Et l'amour ça se mange ?

Chapitre 18 ~ Défi sur l'avenir

La vérité est que je ne sais pas. Je ne sais pas quoi faire dans ce genre de situation. M'enfuir en courant ? Rester et tenter de lui faire face ? Dire quelque chose ? Mais quoi ? Que suis-je supposée faire maintenant ?

J'ai l'impression d'être dans une impasse. Dans ce genre de petit recoin qui vous bloque totalement ne vous laissant aucune échappatoire.

Je ne sais pas comment le regarder. Ne serait-ce que ça ! Je ne peux plus le regarder. J'ai peur de voir dans ses yeux, ne serait-ce qu'une lueur d'espoir.

Pourquoi moi ? Dis-moi Barth ? Pourquoi est-ce qu'il a fallu que ça me tombe dessus ? Tu aurais pu choisir et avoir n'importe qui d'autre, mais tu t'es arrêté sur moi ? Pourquoi ? Je n'ai jamais été sympathique avec toi. Pas un brin de gentillesse. Je n'ai eu de cesse que de t'envoyer sur les roses.

Te repousser.

Parce que tu sais, c'était facile pour moi. Avoir un tel comportement de rejet, c'était facile et je n'ai pas honte de dire que oui, j'ai préféré la facilité m'offrant toujours une porte de sortie plutôt que d'affronter la réalité.

Elle me faisait si peur. Tu n'imagines même pas ô combien je la fuyais.

Je n'ai eu de cesse de courir. M'enfuir. Loin, plus loin. Très loin.

Loin de ce que l'on appelait communément « amour ».

Pourquoi ?

Parce que je ne sais pas.

Je ne sais pas comment on est supposé faire ou réagir quand on « aime » quelqu'un. Comment sait-on que l'on aime ? A-t-on des symptômes comme lorsque l'on est malade ? Y'a-t-il un signal qui s'allume et qui clignote quelque part dans un coin de notre tête ?

Un coin de notre cœur ?

Il est là le problème. Je ne sais rien. Je suis une novice. Même pire.

« - Alors ? Tu en dis quoi ? »

Laisse-moi réfléchir. J'ai l'impression de me noyer sous mon propre flot de pensées. C'est horrible.

« - Je te trouve...

-         Incroyablement sexy ?

-         Vachement prétentieux de croire que tu pourrais être cet homme. Qu'est-ce qui te fait croire que c'est le cas ? As-tu la moindre qualification ? »

Sors-moi ton CV amoureux pour voir. J'ai quelques petites choses à vérifier dans tes aptitudes.

« - Je te l'ai dit, je ne suis pas parfait...Mais j'ai la qualité suprême ! Personne d'autre que moi ne l'a !

-         La modestie ? Alors non, clairement, tu ne l'as pas.

-         Non Astrid : Je te connais par cœur. »

Baliverne ! Mensonge ! Calomnie.

Personne ne me connait aussi bien que moi-même.

« - Mais bien sûr. Ça te plairait de le croire ça.

-         Non c'est vrai.

-         Je veux une preuve.

-         Ok. Dans cinq secondes, tu vas te fâcher.

-         C'est ça... »

Il se penche et m'embrasse une nouvelle fois. Un bisou de petit garçon. Rapide. Furtif.

Mais il m'embrasse quand même.

« - Barth !

-         Tu vois ? J'avais raison.

-         C'est de la triche. Tu anticipes seulement mes réactions.

-         Tu sais, tu pourras te cacher et prétendre tout ce que tu veux, on sait tous les deux que c'est juste de la mauvaise foi et rien que ça. Mais tu sais, à ce rythme-là, il n'y a qu'à toi-même que tu réussiras à mentir.

-         J'attends mon prince charmant ! Ne m'approche pas.

-         Tu l'as en face de toi. »

Et sinon, les chevilles, ça va ?

« - Je veux dire, il ne faut pas être idiote au point de croire que ça existe. Le prince, le cheval blanc, etc...Même dans les vrais contes ils ne sont pas si charmants que ça...Mais laisse-moi au moins une toute petite chance.

-         Une petite ?

-         Toute petite ?

-         Rikiki ?

-         Ça me va.  Faisons un marché toi et moi. Si jamais je te déçois, tu as le droit de me jeter comme une vieille chaussette.

-         Oh trop gentil de ta part.

-         Ouais je sais, je suis plutôt prévenant. »

Non, mais j'y crois pas. Il s'entend parler ou pas ?

« - Prétentieux.

-         Légèrement. Bon, tu ne m'as toujours pas donné de réponse. »

Et là, je vais utiliser la méthode que toutes mes copines avaient au collège ou au lycée.

« - Tu me donnes la nuit pour réfléchir ? »

Comme si en une nuit, j'allais trouver l'inspiration soudaine.

Mon cul.

« - Si tu veux... »

Il paraît un peu déçu et honnêtement, je préfère qu'il garde les pieds sur terre plutôt qu'il pense qu'entre nous, ça peut être possible.

Je veux dire...Barth et moi, ensemble ?

La bonne blague !