyait aujourd'hui, elle voyait en mon caractère et mon comportement l'éducation qu'elle m'a donné.

Je marchai en sa direction et embrassai sa joue.

-C'est la première fois que tu me fais un bisou sans que je le réclame depuis tes onze ans. dit-elle, surprise.

-C'est parce que j'aime ma maman. ais-je souri.

Elle s'accrocha à mon cou.

-Bon il va être quinze heures je vais être en retard.

No One Will Know || chanhunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant