Chapitre 10

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« On n'emporte en mourant, que ce qu'on a donné.» Emile Deschanel

Amina fut réveiller en pleine nuit par des sanglots. Elle reconnut la voix de Yaye Mariem et prit peur. Elle rejeta sa couverture et sortit de sa chambre pour voir ce qui ce passé.

-Yaye, qu'est ce qui ne va pas ?

Celle-ci était à genoux les larmes aux yeux, son téléphone par terre.

Elle regarda sa petite fille mais ne put prononcer aucun mot.

- Inna Lillahi wa Inna Ilayhi Raji'un (Nous appartenons à Dieu et vers Dieu nous retournerons).

-Yaye ! Qu'est ce qui ce passe ? répéta Amina d'une voix paniquée.

-Baba vient de décéder.

Elle aussi s'agenouilla.

Elle se remémora le visage souriant de Baba et ne put rien ajouter d'autre. Elle serra sa grand-mère dans ses bras.

Yaye Mariem fut reprise de sanglots.

-Vraiment désolé d'apprendre cette triste nouvelle.

-Amina fait moi sortir un sac, je vais de ce pas à Dakar.

-A cette heure-ci ?

-Oui, réveille Amadou qu'il vienne me déposer à la gare.

-Dans ce cas, je viens avec toi.

-Non, j'irais avec Penda. Madina a besoin de toi ici. Il ne faut rien lui annoncer ok, dans son état, ce ne serait pas sage.

-Oui, J'ai compris. Tu peux compter sur moi. Mais dans ce cas, il ne faut pas qu'elle te voit dans cet état, elle comprendra que quelque chose de grave est arrivée.

-Oui, je vais me préparer alors.

-D'accord , dans ce cas je vais allé réveiller Amadou et Penda.

Elle sortit et laissa sa grand-mère perdue dans ses pensées.

Elle alla réveiller Penda que les cris de Yaye n'avaient pas dérangé.

-Réveille toi Penda , tu dois  accompagner Yaye à Dakar.

-Dakar ? Penda encore endormie ne compris rien.

Amina la secoua une fois de plus.

-Lève-toi Penda. Il faut te préparer.

Penda se leva à contre cœur. D'une voix ensommeillée, elle demanda.

-Préparer pour aller où ?

-Prépare-toi, Yaye t'attend. Tu dois l'accompagner à Dakar. Elle t'expliquera.

Penda se leva du lit à contre coeur.
Elle se dirigea vers son armoire, prit sa serviette de bain et s'assit sur le lit attendant un peu plus d'explications.

Amina prit son téléphone et appela Amadou.

Elle était étonnée que le bruit de Yaye Mariem ne l'ai pas réveillé.

Amadou qui après de longue heures de travail rentrait souvent fatiguer était sûrement profondément endormi.

Elle ne voulait pas risquer de frapper à la porte de sa chambre au mépris de réveiller Madina.

D'une voix endormie, Amadou décrocha.

-Allo, lou khew ? (Qu'est ce qui ce passe ?)

-Yaye a besoin de toi.

Sachant que cela devait être important, il n'insista pas.

-Ok. J'arrive.

Penda attendit qu'elle raccroche pour demander.

-Amina, qu'est ce qui ce passe ?

-Baba est décédé.

Penda baissa les yeux.

-Ey Yow Massa ! ( Ça ira). Quelle triste nouvelle. Que le bon Dieu l'accueille dans son paradis.

-Amine, répondit Amina. Maintenant, va te preparer.

- Oui, je ne serais pas longue.

Penda sortit accompagné d'Amina qui alla retrouver sa grand-mère dans sa chambre.

Yaye était déjà prête.
Amina fit descendre un sac de l'armoire qui n'était pas très grand mais qui suffisait pour quelques jours de voyages.

Yaye le remplissa de quelques vêtements.

Des larmes silencieuses coulaient encore sur ses joues.

Apres avoir aidé Yaye Mariem, Amina lui dit.

-Je vais aller vous faire à manger pour la route.

Yaye Mariem l'arrêta,

-Non, ce n'est pas nécessaire.Je n'ai pas faim.

-Il faut manger, la route est longue. Ne te rend pas malade. Yaye, il faudra passer nos condoléances à Yaye Racky et toute sa famille. J'aurais aimé mieux connaitre Baba,c'était un homme bon.

Elle serra la main de Yaye.

-Oh ! Amina. Tu ne peux pas savoir comme ce que tu dis est vrai. Baba était un homme comme il n'en existe plus beaucoup de nos jours. Tu aurais du le voir avec ton grand père, ils  étaient inséparables. Apres son décès , il est resté l'un de ses rares amis a toujours être fidèle et s'est toujours assuré que je ne manquais de rien.

Yaye Mariem secoua la tête.

-J'aurais aimé avoir eu la chance de lui rendre sa bonté en retour. Maintenant c'est trop tard. Il ne saura jamais à quel point je l'estimais.

Amina se sentit subitement triste.

-Yaye, je suis sûre qu'il savait lire dans ton cœur. Et l'amitié que vous aviez l'un pour l'autre et surtout celle qu'il avait pour grand père est une preuve immense de ses sentiments envers toi.

-Oui, Mina tu as sans doute raison. Tout ce que je peux désormais faire pour lui, s'est de prier pour son âme. Qu'il repose en paix!

-Amine.

Au même instant, Amadou frappa à la porte.

-Yaye tu as besoin de moi ?

-Oui, mon fils vient nous déposer à la gare. Baba est décédé aujourd'hui. Je viens de recevoir un appel de Dakar.

Amadou à son tour parut abattu.

-Vraiment désolé d'entendre cette nouvelle. Que le bon Dieu l'accueille dans son paradis.

-Amine, répondirent en chœurs Yaye et Amina.

-Dans ce cas, je serais dehors. Dès que vous êtes prêtes faites-moi signe.

Amina se leva à son tour.

-Yaye, je te laisse finir. Je vais dans la cuisine.

Elle suivit Amadou dehors.

-Je serais bien partit dit-il mais je ne peux pas laisser Madina dans cet état.

-Oui, bien sûr. Ndeyssane.Comme tu es aussi réveillé, je vais en profiter pour te faire le petit déjeuner. Yaye ne veut rien amener à manger mais je vais quand même faire des sandwichs. La route est longue d'ici Dakar.

-Oui, tu as raison.

Au bout d'une heure. Yaye et Penda étaient prêtes. Il était presque 4 heures du matin.

Amina les accompagna jusqu'à la porte.

-Soyez prudentes.

-Inchallah.

Elles s'engouffrèrent alors dans la voiture. Penda lui fit un au revoir de la main.

Amina suivit la voiture du regard.

C'est à ce moment qu'elle sentit quelques larmes lui couler sur les joues. 

Ses larmes étaient dues au fait de voir sa grand-mère dans cet état et de savoir qu'un grand homme était parti.

L'héritierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant