Hiro s'était déjà levé pour s'enfermer dans la salle d'eau tandis qu'Eren paressait entre ses draps encore humides de sueur et... d'autres fluides. Soudain, quelques coups secs à l'huis de sa chambrée le firent sursauter. Le moment était mal choisi pour avoir de la visite. Pestant intérieurement contre l'importun, il ramassa son pantalon de la veille et le passa pour cacher sommairement sa nudité. Avec un peu de chance, l'intrus prendrait en pitié son accoutrement léger face au froid et ne le dérangerait pas longtemps. Il déverrouilla la serrure et entrouvrit la porte. Une bouffée d'angoisse inexpliquée serra son larynx en découvrant, de l'autre côté, le regard maussade et impassible de Levi.
« A-adjudant-chef ? » bégaya-t-il.
L'intéressé avisa brièvement son torse nu et son débraillement.
« Hiro Fritz n'est pas rentré à Iron Bay, cette nuit, et sa nounou le cherche partout, débita-t-il avec flegme. Je suis venu voir si tu avais une idée d'où pourrait bien être passé cet abruti. »
Eren sentit ses genoux trembler imperceptiblement et demeura un instant hébété. Un instant de trop, car le nez de Levi se plissa subitement :
« C'est toi qui sens le fauve comme ça ? »
Eren blêmit et tenta de bafouiller quelque chose pour se défendre mais, déjà, l'adjudant le bousculait pour pénétrer dans ses quartiers d'un pas furieux.
« Bordel ! gronda-t-il en s'avançant dans l'antre de son subordonné. J'en étais sûr ! Dire que je m'esquinte, depuis des années, à vous apprendre les bases de la propreté... Il suffit que vous montiez en grade et disposiez de piaules privées pour redevenir des porcs ! Ça pue le cul, là-dedans ! Aère quand tu te branles ! Et tu vas me ramasser tout ce foutoir par terre, on dirait qu'il y a eu un cambriolage ! »
Eren dévisageait l'homme campé au milieu de la pièce, incapable d'articuler quoi que ce soit.
« Respecte-toi un peu, merde ! » paracheva celui-ci en donnant un coup de pied rageur dans une botte traînant au sol. Le croquenot alla s'écraser contre la table de chevet.
Une buckle-boot d'armée ; celle d'Hiro.
Levi, soudain livide, fixa longuement l'objet. Puis, son regard fit à nouveau le tour de la chambre avec lenteur et analyse, s'arrêtant sur chaque nippe jonchant le sol pour finir sa course sur le manteau de cuir fauve accroché à la patère, près de la lucarne. Ce long trench-coat était unique et, malheureusement, si emblématique de son propriétaire.
Les yeux de l'adjudant se troublèrent une brève seconde, avant qu'une tempête sans précédent ne s'y forme. D'une voix sourde et venimeuse, il questionna Eren, en évitant soigneusement de croiser son regard :
« Vous avez... Il a dormi ici ? Il... il a osé réutiliser sa saloperie de pouvoir sur toi ? »
Non, pas cette question. Eren baissa la tête, au comble de la honte et de la désolation.
« Réponds ! » siffla son supérieur entre ses dents.
Alors, le cadet déglutit avec difficulté avant d'avouer, en relevant ses yeux suppliants vers lui :
« Il n'a pas utilisé son pouvoir, on a juste... »
Tandis qu'il cherchait ses mots, le bruit de fond que faisait l'écoulement de l'eau tirée depuis la pompe s'arrêta et, si Levi n'avait pas encore noté la présence de ce son, il en prit pleinement conscience lorsqu'il cessa. Ses yeux désemparés glissèrent vers la porte de la salle d'eau, écarquillés.
Ce fut alors que la voix d'Hiro s'éleva depuis la pièce de toilette, avec une certaine vigueur dans le but d'en traverser la cloison :
« Eren ! Tout compte fait, tu veux retenter une percée dans mes lignes arrière avec ta grosse cavalerie ?! Je suis sûr qu'il est encore tôt ! »
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Dernière Guerre Pour le Paradis.
Fanfiction[Fanfiction, L'Attaque Des Titans / Shingenki No Kyojin. Fin alternative, post-ellipse du Chapitre 90. ErenxLevi.] An 854 : Eren a enfin percé le mystère que renfermait la cave de son père. En quatre ans, il est devenu un homme accompli, mais, désor...