Parle-moi d'amour

Angeline

Avant de retourner en cours, Ambre et moi on va aux toilettes. Pour une fois, on n'a pas été voir les garçons s'entraîner sur l'heure du midi, étant donné qu'il n'y a pas eu d'entraînement pour eux.

Ainsi, on a mangé au réfectoire en compagnie de Cassandre qui s'est tapé l'incruste comme elle le fait souvent, tout en marmonnant des inepties sur un garçon.

Ambre est en train de se maquiller pendant que moi, je triture mes doigts. On est enfin seules, et bien que j'ai envie de mon confier à elle, suivant les conseils de mon correspondant, j'ai du mal à entamer une conversation.

— Tu as l'air de vouloir me dire quelque chose, fait remarquer Ambre en se mettant du gloos sur les lèvres.

— C'est que..., hésité-je.

— Aller Angy, je ne vais pas te manger !

— C'est délicat, murmuré-je.

— Je t'écoute, tu peux me faire confiance et tu le sais.

— C'est à propos de mes refus quand tu me proposes une sortie.

— Ah, ça... J'avoue que c'est chiant quand tu me dis non, me répond-elle en rangeant son tube dans son sac à main. Mais au moins, cette fois-ci tu as accepté, bien que je ne t'ais pas laissé le choix...

— Je ne viendrais pas seule...

— Comment ça ? fit-elle en me regardant.

— Mon frère et sa copine seront là.

— Ah oui, c'est vrai, j'avais déjà oublié... Mais dis-moi, tu as vraiment peur de sortir avec moi ou quoi ?

— Non, ce n'est pas ça...

— Eh bien explique-moi, que je comprenne.

— Je ne veux pas que tu me regardes différemment, dis-je tout en baissant la tête.

— Quoi que ça puisse être, fit-elle en posant sa main sur ma joue, jamais ça ne se produira, je ne te l'ai jamais dis mais pour moi, tu es une amie à laquelle je tiens et c'est pour ça que j'insiste tout le temps.

— Je..., commencé-je, sentant mes joues s'empourprer. C'est quelque chose de très important.

— Dis-moi tout ! insiste Ambre en retirant sa main de ma joue pour prendre ma main dans la sienne.

— C'est parce que je suis malade, avoué-je après avoir inspiré un bout coup.

— Malade ?

— Oui, j'ai un souffle au cœur et mes parents n'aiment pas trop que je prenne des risques, voilà, tu sais tout.

— Et alors ? Tu croyais vraiment que j'allais me moquer pour ça ?

— Beaucoup l'ont fait avant toi...

— Mais personne ne te connais comme moi je te connais ! Et franchement, que tu ais un souffle au cœur ou autre chose, pour moi ça ne change pas !

— Tu n'es pas choquée ? Tu ne m'en veux pas ?

— Mais non Angy ! Je comprends mieux maintenant. Tu m'aurais dit ça avant, j'aurais agi autrement.

— Comment ça, autrement ?

— Ben j'aurais été voir tes vieux, annonce-t-elle en haussant les épaules.

Elle me lâche la main et prend son sac.

— Quoi ? m'étranglé-je.

— Je te taquine Angy, relaxe, je ne vais rien faire.

Un soupir de soulagement franchit mes lèvres tandis qu'Ambre s'esclaffe. Je lui souris ensuite. Max' avait raison, elle le prend plutôt bien.

— Je n'arrive pas à croire que tu hésitais à me le dire ! Tu peux me faire confiance, c'est quelque chose que je ne dirais à personne et je ne me moquerais jamais.

— Merci.

— Sinon, y'a quelque chose à faire pour ça ?

— Je vais aller voir un médecin avec mon frère.

— Ah c'est bien, tu me tiendras au courant, ok ?

— D'accord.

— Sinon, tu as réfléchi par rapport à ce que je t'ai dis hier sur Maxime ?

— Hein ? Mais de quoi tu parles ?

— Ne fais pas l'innocente, je t'ai dis qu'il n'arrêtait pas de t'observer.

— Oh, ça sonne, tu entends ? fis-je en rougissant alors que la sonnerie retentissait dans les couloirs. Il faut aller en classe !

— Ouais, c'est ça, détourne la conversation mais tu ne perds rien pour attendre ! rétorque-t-elle dans un petit rire pendant que je m'avance vers la porte.

Ambre m'emboîte le pas. Je me fais toute petite, ayant quand même un petit sourire sur les lèvres.

Elle a dû rêver. Ce garçon ne fait certainement pas attention à moi, mais plutôt à elle.