Chapitre 15 ~ A la guerre comme à la guerre

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Le lendemain matin, à la surprise générale, sauf la mienne, Bartholomé fut compté dans les abonnés absents de la journée.

« - Astrid, tu sais si Barth est malade ?

- Aucune idée. Comment le saurais-je et surtout pourquoi ?

- Vous êtes proches tous les deux, non ? »

Lui et moi ? Proches ? Et les poules ont des dents aussi. C'est ça.

Plutôt mourir de la malaria plutôt que d'être proche de ce type.

« - C'est bizarre tout de même.

- Bah écoute, il a une vie aussi. T'as essayé de l'appeler ?

- Ouais, mais ça ne réponds pas.

- Bon. Il doit être mort dans un caniveau alors. »

J'ai dit ça en rigolant à la légère et avant que je n'eus le temps de terminer mon rire, Madeleine me frappa avec un exemplaire du journal d'il y a deux semaines.

« - Aïe !

- On ne rigole pas avec ces choses-là Astrid !

- Oh ça va...On parle de Barth, là. Il a soit oublié son réveil, soit il est malade. »

Personnellement, je pencherais pour la seconde option, mais mon seul étonnement réside dans le fait qu'il ne se donne même pas la peine de répondre au téléphone pour prévenir nos grands patrons. Pauvre type.

« - Bon, je réessayerais plus tard. J'espère que ce n'est rien de grave.

- Oh tu le connais ! Sûrement un petit rhume de rien du tout. C'est un fragile ce gars.

- Si je ne réussis pas à le joindre, tu pourras passer chez lui pour vérifier que tout va bien ?

- Pourquoi moi ?

- Parce que tu sais où il habite et pas nous ?

- Bah si ce n'est que ça, je peux vous donner l'adresse. Tout le monde sait se servir d'un GPS, non ?

- Astrid...

- Quoi ?

- Ne joue pas ta mauvaise foi. Je sais que tu ne portes pas Barth dans ton cœur, mais il reste un collègue de travail précieux. En plus, il fait du bon boulot et malgré tout, il t'apprécie aussi. T'imagines s'il t'entendait dire ça ô combien il serait blessé ?

- Et tant mieux ! Ça lui permettra de jeter son dévolu sur quelqu'un d'autre.

- T'es vraiment une sale peste quand tu t'y mets. C'est incroyable.

- Est-ce ma patronne qui me dit ça, ou mon amie ?

- Pourquoi ?

- Parce qu'en fonction de ta position, je te répondrais certainement.

- Alors, disons que c'est ta patronne qui le dit. Tu veux toujours me répondre ?

- Non. J'ai du travail à faire au lieu de m'inquiéter pour un abruti pareil.

- Astrid ! »

Je sais. Je suis difficile. Je suis sévère. Je suis méchante, mais l'on ne pourra pas me reprocher d'être hypocrite et de mentir. Barth n'était pas mon pire ennemi, mais ce n'était un secret pour personne que nous n'étions pas non plus, les meilleurs amis du monde. Certes, ces derniers jours, un climat de paix et d'harmonie s'est dessiné à l'horizon, mais cela a été de courte durée.

Et l'amour ça se mange ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant