Lettre

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Par où commencer ? Je l'ignore... Dois-je te dire bonjour ? Salut ? Ou un coucou ? T'appeler par ton nom de famille ou ton prénom ? Comment font ceux qui ne te connaissent pas, mais qui veulent te parler ? De quelle manière t'abordent-ils ? Je ne suis pas du genre à aller vers l'inconnu, à discuter avec des personnes que je ne connais pas ou qui ne m'ont même jamais adressé la parole. Je suis timide et effacée.

Tu dois te demander sûrement qui suis-je ou me traiter de folle. Je le suis certainement pour écrire sur ce papier à ton intention. Quels lycéens feraient une telle approche ? C'est si démodé... Seulement, c'est tout ce que j'ai trouvé, c'est puéril, c'est certain, voir complètement dingue. Il est même fort possible que tu ne lises jamais cette lettre.

Toutefois, si tu le fais, sache que je suis une fille, j'ai dix-sept ans et tu n'as même jamais posé ne fut-ce qu'un regard sur moi. Par contre, moi, je t'observe constamment, je viens souvent t'observer des bancs pendant que tu joues au basket. Tu dois sûrement te dire que toutes les filles le font et c'est vrai. Je pourrais te saluer, te dire bonjour, mais chaque fois que tu passes devant moi, je baisse la tête et je rougis comme une collégienne. Je n'arrive pas à m'approcher de toi, à te sourire.

Tu dois te demander pourquoi cette lettre, dans ce cas ? Je voulais que tu saches que j'aime te regarder jouer, la façon dont tu bouges, que tu mets des paniers ou tout simplement, écouter ton rire. Il est si franc, tellement joyeux qu'on ne peut que sourire quand on t'entend. C'est comme si ta joie de vivre était communicative.

Tu es mon opposé. Tu souris constamment, moi, je suis de celles qui sont enfermées dans une bulle où rire et joie n'existent pas. Ton regard si bleu, tel l'océan, est constamment rieur, franc et jovial. Le mien est terne où souffrance et tristesse s'y mêlent. Tu es sociable et entouré de nombreuses personnes, moi je suis comme une recluse et mes amis, je peux les compter sur les doigts d'une main.

Je suis quelqu'un de studieuse. Je ne suis pas sportive, mon cœur ne me le permet pas. J'ai souvent le nez dans les bouquins, même mon frère me dit de m'aérer un peu, que rencontrer des gens me ferait certainement du bien. Je lis beaucoup, surtout quand je suis dans ma chambre à mes heures perdues. Je ne fais quasiment que ça, c'est la seule chose que j'ai trouvé pour m'enfermer dans un monde qui est le mien ; celui de l'imaginaire. Mais je dois t'ennuyer avec tout ça, je ne sais même pas pourquoi je t'en parle alors que tu as sûrement d'autre chose à penser.

Je voulais juste que tu saches, même si tu dois certainement n'en avoir rien à faire, mais je crois être amoureuse de toi. Pourquoi te le dire alors qu'il n'y aura aucune suite ? Je ne sais pas, mais Quentin, pour m'enlever ce poids de mes épaules, je voulais que tu le saches.

Je sais que tu as une copine, que ça fait au moins deux ans que vous êtes ensemble. Elle est très belle et une douceur se dégage d'elle que je n'ai encore jamais vue chez quelqu'un d'autre jusqu'à maintenant. C'est une fille à qui je n'ai jamais adressé la parole non plus, comme je te l'ai dit, je suis très timide, mais surtout, très solitaire.

Fais ce que tu veux de cette lettre, elle n'est pas importante, elle est même insignifiante. Seulement, en t'écrivant ceci, j'espère pouvoir alléger quelque peu mon petit cœur qui n'a aucun droit de t'aimer.

A.M

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Coucou mes chatons ♥

Comme convenu, Parle-moi d'amour fait peau neuve et je vous le montre. Pour cette histoire, ça sera deux chapitres par week-end. Une lettre + un chapitre, du moins, tant qu'il y aura des lettres. ♥

Des bisous ♥

Parle-moi d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant