Cela faisait bien dix minutes que j'étais devant lui, poings sur les hanches. Dix minutes à me demander si je ne devais pas lui donner un coup de pied aux fesses ou juste...Ignorer ce que j'avais présentement devant moi : Un cadavre.
« - Merlin, qu'est-ce que c'est que ça ? Hein ? C'est quoi ça ? »
Visiblement, un cadavre de pigeon. Génial. Il ne manquait que ça. Un cadavre au beau milieu de mon salon déjà couvert de plumes.
« Tu verras Astrid, les chats sont trop mignons »
« Apparemment le ronron d'un chat, ça a des effets thérapeutiques »
« Tout le monde adore les chats. »
J'aime beaucoup le mien, certes, mais je suis moins fan du pigeon ensanglanté au milieu de mon salon.
« N'oublie pas Astrid, c'est un cadeau. Ne le dispute pas »
Qui offre un pigeon mort sérieusement ?
Et puis comment il a fait pour l'attraper d'abord ?
« - C'est immonde. »
J'essaye tant bien que mal d'attraper la carcasse du bout des doigts, le sac poubelle prêt à servir de cercueil pour la pauvre bête à la tête pendante. Mon dieu. Merlin s'est réellement fait plaisir cette fois.
Non pas que je sois une très grande protectrice des animaux, mais un pigeon mort...C'est écœurant.
« - Je vais vomir. Aller Astrid nettoie tout ça. »
Nettoie tout, nettoie-toi et file au boulot avant d'être en retard.
Quoi que...vu les aiguilles de la pendule...Retard est un euphémisme à ce niveau-là. Même en étant Flash, j'arriverais forcément avec vingt minutes de retard.
Merci Merlin.
Je me vois déjà expliquer à tout le monde qu'un cadavre de pigeon est la cause de mon retard, mais je ne sais pas si cela peut manifestement passer comme une excuse valable.
Je tenterais le coup. Sait-on jamais.
« - Tu es en retard. »
Merci Barth', je l'avais remarqué. Quelle grande clairvoyance.
« - Et toi tu es pénible.
- Merci, ça me touche. »
Le problème avec Barth, c'est qu'il ne comprend jamais véritablement quand les gens sont sérieux ou pas, du coup, il prend tout au second degré.
« - Mais ne t'en fais pas, j'ai pris ta part du travail.
- Et tu ne veux pas mon salaire aussi tant qu'on y est ?
- Le beurre, l'argent du beurre et la crémière ? Intéressant.
- Rends à César, ce qui appartient à César, veux-tu ?
- Ah non ! C'est trop facile. Tu débarques à la bourre, je fais ton boulot et je suis censé te donner le reste alors que j'ai pratiquement tout fait ? Non, non. »
Pourquoi suis-je venue alors si c'est pour me tourner les pouces ?
« - En plus, tu ne m'as même pas remercié.
- Pourquoi le ferais-je ?
- Je t'ai aidé là.
- Mais je ne t'ai rien demandé.
- Pas faux...Aller soit gentil et mignon et retourne à ton bureau maintenant.
- Gentil et mignon ? Est-ce un compliment venant de la charmante Astrid la glaciale ?
- Ce qui va être froid c'est ma main sur ta tête si tu continues.
- Violente ! J'aime ça ! Grrr !! »
Je ne pus m'empêcher de frissonner en le voyant faire le tigre devant moi. Presque aussi écœurant que le pigeon mort de mon salon.
« - Barth ?
- Oui Astrid ?
- Tu veux jouer à un jeu avec moi ?
- Lequel ? »
J'attrape son téléphone posé là sur le bureau et le jette en direction de la corbeille de papier.
« - Va chercher. »
Théoriquement, il y a assez de boules de papier pour amortir la chute alors il ne risque trop rien, mais le quart de seconde dans lequel le visage de Barth' s'est décomposé en voyant son téléphone voler fut jouissif.
« - Astrid ! »
J'aurai dû être basketteuse dans une autre vie.
« - Ça m'a glissé des mains. Oups ! »
Je le vois caresser son téléphone, l'essuyant précieusement avec la manche de son pull, le rangeant loin de moi.
« - Heureusement que tu n'as rien mon bébé. »
Ah...Les hommes et leurs jouets alors !
« - Tu sais quoi Astrid ? Pour la peine, je te rends ton courrier.
- Monsieur est bien bon ! »
Astrid 1-0 Bartholomé
C'est trop facile avec lui.
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Et l'amour ça se mange ?
RomanceAstrid est un ovni. Un petit extraterrestre. Tandis que les jeunes filles de son âge sortent toutes avec un garçon, ont au moins connu l'amour dix fois pour être tombées amoureuses seulement trois, Astrid, elle, est à part. Elle ne sait pas ce que c...